Il en fait des caisses. Interrogé par TF1 et France 2 ce dimanche, le président a lancé ce cri du cœur pour la «bagnole», qu’on penserait tout droit venu des années 1970 : «Ce qui est très important pour nos Français, c’est que… On est très attachés à la bagnole. On aime la bagnole. Et moi, je l’adore.»
Tant pis si la voiture individuelle est aujourd’hui la première source de gaz à effet de serre en France et que ses émissions stagnent désespérément, notamment à cause de la mode des SUV, contrairement à celles d’autres secteurs. Et que la France a investi deux fois plus dans la route que dans le rail en 20 ans, selon Greenpeace.
À la veille de dévoiler enfin le contenu de sa planification écologique, Emmanuel Macron a ajouté : «Je suis convaincu que nous avons un chemin qui est celui de l’écologie à la française», «une écologie de progrès […] qui n’est ni le déni […], ni la cure qui consiste à dire “ça va être un massacre”». Comprendre : la technologie nous sauvera.
Pour éviter le «massacre», le président a également annoncé qu’il n’interdirait pas les polluantes chaudières au gaz (mais soutiendrait les pompes à chaleur) ; qu’il reporterait la fermeture des deux dernières centrales à charbon, un temps promise pour 2022, à 2027.
Pour rappel, le pays doit plus que doubler le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre pour espérer atteindre ses objectifs et contribuer à enrayer la crise climatique. À la française.
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