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Paul Watson n’est plus recherché par Interpol, qui a levé la notice rouge à son encontre

Alerte bouge. Le signalement international émis par le Japon à l’encontre du célèbre défenseur des baleines avait déjà été suspendu en avril. Celui qui a passé cinq mois en prison l’an dernier attendait désormais qu’il soit levé. C’est chose faite.
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La commission de contrôle des fichiers (CCF) d’Interpol a levé la notice rouge qui visait à l’arrestation du militant écologiste américano-canadien Paul Watson, a indiqué son avocat William Julié ce mardi. Un porte-parole de l’organisation internationale de police criminelle a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que la CCF avait «décidé d’effacer» ce signalement.

Selon des extraits de la décision auxquels l’AFP a eu accès, la commission a estimé qu’une arrestation de Paul Watson par ce biais serait «disproportionnée» au vu des faits reprochés.

Paul Watson n’est plus recherché par Interpol. © Loïc Venance/AFP

La notice rouge est un message de signalement international diffusé à la demande d’un service de police (ici, la police japonaise, qui accuse le militant de violences sur un navire usine-nippon en 2010) afin de demander à ses homologues du monde entier la localisation et l’arrestation d’une personne, en vue d’obtenir son extradition.

149 jours derrière les barreaux

Celle concernant Paul Watson avait déjà été suspendue, en avril dernier. Les 196 États membres d’Interpol n’avaient donc plus accès à ce document et devaient ignorer la demande d’arrestation japonaise. Il fallait attendre que la commission de contrôle des fichiers rende une décision définitive sur le cas du fondateur de Sea shepherd.

L’annonce de ce mardi «n’est pas un jugement sur le fond du dossier, ou sur ces événements qui ont eu lieu en 2010, mais une décision basée sur les règles d’Interpol en matière de gestion des données», a précisé Interpol à l’AFP.

Le Japon avait émis cette notice rouge en 2012, accusant notamment Paul Watson d’entrave à la pêche à la baleine. En vertu de celle-ci, le militant écologiste a été arrêté et écroué au Groenland (Danemark) par les autorités danoises, le 21 juillet 2024. À six reprises, sa détention avait été prolongée, dans l’attente que le gouvernement danois décide de son extradition – ou non – réclamée par Tokyo. Finalement, le Danemark a refusé son transfert et Paul Watson a été libéré, le 17 décembre dernier, après 149 jours derrière les barreaux.

Paul Watson : «Une grande victoire pour la justice des baleines»

«La décision de la CCF [de ce mardi 22 juillet 2025, NDLR] a été prise à la lumière de nouveaux faits, incluant le refus du Danemark d’extrader monsieur Watson», a encore dit le porte-parole d’Interpol. Pour la commission de contrôle des fichiers, ce dossier a fait preuve d’un «engagement proactif et répété des autorités japonaises», qui «tend à mettre en lumière le caractère stratégique de ce dossier et son importance symbolique», au-delà de son intérêt réel au fond, ce qui «pourrait démontrer l’existence d’éléments politiques autour du dossier».

Dans un communiqué, William Julié assure que la CCF a estimé que cette notice rouge «n’était pas aux standards d’Interpol, citant la nature disproportionnée des charges, la possible seule implication indirecte de M. Watson (ce qui est contesté), le temps considérable écoulé depuis les faits allégués, le refus du Danemark de l’extrader et le fait que plusieurs autres pays ont refusé d’agir conformément aux demandes nippones d’arrestation ou d’extradition». Il s’est félicité que la CCF souligne «subtilement mais significativement l’aspect politique du dossier».

Plus tard dans la soirée, Paul Watson a réagi à la levée de sa notice rouge d’Interpol dans une publication Instagram de la branche française son ONG Sea shepherd. Pour lui, «la décision met fin à 14 années de persécution motivée par des considérations politiques et souligne l’illégalité flagrante des opérations de chasse à la baleine japonaises dans le sanctuaire des baleines de l’océan Austral. Une petite victoire pour ma justice, une grande victoire pour la justice des baleines».

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