C’est chaud. L’Europe, qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde, a subi d’innombrables évènements extrêmes en 2022. Bilan d’une année marquée du sceau du dérèglement climatique.
+2,3°C. C’est l’écart entre la température moyenne de l’ère préindustrielle (milieu du 19ème siècle) et celle qu’a connu l’Europe en 2022, révèlent l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus, dans leur bilan annuel de l’état du climat en Europe, publié lundi. Les températures s’y réchauffent d’ailleurs deux fois plus vite que sur les autres continents (notre article).
«En 2022, de nombreux pays de l’ouest et du sud de l’Europe ont subi leur année la plus chaude. L’été a été le plus chaud jamais enregistré : les températures élevées ont exacerbé la sécheresse sévère et étendue, nourri les violents feux de forêts qui ont détruit la seconde plus grande surface jamais brûlée, et entraîné des milliers de décès liés à la chaleur», a résumé le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Dans le détail, les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques ont entraîné la mort de 16 365 personnes et directement frappé 156 000 individus. La quasi-totalité des décès enregistrés est liée aux vagues de chaleur qui ont marqué l’année. «Malheureusement, on ne peut pas considérer qu’il s’agit d’un évènement unique ou d’une bizarrerie du climat», a estimé Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus sur le changement climatique. Ces records «s’inscrivent dans une tendance qui va rendre les épisodes extrêmes de stress thermique plus fréquents et plus intenses dans la région».
La température moyenne à la surface de l’océan dans l’Atlantique Nord a été la plus chaude jamais relevée, et de grandes zones de la région ont subi des canicules marines fortes, voire extrêmes. Ces chaleurs marines entraînent notamment la migration ou l’extinction d’espèces. Enfin, les glaciers des Alpes ont perdu leur plus grande surface de glace en un an. Au total, les glaciers européens ont perdu 880 kilomètres cubes de glace entre 1997 et 2022.
Malgré ce tableau très sombre, les deux organismes relèvent que, pour la première fois, les énergies solaires et éoliennes ont produit 22,3% de l’électricité européenne, soit plus que le gaz d’origine fossile (20%) et le charbon (16%).
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