Label Vert

Produit cosmétique «naturel», «biologique» ou «vegan» : comment distinguer vrais labels et marketing déguisé ?

Fard ouest. Les descriptions sur les emballages promettent des produits de beauté vertueux pour la planète… avec des arguments parfois douteux. Pour repérer les crèmes, baumes ou shampoings qui respectent vraiment l’environnement, mieux vaut se fier aux labels. Vert vous aide les reconnaitre.
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Faire le distinguo entre vrais labels et allégations trompeuses est souvent la difficulté à laquelle est confronté·e le consommateur ou la consommatrice au moment de choisir un produit cosmétique en supermarché, en magasin spécialisé ou sur Internet. Et, il faut bien l’admettre, elle ou il doit alors s’armer de patience et de bonne volonté pour décrypter l’étiquette.

Cet article est issu de la série Label Vert, une collaboration entre Vert et Que Choisir.
Chaque semaine, les journalistes de nos deux médias indépendants analysent des produits, décryptent des tendances et répondent de manière sourcée aux questions que vous vous posez sur la consommation. Le but : vous aider à faire des choix respectueux de votre santé et de l’environnement. Ce partenariat est 100% journalistique, il ne fait l’objet d’aucune contrepartie financière. Retrouvez tous nos articles ici.
Label Vert - une collaboration

Sur les flacons de shampoing, savons ou crèmes fleurissent des arguments et des garanties rassurantes. Reprenant souvent les codes graphiques des labels et le vocabulaire réglementaire, ces allégations venant conforter nos préoccupations en matières sociétales et environnementales sont, en réalité, rarement contrôlées par un organisme indépendant… et s’avèrent donc souvent insuffisantes, voire trompeuses.

Ainsi, les mentions «jusqu’à 100% d’ingrédients d’origine naturelle» ou «baume à l’huile d’argan bio» laissent penser que tout le produit est bio, alors que seul un ingrédient, présent en faible quantité, l’est. L’absence de label doit vous alerter. Pour vous repérer, voici ceux qui sont dignes de confiance.

Attention, l’appellation «cosmétique naturel»… n’est pas un label. © Adobe stock

Cosmébio/Cosmos

Créé en 2002 par une dizaine de laboratoires pionniers, le label Cosmébio a pour objectif de défendre la cosmétique biologique. Cosmébio a participé ensuite à la création du référentiel européen Cosmos, qui a une portée internationale et qui compte 12 organismes certificateurs dans le monde. Ces entités tierces, dont la fiabilité est contrôlée par les services de l’État, sont chargées de vérifier que les exigences du label sont respectées par les acteurs qui souhaitent l’utiliser. Cosmos et Cosmébio partagent le même cahier des charges. Il existe toutefois deux versions du label Cosmos. «Cosmos natural» garantit que 95% des ingrédients sont d’origine naturelle. Et «Cosmos organic» garantit un minimum de 95% d’ingrédients d’origine naturelle et de 20% d’ingrédients certifiés biologiques.

Nombre de produits certifiés : 16 000

Type de certification : par un organisme tiers (Ecocert, Bureau Veritas et Cosmécert en France)

Cahier des charges accessible : oui, sur le site Internet du label

Natrue

Fondé en 2007 par des marques de cosmétiques européennes, le label Natrue entend participer à une meilleure réglementation des produits cosmétiques naturels et biologiques. Il garantit que 100% des substances utilisées sont naturelles, dérivées naturelles (qui ont pu subir des transformations chimiques de faible ampleur et en nombre limité) et natures identiques (molécules de synthèse identiques à celles produites par la nature) – et que 95% des ingrédients sont biologiques.

Nombre de produits certifiés : 10 100

Type de certification : par un organisme tiers (EcoControl)

Cahier des charges accessible : oui, sur le site Internet du label

Nature et Progrès

Créée en 1964, l’association Nature et Progrès promeut l’agroécologie paysanne en décernant une mention aux produits alimentaires, ménagers et cosmétiques respectueux de l’environnement, de la santé humaine et des animaux. En 1972, elle lance son label qu’elle appelle «mention Nature et Progrès». L’application du cahier des charges est contrôlée par des équipes composées de producteur·ices et de consommateur·ices adhérent·es à l’association.

Nombre de producteur·ices de cosmétiques certifié·es : 131

Type de certification : système participatif de garantie (qui repose sur l’évaluation par les pairs et l’ensemble de la communauté concernée : consommateurs, transformateurs, distributeurs…)

Cahier des charges accessible : oui, sur le site Internet du label

ENBA

Le label Excellence des European Natural Beauty Awards (ENBA) est fondé en 2019 par la Finlandaise Satu Mäkinen pour «dénoncer le greenwashing et les pratiques marketing trompeuses dans l’industrie de la beauté». Pour recevoir le label, les produits doivent contenir 99% d’ingrédients d’origine naturelle et être certifiés Cosmos, Natrue ou BioVidaSana. Cette dernière certification est délivrée par bio.inspecta, un organisme suisse en lien avec l’Institut de recherche en agriculture biologique. Ils sont ensuite testés pendant 12 semaines par un jury composé de personnalités européennes et d’expert·es de l’industrie.

Nombre de produits certifiés : 188 en 2024

Type de certification : par un jury

Cahier des charges accessible : oui, sur le site Internet du label

Cruelty-free

Lancé en 1987 par l’ONG de défense des animaux PETA, ce label garantit que le produit n’a pas été testé sur des animaux en Europe ni sur les marchés étrangers. Dans sa version «Cruelty-free et vegan» («Sans cruauté et végane»), il assure qu’aucun produit ou sous-produit d’origine animale n’a été utilisé dans la fabrication du cosmétique ou de son packaging.

Nombre de marques certifiées : 6 350

Type de certification : déclaratif (engagement signé par le PDG de l’entreprise)

Cahier des charges accessible : oui, sur demande en écrivant à l’adresse [email protected]

Cruelty free International

Depuis 1996, ce label, aussi connu sous le nom du «Leaping bunny» (Lapin bondissant, en français), certifie que le cosmétique n’a pas été testé sur les animaux en Europe ni sur les marchés étrangers. Il est décerné par la Coalition for Consumer Information on Cosmetics (CCIC), le rassemblement de huit associations nationales de protection des animaux.

Nombre de marques certifiées : 2 332

Type de certification : par un organisme tiers

Cahier des charges accessible : oui, sur le site Internet du label (en anglais)

«Cosmétique naturel»… n’est pas un label !

Les cosmétiques naturels ne sont pas obligés d’être labellisés ni de respecter les mêmes obligations que les cosmétiques bios. Un cosmétique ne peut afficher qu’il est bio que s’il contient 100% d’ingrédients labellisés biologiques ou s’il est certifié par un label et conforme à son cahier des charges. La communication marketing de cosmétiques dits «naturels» peut parfois laisser croire à une composition très réglementée, alors que ce n’est pas le cas. Il vaut mieux, dans ce cas, se fier à la liste des ingrédients ou à la présence d’un label indépendant.

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