Hic de chaleur. Les vagues de chaleur entraînent entre 1 000 et 7 000 décès chaque année en France, révèle l’organisme Santé publique France.
Entre 2014 et 2022, 32 658 décès sont imputables aux chaleurs estivales (du 1er juin au 15 septembre), dévoile Santé publique France (SPF). Avec près de 7 000 morts liées à la chaleur, 2022 fut l’été le plus meurtrier depuis 2014. Cette forte surmortalité s’explique par l’accumulation de plusieurs risques, dont la chaleur, la pollution atmosphérique et la pandémie de Covid-19 qui a pu fragiliser davantage certaines populations, suppose le rapport. «Dans un contexte de changement climatique, l’émergence de tels facteurs de risques de manière simultanée n’est pas à exclure», précisent les auteur·rices. En 2018, 2019 et 2020, plus de 4 000 décès ont aussi été liés aux chaleurs extrêmes.
Depuis 2014, 28% des décès observés l’ont été au cours d’épisodes de canicules, alors qu’ils ne représentent que 6% des jours étudiés, ce qui justifie «une surveillance et une prévention particulièrement renforcées», selon SPF. Un épisode caniculaire se définit par une période d’au moins trois jours et trois nuits de chaleur intense, selon un seuil de températures fixé par chaque département. À Paris, Météo-France parle de canicule quand les températures dépassent les 31°C en journée et 21°C la nuit pendant au moins trois jours, tandis qu’il faudra surpasser 36°C le jour et 21°C la nuit à Toulouse (Haute-Garonne) pour qu’un épisode caniculaire ne soit prononcé.
Cette surmortalité en cas de canicule ne doit pas pour autant faire baisser l’attention le reste de l’été : «L’exposition de la population à la chaleur en dehors des périodes de canicules, associée à un risque plus faible mais plus fréquent, contribue davantage à l’impact total que les chaleurs extrêmes associées à un risque plus élevé mais plus rare», met en garde l’agence sanitaire. Sans trop de surprise, les individus les plus meurtris par la chaleur sont les personnes de 75 ans et plus, qui représentent près de 71% des décès (23 080). Cela signifie tout de même qu’un tiers des personnes tuées ont moins de 75 ans.
Santé publique France alerte d’ailleurs sur la faible perception de la vulnérabilité face à la chaleur. Seul·es 12% des Français·es se considèrent fragiles ou très fragiles lors d’une canicule, d’après une enquête de SPF de 2019. D’où l’importance capitale de renforcer la sensibilisation de la population à travers une meilleure prévention sur les signes d’alerte de la chaleur (maux de tête, crampes, nausées) et les comportements à adopter (humidification du corps, réduire l’activité physique, etc). Enfin, Santé publique France appelle à l’adoption d’une «stratégie d’atténuation et d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial avec des interventions structurelles et systémiques pour réduire le risque pour la santé humaine tout au long de l’été».
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