Analyse

Avec 178 millions de passagers en 2024, le trafic aérien en France a retrouvé son niveau d’avant-Covid

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Air fronce. L’an passé, le trafic aérien a bondi jusqu’à retrouver son niveau d’avant 2019, vient d’annoncer la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Une hausse du trafic portée par l’augmentation des vols internationaux, au grand dam du climat.

En 2024, le nombre de passager·es a atteint 178 millions de personnes en France, soit 99,1% du niveau de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19. C’est le constat dressé par la direction générale de l’aviation civile (DGAC), jeudi.

Principal point noir : le trafic international. Il a dépassé son niveau de 2019, tiré par les voyages entre la France et les États-Unis ou les autres pays de l’Union européenne, mais surtout vers l’Afrique, avec 24,1% de passager·es de plus qu’il y a cinq ans.

Les destinations les plus prisées ne sont pas les plus lointaines : les lignes vers l’Espagne et l’Italie ont cumulé respectivement 17,1 millions et 14,4 millions de voyageur·ses. © Daniel Eledut/Unsplash

Les liaisons de la France vers le Maghreb ont largement dépassé les niveaux pré-pandémie, avec +35% pour le Maroc, +26,6% pour l’Algérie et +22,6% pour la Tunisie. Il y a aussi eu un fort engouement pour la Turquie, avec 37,9% de voyageur·ses en plus en cinq ans.

En revanche, le nombre de voyages vers l’Asie-Pacifique reste inférieur à 2019, avec 87,4% du total de passager·es d’il y a cinq ans. Les vols vers la Chine restent, eux aussi, en net retrait (64,6% du niveau de 2019), tout comme ceux vers le Japon (68,2%).

Le trafic intérieur bat de l’aile

Une bonne nouvelle : le trafic intérieur, le plus facile à remplacer par d’autres moyens de transports, a fortement diminué, avec 27,4 millions de passagers – soit 80,3% du niveau de 2019. Seules les liaisons entre la métropole et les départements d’outre-mer ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. Les lignes qui ont connu le moins de succès en 2024 sont celles entre Paris et le reste de la France, qui n’ont retrouvé que 71,5% du nombre total de passager·es en 2019.

La fréquentation des aéroports français est inégale. Certaines plateformes ont dépassé leurs niveaux de 2019, comme à Beauvais (+64,6%), Paris-Orly, Nice ou encore Marseille. Mais la plupart des plateformes aéroportuaires ont accueilli moins de passager·es en 2024 qu’en 2019, à commencer par Paris-Charles de Gaulle (92,3% de la fréquentation de 2019). Les aéroports de Toulouse (81,5%), Bordeaux (85,7%) et Lyon (88,9%) sont ceux qui ont attiré le moins de passager·es.

L’Italie et l’Espagne au sommet du podium

Les destinations les plus prisées ne sont pas les plus lointaines : les lignes vers l’Espagne et l’Italie ont cumulé respectivement 17,1 millions et 14,4 millions de voyageur·ses. C’est 12,1% de plus qu’en 2019 pour l’Espagne, et +15,6% pour l’Italie. Pourtant, d’autres solutions existent pour s’y rendre.

La SNCF vient d’annoncer la réouverture de la ligne directe Paris-Milan, le 31 mars prochain. Celle-ci passera par Lyon, Mâcon, Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne et Turin. La voie avait été fermée en août 2023 à la suite d’un éboulement sur les rails. La SNCF a prévu trois allers-retours quotidiens, et Frecciarossa, filiale de la compagnie italienne Trenitalia, deux allers-retours par jour. Les premiers prix des billets sont proposés à 29 euros, selon l’entreprise.

Puisque l’«avion vert» n’est qu’une lointaine promesse, il est indispensable de réduire le trafic aérien pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris et limiter le dérèglement climatique à +2°C d’ici à 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (milieu du 19ème sicèle). En septembre dernier, le Réseau action climat proposait neuf mesures pour le limiter, sans impacter les plus précaires, en insistant sur le besoin de développer le ferroviaire (notre article). Parmi leurs propositions : mettre fin au système des miles ou créer une taxe pour les grands voyageurs.

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