Pour faire la fête sans brûler la planète, pourquoi ne pas venir en bicyclette ? Depuis quelques années, de plus en plus de festivals multiplient les initiatives pour limiter leur bilan carbone, où les transports occupent une part importante (notre article).

Pour les festivalier⸱es engagé⸱es, le vélo peut être une bonne alternative : aucune émission de gaz à effet de serre, moins de pollution… et un rapport différent à l’environnement. Au festival Terres du son, à Monts (Indre-et-Loire), elles et ils sont quelques centaines à avoir fait ce choix.
Vieux Peugeot et jetons de boissons
C’est le cas de la famille Schmitt, qui est venue en VTT depuis Chambray, à une trentaine de minutes du festival à coups de pédales. «C’est vrai qu’on a un côté un peu écolo, rit Éric, le père, banane verte en bandoulière. Mais c’est aussi plus pratique de ne pas venir en voiture.» «Et surtout, pas besoin de Sam !», complète son fils, Jules, casquette à hélice multicolore vissée sur la tête.
«On n’est pas des habitués du vélo ! C’est plus le côté aventurier que l’écologie qui nous a convaincu», reconnaissent un peu plus loin Valérie Bineau, Cédric Gireau et leur jeune fils Thomas, originaires de la région, qui ont décidé de venir à Terres du son en petite reine pour la première fois. À l’arrivée, le couple accroche les vieux vélos Peugeot et se voit remettre par les bénévoles un ticket boisson (sans alcool) et une poignée de jetons «Golden DD» (pour en savoir plus sur ce mystérieux défi écologique, lire notre article).

Des petits cadeaux «pour les récompenser et les inciter à revenir en vélo la fois suivante», explique Vincent Gastineau, qui gère l’arrivée et l’accueil des cyclistes au festival avec son association locale de VTT, partenaire de Terres du son. Un garage à vélos a été installé au bout du parking de voitures, avec des barrières pour les accrocher et une équipe de bénévoles en soutien.
Si les équipes du festival ne restent pas toute la nuit pour surveiller les vélos, la présence des agent⸱es de sécurité qui gèrent l’entrée du festival, à quelques pas de là, rassure les festivalier·es : «C’est la troisième année de suite qu’on vient en vélo, depuis qu’on sait qu’il y a un accueil et que c’est sécurisé», détaillent Émeline et Damien Petit, qui sont venus de Monts, le village du festival, avec leurs deux enfants.
Des initiatives et quelques réglages à faire
D’après les gérants de l’accueil, si quelques courageux⸱ses ont pris la route depuis Angers (Maine-et-Loire) voire Mâcon (Saône-et-Loire), la plupart des cyclistes du festival sont des locaux, originaires des villages alentour. Cette année, plusieurs sont venus depuis Tours, à 15 kilomètres de là, grâce aux vélos électriques de la métropole mis à disposition pour l’occasion. Problème : «Une fois arrivés ici, il y n’y a pas de borne pour les recharger», observe Vincent Gastineau, qui propose d’installer des panneaux solaires l’année prochaine pour y remédier.
Selon le bénévole, le nombre de festivalier⸱es qui viennent à vélo a augmenté depuis la mise en place d’un accueil dédié il y a trois ans, mais il progresse très doucement depuis. Vendredi, il a dénombré plus de 170 personnes venues accrocher leur bécane à l’entrée du festival (en 2024, elles et ils étaient près de 600 sur les trois jours de festival).

Des chiffres qui restent modestes en comparaison des près de 50 000 festivalier⸱es accueilli⸱es sur le week-end ces dernières années, qui viennent principalement en voiture ou par les navettes de train et de car au départ de Tours.
Pour marquer le coup cette année, les organisateur⸱ices avaient prévu une grande parade à vélo pour rallier le festival depuis Tours. Un «flop», en rit encore Vincent Gastineau, puisqu’aucun vélo n’était présent au départ vendredi après-midi, si ce n’est une rosalie apprêtée pour l’occasion. La vélorution des festivals doit encore prendre un peu de vitesse.
À lire aussi
-
La carte de Vert des festivals de musique écolos et indépendants en 2025
Trop festoche ! Aidé par ses lectrices et lecteurs pour la quatrième année consécutive, Vert a compilé les festivals indépendants et engagés sur l’écologie que l’on retrouvera aux quatre coins du pays cet été. -
Bagarre, groupe électro : «La violence est parfois nécessaire dans la lutte»
Bagarre à toi. Onze ans après leurs débuts, les membres de Bagarre font leur tournée d’adieu. À l’occasion de leur passage au festival Terres du son, samedi 11 juillet, les «bagarreurs» ont confié à Vert être traversés par la colère, la peur… mais aussi l’espoir.