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Le gouvernement lance une vaste consultation pour adapter la France à +4°C

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Pour con­stru­ire la future stratégie d’adaptation de la France au réchauf­fe­ment cli­ma­tique, le min­istère de la tran­si­tion écologique ouvre une con­sul­ta­tion en ligne ce mar­di. Une façon de lancer le débat sur un sujet encore peu abor­dé par les pou­voirs publics.

Cet été, la SNCF annonce réduire la vitesse de tous les TER de Nou­velle Aquitaine pour éviter d’aggraver la défor­ma­tion des rails causée par les fortes chaleurs. Une illus­tra­tion de l’immense chantier de l’adaptation au réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Quels secteurs priv­ilégi­er ? Com­ment garan­tir nos com­mu­ni­ca­tions ? Notre sécu­rité ? Pour anticiper toutes les pires sit­u­a­tions, le gou­verne­ment lance, ce mar­di, une con­sul­ta­tion en ligne ouverte à toutes et tous jusqu’à mi-sep­tem­bre, mais surtout des­tinée aux col­lec­tiv­ités locales, entre­pris­es et asso­ci­a­tions.

Deux scé­nar­ios sont soumis aux participant·es. Le pre­mier est fondé sur une hausse de 1,5 °C de la tem­péra­ture moyenne de la planète d’ici à 2100, soit env­i­ron +2 °C en moyenne en France mét­ro­pol­i­taine. Le deux­ième envis­age un réchauf­fe­ment de 3°C au niveau mon­di­al, ce qui reviendrait à une hausse de 4°C en France. Le pays s’est déjà réchauf­fé de 1,7°C.

«C’est une vraie nou­veauté. Jusqu’à main­tenant, il n’était écrit nulle part qu’on devait se pré­par­er au pire. Il s’agissait d’adaptation his­torique, à par­tir du passé, en prenant la canicule de 2003 comme référence, par exem­ple», explique à Vert Vivian Dépoues, chef de pro­jet «adap­ta­tion au change­ment cli­ma­tique» à l’Institut de l’économie pour le cli­mat (I4CE).

Un prétexte pour commencer à discuter

Avec qua­tre degrés sup­plé­men­taires d’ici à la fin du siè­cle, les con­di­tions de vie seront boulever­sées. «Quel accom­pa­g­ne­ment serait néces­saire selon vous ?», inter­roge par exem­ple la con­sul­ta­tion, qui doit per­me­t­tre de con­tribuer à la mise à jour du prochain plan nation­al d’adaptation au change­ment cli­ma­tique (PNACC), atten­du en fin d’année.

«Cette con­sul­ta­tion est d’abord un pré­texte pour com­mencer à dis­cuter avec les acteurs con­cernés», estime encore Vivan Dépoues, notam­ment les fil­ières économiques en pre­mière ligne comme le tourisme ou l’agriculture. «On n’a com­mencé à regarder l’adaptation que très récem­ment, on avait peur que ça donne l’impression de ne pas avancer sur le reste», c’est-à-dire la baisse des émis­sions de gaz à effet de serre, pré­cise-t-il. Mal­gré des dis­cours sur le sujet pronon­cés dès le mois de jan­vi­er, le gou­verne­ment a tardé à renou­vel­er la précé­dente stratégie d’adaptation, qui a pris fin il y a un an.

Par­ticipez à la con­sul­ta­tion ouverte jusqu’à mi-sep­tem­bre en suiv­ant ce lien.