L’environnement, ça commence à bien faire ? En quelques semaines à peine, le service public de l’information a annoncé la fin de plusieurs programmes majeurs, alors que la crise climatique fait plus que jamais rage en France comme sur le reste de la planète.
En novembre dernier, France Télévisions débranchait Nowu, son média tout numérique qui racontait l’écologie aux jeunes.
Il y a quelques semaines, la fin de l’émission d’investigation «Vert de rage», diffusée sur France 5, était annoncée. Un programme incarné par Martin Boudot qui, avec son équipe et aidé de scientifiques, avait révélé de nombreux scandales, dont l’ampleur de la contamination aux polluants éternels – les désormais célèbres PFAS – dans la région lyonnaise.
Lundi dernier, ce fut au tour de France inter : «il a été acté que “La Terre au carré” sous sa forme actuelle […] disparaîtrait à la rentrée. Ça n’est pas un choix de notre part», a déclaré à l’antenne Mathieu Vidard, journaliste et animateur de cette quotidienne, qui constitue pourtant un véritable succès d’audience.
Vendredi, le compte Instagram de la Terre au carré annonçait finalement que l’émission serait maintenue, ajoutant que les nombreux messages des auditeurs avaient «joué un rôle très important dans l’issue favorable» des négociations avec la direction. Les discussions continuent pour savoir si les reportages, auxquels tient l’équipe, seront conservés à la rentrée.
Pour finir (ou peut-être pas ?), Vert vous révèle ce mardi que les trois heures d’émission hebdomadaire de «Planète Bleu», conçues et animées par Benoît Prospero, ne seront pas reconduites sur France Bleu en septembre prochain. Un programme pour le grand public, qui s’était étoffé ces dernières années et avait donné la parole à une foule de scientifiques, militant·es et journalistes – dont celles et ceux de Vert. Planète Bleu est emporté dans une refonte de la radio, qui se concentrera davantage sur le local et la musique ; nul ne sait quelle place y occupera l’écologie dans quelques mois.
Si les motifs invoqués sont à chaque fois différents, une double logique semble prévaloir : la réduction des coûts (au mépris parfois des audiences), et une volonté de re-dépolitiser l’écologie, de la faire revenir à la chronique des petits oiseaux.
À l’heure où le public n’a jamais eu autant besoin d’être correctement informé sur les crises écologiques, cette tendance est dramatique. Elle confirme que l’exécutif considère l’écologie comme passée de mode, et rappelle l’importance capitale de faire émerger les prochains grands médias du climat.
Article mis à jour vendredi 17 mai avec les nouvelles informations concernant le renouvellement de la Terre au carré.
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