Bonus réparation : qu’est-ce que c’est ?
Promulguée en février 2020, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec) a entrainé la création d’un fonds spécifique alimenté par une contribution sur nos achats de produits neufs. Le système, géré par des éco-organismes (des sociétés qui prennent en charge la fin de vie de certains équipements), a été mis en place à partir de fin 2022.
Cet article est issu de la série Label Vert, une collaboration entre Vert et
Que Choisir.
Chaque semaine, les journalistes de nos deux médias indépendants analysent des produits, décryptent des tendances et répondent de manière sourcée aux questions que vous vous posez sur la consommation. Le but : vous aider à faire des choix respectueux de votre santé et de l’environnement. Ce partenariat est 100% journalistique, il ne fait l’objet d’aucune contrepartie financière. Retrouvez tous nos articles ici.

Les sommes récoltées sont versées aux professionnel·les de la réparation qui y ont adhéré. Ensuite, elles et ils accordent une remise aux client·es qui viennent faire réparer un article. Cette ristourne, communément appelée «bonus réparation», peut s’appliquer aux équipements électroniques, à l’électroménager, à l’ameublement, aux appareils de bricolage ou encore à l’habillement et aux chaussures.
Que peut-on réparer, et à quel prix ?
Le montant du bonus, autrement dit la somme qui sera déduite de la facture, dépend du produit apporté en réparation. La réduction est de 50 euros pour un lave-linge, de 25 euros pour un téléphone portable ou de 60 euros pour la réparation d’un canapé trois places. Il peut aussi être de quelques euros seulement : 6 euros pour un zip à changer sur un manteau, 5 euros pour recoller une semelle.

Les articles encore couverts par la garantie légale de conformité (elle court sur deux ans à compter de l’achat) ou par une garantie commerciale sont exclus du dispositif. Seules les pannes sont prises en charge, à l’exclusion, donc, des opérations de maintenance (remplacement d’un filtre, d’une batterie).
Comment obtenir le bonus réparation ?
Pour bénéficier du bonus réparation, il n’y a aucune démarche à accomplir. Sauf pour deux types de produit. Pour les équipements de sport, il faut faire une demande sur ce site. Pour le matériel de bricolage et de jardinage, ça se passe ici.
Dans les autres cas, il suffit de se rendre chez un·e réparateur·ice qui a adhéré au dispositif (voir encadré ci-dessous). C’est cette personne, et non le client ou la cliente, qui se fait rembourser auprès de l’éco-organisme en charge de son secteur. La ristourne appliquée n’est donc pas indiquée dans le prix payé par le ou la consommateur·ice.
Comment trouver un réparateur agréé :
Seul·es les professionnel·les qui ont effectué les démarches pour adhérer au système peuvent proposer le bonus réparation. Les cartes disponibles sur internet pour trouver un·e réparateur·ice près de chez soi ne sont pas forcément toutes fiables. Le site mis en place par l’association Halte à l’obsolescence programmée est toutefois assez complet. On y trouve des coordonnées, les montants des différents bonus, la liste des équipements couverts…
C’est quoi le problème ?
Le bonus réparation n’est pas exempt de tout reproche. D’abord, le dispositif n’est pas encore très connu du public. Selon un récent bilan, seulement 19% des fonds disponibles en 2024, toutes catégories de produits confondues, ont été effectivement utilisés. Cette année-là, les quatre cinquièmes des fonds collectés auprès des consommateur·ices lors de leurs achats ont dormi dans les caisses des éco-organismes.
Ensuite, nombre de professionnel·les renoncent à s’affilier, jugeant les démarches trop contraignantes (justificatifs à adresser, délais de remboursement…). D’ailleurs, alors même qu’elles et ils sont inscrit·es, certain·es préfèrent ne pas proposer le bonus à leurs client·es. Enfin, comme l’a notamment montré une récente enquête de Que Choisir à propos des secteurs du textile et de la cordonnerie, le bonus réparation peut avoir un effet inflationniste.
Plusieurs professionnel·les labellisé·es ont ainsi indiqué pratiquer des tarifs en moyenne 3 euros plus élevés que les autres (celles et ceux qui n’adhérent pas au dispositif). Les client·es restent gagnant·es puisqu’elles et ils bénéficient d’une ristourne (plus ou moins intéressante). Mais, à terme, ces prix surévalués pourraient devenir des prix de référence.
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