👉 Entre 1998 et 2021, le patrimoine brut moyen des 10% les plus pauvres a baissé de 54% en euros constants, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de 94%, selon l’Insee. Vous avez bien lu : les plus pauvres sont deux fois plus pauvres et les plus riches sont deux fois plus riches.

👉 Depuis 1996, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes a été multiplié par 14, d’après le magazine Challenges. La fortune du top 500 équivaut à plus de 40% du PIB annuel, contre 6% en 1996.

👉 Aujourd’hui, l’héritage représente 60% du patrimoine national, contre 35% dans les années 1970, selon le Conseil d’analyses économiques. Seulement trois Français·es sur dix touchent un héritage et leur patrimoine est en moyenne le double de celui des autres (Insee). La réussite est donc beaucoup plus une question d’héritage que de travail.

CAC40, déserts médicaux et Gilets jaunes

👉 En 25 ans, le prix de l’immobilier a presque triplé en France. À Paris, c’est une multiplication par cinq. L’accès à la propriété devient quasi impossible dans les villes sans avoir hérité, même avec un gros salaire. La hausse des loyers est moindre, mais ceux-ci ont plus augmenté que l’inflation.

👉 Entre 1980 et 2024, le revenu disponible (salaire net, prestations sociales, indemnités chômage et, pour certains, revenus locatifs) a augmenté deux fois moins vite que les prix de l’immobilier et trois fois moins que les actions du CAC40, d’après l’Insee, citée dans le dernier rapport sur les inégalités de patrimoine de la Fondation Jean-Jaurès. Autrement dit, si vous êtes propriétaire d’immobilier ou d’actions, vous vous êtes très fortement enrichis. Si vous êtes salarié·e et locataire, c’est moche.

👉 Bonus, en vrac : de plus en plus de gens vivent dans des déserts médicaux ; l’accès à l’assurance-chômage a été durci six fois en huit ans ; le nombre de sans-abris a plus que doublé depuis 2012 ; etc., etc., etc.

La colère qui s’est exprimée le 10 septembre naît des injustices qui s’aggravent comme rarement dans notre Histoire. Si le président choisit une fois encore de répondre par la seule répression (comme au temps des Gilets jaunes), plutôt que de s’attaquer aux causes profondes du mal-être, il rencontrera une population toujours plus hostile et des mouvements toujours plus désorganisés.

Ce n’est pourtant pas compliqué : sans justice, pas de paix.