Edito

La Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, un texte indispensable pour les médias, la démocratie et le climat

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Charte sur table. Déjà signé par plus de 500 jour­nal­istes et 50 rédac­tions avant son lance­ment, ce mer­cre­di, ce texte en 13 points veut con­tribuer à amélior­er le traite­ment médi­a­tique du cli­mat et du vivant.

Les lecteur·rices de Vert s’en sou­vi­en­nent ; lors de notre deux­ième anniver­saire, nous vous avions pro­posé d’élaborer ensem­ble un « man­i­feste pour une nou­velle écolo­gie médi­a­tique ». En dix propo­si­tions, celui-ci se pro­po­sait de réc­on­cili­er les citoyen·nes avec leurs jour­nal­istes autour d’une meilleure infor­ma­tion sur l’é­colo­gie.

La soirée d’anniversaire de Vert au cours de laque­lle nos lec­tri­ces et lecteurs ont pu vot­er cha­cune des dix propo­si­tions du « man­i­feste » d’alors. © Nico­las Serve / Vert

Ce pre­mier texte en main, Vert est allé frap­per à la porte de nom­breuses rédac­tions et de jour­nal­istes engagé·es de longue date pour une meilleure infor­ma­tion sur l’écologie, dont Reporterre, Social­ter, Cli­max ou Blast. La trentaine de mem­bres de ce col­lec­tif à naître s’est rapi­de­ment accordée sur le fait d’écrire un texte à des­ti­na­tion de la pro­fes­sion, plus durable qu’un man­i­feste, qui pour­rait s’af­fich­er dans les salles de rédac­tion et les écoles de jour­nal­isme.

Fruit de dizaines de réu­nions, de cen­taines d’heures de tra­vail et de mil­liers de soupirs face à cer­tains sujets télévisés ou arti­cles de presse par­fois dés­espérants, la Charte pour un jour­nal­isme à la hau­teur de l’urgence écologique est née à l’approche d’un été brûlant au cours duquel cer­taines pra­tiques jour­nal­is­tiques se sont révélées plus prob­lé­ma­tiques que jamais.

En 13 points, cette charte se veut une bous­sole pour amélior­er col­lec­tive­ment le traite­ment de ces sujets. On y rap­pelle que le vivant, le cli­mat et la jus­tice sociale sont intime­ment liés ; le besoin d’offrir tou­jours plus de péd­a­gogie ; la néces­sité de choisir les mots et les images les plus justes pour décrire les phénomènes en cours ; celle de for­mer l’ensemble des jour­nal­istes, de tous médias et de toutes spé­cial­ités pour leur don­ner des bases.

Cliquez sur l’im­age pour accéder au fichi­er pdf, et télécharg­er la charte.

Avant même son lance­ment, le texte a été signé par plus de 500 jour­nal­istes, quelque 50 rédac­tions, dont RFI, France 24, 20 Min­utes, Medi­a­part ou Alter­na­tives économiques, mais aus­si des écoles de jour­nal­isme recon­nues, dont l’ESJ Lille ou l’Ijba de Bor­deaux, des col­lec­tifs, des syn­di­cats, des boîtes de pro­duc­tions, etc. Un site accom­pa­gne la sor­tie de la charte, qui en racon­te la genèse, et pro­pose de la lire et de la sign­er — indi­vidu­elle­ment ou col­lec­tive­ment.

Que les esprits inqui­ets se ras­surent, il n’est pas ques­tion d’in­stau­r­er un « con­seil de l’or­dre » qui suiv­rait à la trace les arti­cles des jour­nal­istes sig­nataires ; toutes et tous restent maître·sses de leur pra­tique et per­son­ne ne vien­dra leur taper sur les doigts. Ce texte veut sim­ple­ment aigu­iller les pra­tiques pour amélior­er, col­lec­tive­ment, la qual­ité du débat démoc­ra­tique sur des sujets fon­da­men­taux pour l’avenir de nos sociétés — c’est le fonde­ment de notre méti­er.

Comme le dis­ait Jean Ros­tand : « l’obligation de subir nous donne le droit de savoir ». Tout le monde subi­ra la crise cli­ma­tique et cha­cun a le droit d’en con­naître les caus­es, les con­séquences et les solu­tions.

Vert - en auriez-vous douté ? — s’en­gage sur les treize points de la charte : nous nous appliquons la même exi­gence que celle que nous espérons pour toute la pro­fes­sion.