Désordres de grandeur

Malgré des logements mieux isolés, les plus riches Parisiens consomment bien plus de gaz et d’électricité et de chauffage que les autres

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Carte à gratter. Très relayée sur les réseaux sociaux ces derniers jours, une carte de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) fait apparaître d’importantes inégalités en matière de consommation de gaz, d’électricité et de chauffage dans les logements de la capitale.

Tirée d’une étude parue en juin, cette carte révèle par exemple que dans le riche 16ème arrondissement, où le niveau de revenu médian par unité de consommation est souvent supérieur à 37 500 euros par an, la consommation annuelle d’énergie par habitant·e se trouve entre 7 000 (en orange sur la carte ci-dessous), et 10 000 kilowattheures (kWh – en rouge foncé). Plus à l’Est, dans le 20ème arrondissement, la consommation n’atteint qu’exceptionnellement 7 000 kWh, pour des revenus médians annuels qui ne dépassent jamais les 37 500 euros.

© Atelier parisien d’urbanisme

Les consommations sont nettement plus élevées « dans les quartiers des arrondissements où les ménages disposent de revenus supérieurs à la moyenne parisienne, alors même que le parc privé y présente des diagnostics de performance énergétique plutôt favorables », souligne l’Apur. En particulier « dans les 8e et 16e arrondissements où la part des logements classés E, F ou G est inférieure à 52% ». Autrement dit, les habitant·es aux logements les mieux isolés sont aussi, en moyenne, celles et ceux qui surconsomment de l’énergie.

© Atelier parisien d’urbanisme

Inversement, « les consommations sont beaucoup plus faibles dans les quartiers où les ménages modestes sont proportionnellement plus présents et dans les arrondissements du centre à l’architecture faubourienne où la part des logements classés E, F ou G est relativement importante (autour de 60%) ».

© Atelier parisien d’urbanisme

Outre le confort thermique plus ou moins grand que s’octroient les ménages « souvent en lien avec leurs revenus », d’autres facteurs peuvent expliquer ces écarts de consommation, pointe encore l’Apur, dont la taille du logement et le nombre de personnes qui l’occupent. À l’approche de cet hiver où chacun·e est appelé à faire des « efforts citoyens », la sobriété passera (d’abord) par les beaux quartiers, à Paris comme ailleurs.

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