Deux cents activistes écologistes ont été tué·es à travers le monde en 2021 en raison de leurs luttes, révèle l’ONG Global Witness dans son rapport annuel publié jeudi.
Aux Philippines, en Inde ou encore en République démocratique du Congo ; sur la planète, près de quatre militant·es écologistes ont été assassiné·es chaque semaine l’an passé. Au total, 200 ont perdu la vie, d’après le rapport annuel (en anglais) de l’ONG Global witness. Ce nombre est en légère baisse depuis 2020, où 227 activistes avaient péri dans le cadre de leurs luttes environnementales.
L’Amérique latine est de loin le continent le plus meurtrier, avec plus de la moitié des assassinats enregistrés dans seulement trois pays – le Brésil, la Colombie et le Mexique. Ce dernier a été le plus dangereux en 2021, avec 54 activistes tué·es au cours de l’année (+30 par rapport à 2020). Depuis plusieurs années, le Mexique connaît une explosion de la violence liée aux luttes écologistes. Global witness y a documenté 154 morts dans les dix dernières années, dont l’immense majorité (131) est survenue depuis 2017.
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L’ONG souligne qu’il est particulièrement difficile d’identifier les raisons des assassinats en raison du manque d’investigation et de la corruption. La plupart sont liées à l’accaparement de terres, mais 143 des 200 morts n’ont pas pu être attribuées à un secteur d’activité en particulier. Avec 27 victimes, l’exploitation minière est la responsable du plus grand nombre d’assassinats, dans les cas où une industrie a pu être identifiée.
Le rapport révèle la part disproportionnée de membres des communautés autochtones parmi les personnes assassinées (40 % d’entre elles), tandis qu’elles et ils ne représentent que 5 % de la population mondiale.
Global witness réclame « des actions urgentes » à l’échelle régionale, nationale et internationale pour « tenir les entreprises et les gouvernements pour responsables de la violence, la criminalisation et les attaques auxquelles font face les défenseurs de l’environnement ». L’ONG recommande notamment de renforcer les cadres juridiques pour exiger une plus grande transparence des entreprises dans la conduite de leurs activités et protéger les militant·es des tentatives d’intimidation et de criminalisation.
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