Meurtres, accaparement de terres… Deux caciques indigènes – dont le célèbre Raoni — ont déposé une plainte pour crime contre l’humanité à l’encontre du président brésilien Jair Bolsonaro.
L’avocat Français William Bourdon a adressé, vendredi, une plainte à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye au nom du chef kayapo Raoni et de Almir Surui, à la tête des Paiter-Surui. Comme le rapporte le Monde, qui a eu accès au document, celui-ci accuse Jair Bolsonaro et son gouvernement de meurtres, d’extermination, de transferts forcés de population, de mise en esclavage et de persécutions commises contre les autochtones de l’Amazonie.
« Jair Bolsonaro a pour projet politique de diminuer la surface des territoires autochtones afin d’étendre la superficie disponible pour l’exploitation agro-industrielle », et impose « des conditions de vie insupportables aux autochtones de certaines régions, afin de les forcer à se déplacer de territoires convoités par les agriculteurs » indique encore la plainte.
Dès son arrivée au pouvoir, Bolsonaro a placé la démarcation des terres indigènes sous l’autorité du ministère de l’agriculture, dirigé par une championne de l’agrobusiness (20 Minutes). Depuis, il n’a eu de cesse de multiplier les harangues contre les peuples autochtones. Une politique qui a porté ses fruits : rien qu’en 2019, sept chefs indigènes ont été assassinés (Reporterre).
Publié la semaine dernière, un rapport de la Coalition solidarité Brésil révélait qu’entre 2018 et 2019, les violences commises à l’encontre des personnes autochtones avaient été multipliées par deux. Dans le même temps, les invasions de territoires indigènes ainsi que la déforestation, ont explosé (Vert). Plus d’informations dans le Monde (abonnés).