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Pas de compromis autour de l’A69, le projet ira «jusqu’à son terme»

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Las des routes. La dernière ten­ta­tive de con­cil­i­a­tion entre l’État et les asso­ci­a­tions opposées à l’A69 n’a pas abouti. Lun­di, le gou­verne­ment a réaf­fir­mé sa volon­té de men­er le pro­jet jusqu’au bout.

Le pro­jet de l’autoroute A69 ira «jusqu’à son terme», a con­fir­mé le min­istère des trans­ports lun­di matin. «L’État est déter­miné à faire aboutir ce pro­jet, qui a été décidé démoc­ra­tique­ment et con­fir­mé sys­té­ma­tique­ment par le juge», a‑t-il rap­pelé, annonçant la reprise du chantier. Celui-ci avait été par­tielle­ment mis en pause la semaine dernière et une médi­a­tion avait été promise, met­tant fin à la grève de la soif entamée par des mil­i­tants (notre arti­cle).

En guise de médi­a­tion, les préfets du départe­ment du Tarn et de la région Occ­i­tanie avaient organ­isé deux réu­nions ce ven­dre­di — une pre­mière avec les élu·es du ter­ri­toire, suiv­ie d’une sec­onde avec les asso­ci­a­tions opposées au pro­jet d’autoroute. Sept col­lec­tifs étaient présents en deux­ième par­tie de journée : La voie est libre, le Groupe nation­al de sur­veil­lance des arbres (GNSA), la Con­fédéra­tion paysanne, Attac, France nature envi­ron­nement, l’Union de pro­tec­tion de la nature et de l’environnement du Tarn et les Amis de la Terre. Ils étaient sor­tis de cet échange avec un goût amer.

«On s’attendait à peu de choses avant d’y aller», a recon­nu auprès de Vert Olivi­er Chol­let, référent de l’antenne tar­naise du GNSA. «On n’est ni sur­pris ni déçus, pour nous, c’est une vraie mas­ca­rade», bal­ayait-il à l’issue de la réu­nion. Les deux préfets ont notam­ment invo­qué l’état avancé des travaux (36% du chantier aurait déjà été réal­isé), pour jus­ti­fi­er l’impossible retour en arrière sur ce pro­jet. Ils auraient égale­ment souligné l’absence de légitim­ité démoc­ra­tique des asso­ci­a­tions face à celle des élu·es qui ont voté la con­struc­tion de l’autoroute.

«Très vite, on a com­pris qu’ils avaient sim­ple­ment souhaité nous inté­gr­er à la réu­nion pour que l’on puisse for­mer des groupes de tra­vail pour réfléchir à des mesures de com­pen­sa­tion envi­ron­nemen­tale», relatait Olivi­er Chol­let. «Il est hors de ques­tion qu’on par­ticipe à ce qui est pour nous une vraie escro­querie !», avait d’emblée écarté le référent local du GNSA. Les asso­ci­a­tions avaient alors décidé de met­tre fin à la réu­nion.

Le même jour, le cli­ma­to­logue toulou­sain et auteur du dernier rap­port du Giec, Christophe Cas­sou, dénonçait une forme de «cli­ma­to-ça-va-le-faire» de la part des respon­s­ables poli­tiques, accusés de main­tenir leur sou­tien indé­fectible au pro­jet en igno­rant les alertes sci­en­tifiques. Plus de 1 500 sci­en­tifiques ont récem­ment appelé le prési­dent de la République à renon­cer à ce pro­jet «délétère et injus­ti­fi­able».

«Les col­lec­tifs mèneront la lutte jusqu’à son terme», a répon­du au gou­verne­ment La voie est libre, qui pré­pare un grand week-end de mobil­i­sa­tion le 21 et 22 octo­bre sur le tracé de l’autoroute en com­pag­nie d’autres col­lec­tifs anti-A69. Les organisateur·rices espèrent accueil­lir entre 10 000 et 15 000 participant·es pour une vaste démon­stra­tion de force con­tre le pro­jet.