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Les travaux de défrichement pour l’A69 temporairement arrêtés, Thomas Brail met fin à sa grève de la soif

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Mar­di après-midi, les pré­fec­tures du départe­ment du Tarn et de la région Occ­i­tanie ont annon­cé la sus­pen­sion des abattages d’ar­bres pour la con­struc­tion de l’A69 jusqu’à ven­dre­di. Les trois mil­i­tants en grève de la faim et la soif, dont Thomas Brail, ont décidé d’y met­tre un terme.

«On sort dès main­tenant de la grève de la soif et c’est grâce à vous», s’est réjoui Reva Seifert, 35 ans, sous les applaud­isse­ments nour­ris des citoyen·nes réuni·es sur la passerelle Léopold-Sédar-Sen­g­hor, en plein cœur de Paris, ce mar­di après-midi. Cet opposant au pro­jet d’autoroute A69 entre Cas­tres et Toulouse avait cessé de s’alimenter il y a 31 jours et de boire la veille, aux côtés de Thomas Brail (gréviste de la faim depuis 40 jours) et de Celik Sadik (30 jours).

Plus tôt dans la journée, la pré­fec­ture de la région Occ­i­tanie et celle du départe­ment du Tarn ont déclaré la sus­pen­sion des travaux de défriche­ment sur le tracé de l’A69 jusqu’à ven­dre­di. Ce jour-là, une nou­velle réu­nion doit avoir lieu avec le min­istère des trans­ports, les élu·es du ter­ri­toire et les col­lec­tifs citoyens opposés au pro­jet : le Groupe­ment nation­al de sur­veil­lance des arbres (GNSA) et La voie est libre. À l’issue de ces échanges, un vote devrait avoir lieu pour décider de la suite des opéra­tions, d’après Reva. «Il se trou­ve que la majorité des élus locaux est con­tre ce pro­jet, donc on espère que cha­cun saura porter fière­ment ses con­vic­tions sur le sujet ven­dre­di pour qu’on fasse tomber le pro­jet défini­tive­ment», appelle-t-il de ses vœux.

Celik Sadik, Thomas Brail et Reva Seifert mar­di 10 octo­bre 2023 sur la passerelle Léopold-Sédar-Sen­g­hor à Paris. © Gae­tan Gabriele / Vert

«Je suis rem­pli de toute l’énergie de cha­cun et cha­cune ici, et heureux de voir que le peu­ple peut faire chang­er les choses, et c’est ce qu’on a mon­tré aujourd’hui», martèle Reva entre deux gorgées d’eau. «Waouh qu’est-ce que c’est bon, j’adore l’eau !», ajoute-t-il en riant.

Quelques min­utes plus tard, le mil­i­tant est rejoint par Thomas Brail. Ce dernier a été hos­pi­tal­isé dans la nuit à la suite d’un malaise, et vient d’être libéré. «Je pense que c’est une vic­toire pour tout le monde aujourd’hui. Ils ne le savent pas encore, mais c’est une vic­toire pour l’État aus­si, pour les citoyens, les asso­ci­a­tions…», assure le fon­da­teur du GNSA, vis­i­ble­ment affaib­li et très ému par les applaud­isse­ments qui l’ac­cueil­lent.

Les opposant·es à l’A69 ne comptent pas relâch­er la pres­sion avant la réu­nion de ven­dre­di, qui s’annonce cri­tique quant à l’avenir du pro­jet. Le GNSA réclame la présence de plusieurs sci­en­tifiques, ain­si que celle de l’intégralité des élu·es du Tarn et de la Haute-Garonne (et pas seule­ment celles et ceux concerné·es par le tracé de la future autoroute). Mais les modal­ités de cet échange ne sont pas encore entière­ment définies. Les militant·es ne s’interdisent pas de recom­mencer la grève si la réu­nion de ven­dre­di n’aboutit pas. «Si c’était à refaire, je le referais», assure Reva sans détour.