Ma Prime rénov’ revient en 2026, mais toujours en version réduite. Le dispositif qui permet d’obtenir une subvention pour mieux isoler son bien sera accessible seulement pour certains types de travaux. Présenté en conseil des ministres mardi, le projet de loi finances pour l’année 2026 prévoit de poursuivre «le recentrage sur les logements prioritaires pour des rénovations d’ampleur».

Instauré en 2020, le dispositif a durci ses critères d’éligibilité le 30 septembre dernier, après une pause estivale en raison d’un trop grand nombre de demandes. Étant donné les contraintes budgétaires qui pèsent sur le gouvernement, un assouplissement des conditions d’accès n’est pas envisagé à court terme.
Moins de dossiers et plus de contraintes
Depuis fin septembre, seuls les logements prioritaires, c’est-à-dire classés E, F ou G au Diagnostic de performance énergétique (le fameux DPE), sont éligibles. Les ménages modestes et très modestes – déterminés par des critères de revenus, du nombre de personnes dans le foyer et la région d’habitation – sont les premiers à en bénéficier. Un quota maximum a été fixé à 13 000 dossiers jusqu’à fin décembre.
Les aides sont également moins généreuses afin d’éviter les effets d’aubaine – l’attribution d’une aide à des ménages qui auraient pu rénover leur bien sans celle-ci – et pour dépenser moins d’argent public par dossier. Les remboursements sont plafonnés à 30 000 euros pour un gain de deux classes énergétiques (un bien qui passe d’un DPE F à un DPE D, par exemple) et à 40 000 euros pour trois classes ou plus – avant l’été, ils pouvaient atteindre 70 000 euros.
Le projet de loi ajoute aussi que «les aides versées au titre des rénovations dites par “gestes” [de façon isolée, à la différence des rénovations globales qui cumulent plusieurs travaux, NDLR] cibleront en priorité la décarbonation». Pour le moment, aucune précision n’a été donnée sur les travaux qui rentrent dans ce cadre. Comme depuis fin septembre, le texte exclut l’isolation des murs et de l’installation de chaudières biomasse (bois et granulés) de la liste des travaux éligibles.
Une baisse du budget
Les mesures en vigueur depuis septembre et ainsi reconduites «doivent permettre en 2026 de rénover plus efficacement davantage de logements, dans une logique de stabilisation des moyens de l’Agence nationale de l’habitat», complète la feuille de route.
Le budget prévu pour l’année 2026 au programme «Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat» – dont fait partie Ma prime rénov’ – s’élèvent à 1,9 milliard d’euros, en baisse de près de 750 millions d’euros par rapport à 2025. Le texte ne précise pas l’enveloppe allouée spécifiquement au dispositif d’aide à la rénovation.
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