Charte sur table. Déjà signé par plus de 500 journalistes et 50 rédactions avant son lancement, ce mercredi, ce texte en 13 points veut contribuer à améliorer le traitement médiatique du climat et du vivant.
Les lecteur·rices de Vert s’en souviennent ; lors de notre deuxième anniversaire, nous vous avions proposé d’élaborer ensemble un « manifeste pour une nouvelle écologie médiatique ». En dix propositions, celui-ci se proposait de réconcilier les citoyen·nes avec leurs journalistes autour d’une meilleure information sur l’écologie.
Ce premier texte en main, Vert est allé frapper à la porte de nombreuses rédactions et de journalistes engagé·es de longue date pour une meilleure information sur l’écologie, dont Reporterre, Socialter, Climax ou Blast. La trentaine de membres de ce collectif à naître s’est rapidement accordée sur le fait d’écrire un texte à destination de la profession, plus durable qu’un manifeste, qui pourrait s’afficher dans les salles de rédaction et les écoles de journalisme.
Fruit de dizaines de réunions, de centaines d’heures de travail et de milliers de soupirs face à certains sujets télévisés ou articles de presse parfois désespérants, la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique est née à l’approche d’un été brûlant au cours duquel certaines pratiques journalistiques se sont révélées plus problématiques que jamais.
En 13 points, cette charte se veut une boussole pour améliorer collectivement le traitement de ces sujets. On y rappelle que le vivant, le climat et la justice sociale sont intimement liés ; le besoin d’offrir toujours plus de pédagogie ; la nécessité de choisir les mots et les images les plus justes pour décrire les phénomènes en cours ; celle de former l’ensemble des journalistes, de tous médias et de toutes spécialités pour leur donner des bases.
Avant même son lancement, le texte a été signé par plus de 500 journalistes, quelque 50 rédactions, dont RFI, France 24, 20 Minutes, Mediapart ou Alternatives économiques, mais aussi des écoles de journalisme reconnues, dont l’ESJ Lille ou l’Ijba de Bordeaux, des collectifs, des syndicats, des boîtes de productions, etc. Un site accompagne la sortie de la charte, qui en raconte la genèse, et propose de la lire et de la signer — individuellement ou collectivement.
Que les esprits inquiets se rassurent, il n’est pas question d’instaurer un « conseil de l’ordre » qui suivrait à la trace les articles des journalistes signataires ; toutes et tous restent maître·sses de leur pratique et personne ne viendra leur taper sur les doigts. Ce texte veut simplement aiguiller les pratiques pour améliorer, collectivement, la qualité du débat démocratique sur des sujets fondamentaux pour l’avenir de nos sociétés — c’est le fondement de notre métier.
Comme le disait Jean Rostand : « l’obligation de subir nous donne le droit de savoir ». Tout le monde subira la crise climatique et chacun a le droit d’en connaître les causes, les conséquences et les solutions.
Vert - en auriez-vous douté ? — s’engage sur les treize points de la charte : nous nous appliquons la même exigence que celle que nous espérons pour toute la profession.
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