Ce mardi, les pompiers luttent toujours contre les flammes du gigantesque feu de forêt qui sévit sur l’archipel nippon depuis cinq jours. Au moins une personne est décédée et 4 000 autres ont été évacuées.
Les feux de forêts font rage dans la région d’Iwate, au nord-est du Japon, alors que le pays a connu son été le plus chaud jamais enregistré l’année dernière et que le changement climatique fait grimper les températures à l’échelle mondiale.
Cinq jours après le début de l’incendie, des images aériennes d’une chaîne de télévision locale ont montré une épaisse fumée blanche qui s’échappe d’une zone boisée autour de la ville d’Ofunato (au nord-est de la plus grande île japonaise), où les précipitations se font rares.
Selon les données disponibles ce mardi, l’incendie a déjà embrasé quelque 2 600 hectares. Cela en fait le plus important incendie de forêt au Japon depuis 1975, date à laquelle 2 700 hectares avaient brûlé à Kushiro, dans le nord de l’île d’Hokkaido (la plus septentrionale de l’archipel).

Des hélicoptères de l’armée et les pompiers poursuivent leurs efforts pour lutter contre les flammes près d’Ofunato, alors que l’incendie continue de se propager, a déclaré un responsable de la ville aux médias. «Il est peu probable que le feu atteigne la zone urbaine plus densément peuplée», a-t-il rassuré.
L’incendie a endommagé au moins 80 bâtiments dimanche et plus de 2 000 pompiers sont mobilisés dans le nord du Japon. La plupart sont déployés depuis d’autres régions du pays – dont Tokyo – et travaillent au sol et dans les airs.
Cette catastrophe ravive des souvenirs douloureux pour les habitant·es d’Iwate, région durement touchée par un tsunami meurtrier en 2011. «Les tsunamis nous ont frappés il n’y a même pas vingt ans. Et voilà que nous sommes victimes d’un autre désastre, une fois de plus…, se lamente Mamoru Izumi, 71 ans, qui avait perdu sa mère à l’époque. À part se résigner, on ne peut rien faire», lâche-t-il, interrogé par le quotidien Asahi Shimbun, comme le rapporte Courrier international.
Un avis d’évacuation a été émis pour environ 4 600 personnes, dont 3 939 ont déjà quitté leur domicile pour se mettre à l’abri, selon la municipalité d’Ofunato.
Alerte sécheresse
Jusqu’ici, le nombre de feux de forêt avait diminué au Japon, depuis un pic dans les années 1970. Mais l’archipel en recensait encore 1 300 en 2023, concentrés sur la période de février à avril, lorsque l’air s’assèche et que les vents se lèvent.
À Ofunato, les précipitations ont atteint seulement 2,5 millimètres en février, encore moins que les 4,4 millimètres qui étaient tombés en 1967 – le précédent record. Un chiffre bien inférieur à la moyenne habituelle de 41 millimètres. Plus au sud, l’alerte sécheresse a été déclenchée le 18 février. Et la vitesse maximale du vent a atteint 18,1 mètres par seconde, ce qui aggrave la gestion de l’incendie.
Depuis vendredi, «il n’y a pas eu de pluie, ou très peu, voire pas du tout» à Ofunato, a indiqué un responsable de l’agence météorologique locale. Mais «il pourrait pleuvoir ou neiger mercredi», a-t-il ajouté.
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée au Japon, selon l’agence météorologique nationale (JMA), sur fond de phénomènes extrêmes qui se sont multipliés dans le monde à cause du changement climatique. Ce dernier provoque l’augmentation des températures de la surface de la mer (environ trois degrés de plus en cette fin février dans le secteur), phénomène qui intensifie la sécheresse et la puissance des vents.
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