Le gouvernement abandonne son projet de Terminal 4 pour l’aéroport de Roissy

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Ter­mi­nus ! Mer­cre­di, le gou­verne­ment a annon­cé l’a­ban­don de son pro­jet con­tro­ver­sé d’ex­ten­sion de l’aéro­port de Rois­sy-Charles de Gaulle.

Le futur ter­mi­nal 4 devait per­me­t­tre au plus grand aéro­port de France d’ac­cueil­lir jusqu’à 40 mil­lions de pas­sagers sup­plé­men­taires par an d’i­ci 2037 et 450 vols de plus par jour. Chiffré entre 7 et 9 mil­liards d’eu­ros, ce pro­jet titanesque était porté par l’E­tat, action­naire majori­taire du groupe Aéro­ports de Paris. 

En juil­let 2020, l’Au­torité envi­ron­nemen­tale avait érein­té le pro­jet. Dans un avis, elle avait souligné que « l’absence d’incidences sur les milieux et sites Natu­ra 2000 […] n’[était] pas démon­trée. » Elle avait aus­si pointé l’inéqua­tion entre les 15 mil­lions de tonnes de CO2 générées par cet accroisse­ment impor­tant du traf­ic aérien et le respect des objec­tifs nationaux et inter­na­tionaux de baisse des émis­sions de CO2.

Le 3 octo­bre 2020, des dizaines de manifestant•e•s avaient envahi le tar­mac de l’aéro­port de Rois­sy pour s’op­pos­er au pro­jet de Ter­mi­nal 4 © ANV COP21

« Le gou­verne­ment a demandé [à] ADP d’abandonner son pro­jet et de lui en présen­ter un nou­veau, plus cohérent avec ses objec­tifs de lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique et de pro­tec­tion de l’environnement », a indiqué mer­cre­di au Monde la min­istre de la tran­si­tion écologique, Bar­bara Pom­pili. Sig­nant la fin d’un « pro­jet obsolète, qui ne cor­re­spondait plus à la poli­tique envi­ron­nemen­tale du gou­verne­ment ».

Un change­ment de cap réclamé de longue date par les asso­ci­a­tions écol­o­gistes, et cohérent avec l’une des dis­po­si­tions de la loi « cli­mat et résilience » présen­tée hier en con­seil des min­istres (Vert). Celle-ci prévoit de restrein­dre forte­ment la con­struc­tion ou l’a­gran­disse­ment d’aéro­ports dès 2022. 

En réal­ité, le pro­jet n’é­tait tout sim­ple­ment plus viable sur le plan économique. La pandémie de Covid-19 a bru­tale­ment fait chuter le traf­ic aérien (- 54% en 2020 ; Vert) et le retour à « la nor­male » n’est pas atten­du avant des années.