Désordres de grandeur

Les catastrophes climatiques ont tué 16 365 personnes en Europe en 2022

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C’est chaud. L’Europe, qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde, a subi d’in­nom­brables évène­ments extrêmes en 2022. Bilan d’une année mar­quée du sceau du dérè­gle­ment cli­ma­tique.

+2,3°C. C’est l’écart entre la tem­péra­ture moyenne de l’ère préin­dus­trielle (milieu du 19ème siè­cle) et celle qu’a con­nu l’Europe en 2022, révè­lent l’Organisation météorologique mon­di­ale (OMM) et le ser­vice européen de sur­veil­lance de l’atmosphère Coper­ni­cus, dans leur bilan annuel de l’état du cli­mat en Europe, pub­lié lun­di. Les tem­péra­tures s’y réchauf­fent d’ailleurs deux fois plus vite que sur les autres con­ti­nents (notre arti­cle).

L’écart à la tem­péra­ture moyenne de la péri­ode 1991–2020 mesuré lors de l’année 2022 par Coper­ni­cus, en degrés Cel­sius.

«En 2022, de nom­breux pays de l’ouest et du sud de l’Europe ont subi leur année la plus chaude. L’été a été le plus chaud jamais enreg­istré : les tem­péra­tures élevées ont exac­er­bé la sécher­esse sévère et éten­due, nour­ri les vio­lents feux de forêts qui ont détru­it la sec­onde plus grande sur­face jamais brûlée, et entraîné des mil­liers de décès liés à la chaleur», a résumé le secré­taire général de l’OMM, Pet­teri Taalas.

Dans le détail, les aléas météorologiques, hydrologiques et cli­ma­tiques ont entraîné la mort de 16 365 per­son­nes et directe­ment frap­pé 156 000 indi­vidus. La qua­si-total­ité des décès enreg­istrés est liée aux vagues de chaleur qui ont mar­qué l’année. «Mal­heureuse­ment, on ne peut pas con­sid­ér­er qu’il s’agit d’un évène­ment unique ou d’une bizarrerie du cli­mat», a estimé Car­lo Buon­tem­po, directeur du ser­vice Coper­ni­cus sur le change­ment cli­ma­tique. Ces records «s’inscrivent dans une ten­dance qui va ren­dre les épisodes extrêmes de stress ther­mique plus fréquents et plus intens­es dans la région».

La tem­péra­ture moyenne à la sur­face de l’océan dans l’Atlantique Nord a été la plus chaude jamais relevée, et de grandes zones de la région ont subi des canicules marines fortes, voire extrêmes. Ces chaleurs marines entraî­nent notam­ment la migra­tion ou l’extinction d’espèces. Enfin, les glac­i­ers des Alpes ont per­du leur plus grande sur­face de glace en un an. Au total, les glac­i­ers européens ont per­du 880 kilo­mètres cubes de glace entre 1997 et 2022.

Mal­gré ce tableau très som­bre, les deux organ­ismes relèvent que, pour la pre­mière fois, les éner­gies solaires et éoli­ennes ont pro­duit 22,3% de l’électricité européenne, soit plus que le gaz d’origine fos­sile (20%) et le char­bon (16%).