Dans l'actu

Pourquoi l’élection de Giorgia Meloni est une mauvaise nouvelle pour l’écologie

  • Par

Cli­mat mia ! En Ital­ie, l’arrivée au pou­voir de Gior­gia Mel­oni, la prési­dente du par­ti post-fas­ciste Fratel­li d’Italia (Frères d’Italie), à la suite des élec­tions générales de dimanche, ne laisse rien présager de bon sur le plan cli­ma­tique.

Avec 26 % des voix pour son par­ti Fratel­li d’Italia (Frères d’Italie) et 44 % pour la coali­tion d’alliance des droites à laque­lle elle appar­tient, Gior­gia Mel­oni devien­dra la pre­mière femme prési­dente du Con­seil ital­ien. Une nou­velle qui change la donne sur le plan géopoli­tique, mais qui inter­roge aus­si la prise en compte des enjeux écologiques dans le pays.

Ces derniers ont été les grands absents de la cam­pagne élec­torale dans son ensem­ble, a révélé une étude menée par Green­peace Ital­ie et l’Observatoire de Pavie, un insti­tut de recherche. Pour­tant, comme ailleurs, l’Italie a subi les effets du dérè­gle­ment cli­ma­tique cet été, avec une sécher­esse inédite dans la val­lée du Pô, au nord du pays, l’effondrement du glac­i­er de la Mar­mo­la­da dans les Dolomites ou, plus récem­ment, les orages meur­tri­ers dans la région des March­es, à l’est.

La prési­dente du par­ti post-fas­ciste Fratel­li d’I­talia (Frère d’I­tal­ie), Gior­gia Mel­oni, est arrivée en tête des élec­tions légis­ta­tives, dimanche 25 sep­tem­bre. © Andreas Solaro

Entre le 21 août et le 4 sep­tem­bre, soit les deux pre­mières semaines de cam­pagne, la crise cli­ma­tique a été évo­quée dans moins de 0,5 % des pro­pos des candidat·es dans les jour­naux télévisés et les talk shows, ain­si que sur les réseaux soci­aux. Gior­gia Mel­oni n’y fait pas excep­tion. « Les ques­tions envi­ron­nemen­tales ne sem­blent pas être l’une des pri­or­ités de la cam­pagne de Mel­oni qui, […] lorsqu’elle les abor­de dans les jour­naux télévisés, le fait seule­ment en rela­tion avec les solu­tions pos­si­bles à la crise énergé­tique », juge le rap­port.

L’environnement loin derrière le soutien à la natalité et la lutte contre l’immigration illégale

Dans son pro­gramme, l’environnement est décrit comme « une pri­or­ité », mais n’apparaît qu’en douz­ième posi­tion (sur quinze), loin der­rière le sou­tien à la natal­ité ou la lutte con­tre l’immigration illé­gale. Gior­gia Mel­oni promet tout autant le redé­ploiement du nucléaire — arrêté il y a 30 ans en Ital­ie -, que le for­age d’hydrocarbures en mer Adri­a­tique et le développe­ment du gaz et des renou­ve­lables, reflé­tant une absence de ligne direc­trice solide sur les ques­tions écologiques. Durant la cam­pagne, l’Italian cli­mate net­work a analysé les pro­grammes des dif­férents par­tis avec l’aide d’une ving­taine de sci­en­tifiques spécialisé·es dans les poli­tiques cli­ma­tiques et énergé­tiques. Fratel­li d’Italia a obtenu la dernière place, juste après ses alliés de la Ligue et du par­ti Forza Italia.

À l’échelle européenne, le Pacte vert prévoit une réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rap­port aux années 1990. En 2021, l’Italie de Mario Draghi avait sur­passé cette ambi­tion en adop­tant un objec­tif de ‑60 % à hori­zon 2030. Reste à savoir si Gior­gia Mel­oni sou­tien­dra ce posi­tion­nement ambitieux et le traduira en poli­tiques cli­ma­tiques con­crètes.