Dans l'actu

La nomination de Liz Truss sème le trouble sur les ambitions climatiques du Royaume-Uni

  • Par

Roy­aume-dému­ni. La nom­i­na­tion de la pre­mière min­istre du Roy­aume-Uni, Liz Truss, fait naître des inquié­tudes après ses promess­es de cam­pagnes con­traires aux engage­ments envi­ron­nemen­taux du pays.

Mer­cre­di, 29 par­lemen­taires l’ont appelée à respecter l’objectif de neu­tral­ité car­bone, inscrit dans la loi et men­acé par ses propo­si­tions en matière d’énergie. Au nom de l’indépen­dance énergé­tique du pays, l’ancienne cheffe de la diplo­matie prévoit de dévelop­per l’extraction de gaz et de pét­role en mer du Nord et de lever le mora­toire sur la frac­tura­tion hydraulique — alors même que ces hydro­car­bu­res met­traient des années à arriv­er sur le marché. Elle a enfon­cé le clou mar­di, en nom­mant au poste de secré­taire d’État à l’énergie Jacob Rees-Mogg, con­ser­va­teur cli­ma­to-rel­a­tiviste qui avait déclaré il y a quelques mois« nous n’es­sayons pas d’at­tein­dre la neu­tral­ité car­bone demain […] nous devons penser à extraire jusqu’au dernier cen­timètre cube de gaz ».

Si ce n’est pas une « rup­ture totale avec son prédécesseur », Boris John­son, la nom­i­na­tion de Liz Russ mar­que une focal­i­sa­tion sur les enjeux de court terme, comme celui de « chercher de l’én­ergie là où on peut la trou­ver », explique à Vert Flo­rence Fauch­er, pro­fesseure à Sci­ences Po et spé­cial­iste de l’écologie poli­tique au Roy­aume-Uni. « Elle se présente comme étant très proche de Mar­garet Thatch­er, et arbi­tr­era tou­jours en faveur de l’économie, au détri­ment de l’environnement. » Anci­enne employée de la com­pag­nie pétrolière Shell, Liz Russ n’a lais­sé que très peu de sou­venirs de son pas­sage au min­istère de l’environnement entre 2014 et 2016, à l’exception de coupes budgé­taires dans ses pro­pres ser­vices.

Inqui­ets, les con­seillers indépen­dants du gou­verne­ment en matière de cli­mat et d’in­fra­struc­tures ont rap­pelé à la nou­velle admin­is­tra­tion que la sécu­rité énergé­tique ne pour­ra se résoudre qu’avec la réduc­tion du « gaspillage d’én­ergie dans l’ensem­ble de l’é­conomie et en stim­u­lant la pro­duc­tion nationale d’én­ergie à faible teneur en car­bone ». C’est la pre­mière fois que les prési­dents de ces organes con­sul­tat­ifs indépen­dants écrivent con­join­te­ment à un pre­mier min­istre (The Guardian).