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À Paris, des activistes ont ciblé l’assemblée générale d’Axa et dénoncé l’«hypocrisie» de l’assureur sur la question des énergies fossiles

Assurance touriste. Ce jeudi, des militant·es d’ANV-COP21 et d’Extinction rebellion ont tenté de perturber l’entrée de l’assemblée générale de l'assureur pour critiquer son soutien ambigu à des projets fossiles.
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Une vingtaine d’activistes des mouvements de désobéissance civile ANV-COP21 et Extinction rebellion se sont retrouvé·es devant l’assemblée générale (AG) d’Axa, qui se tenait ce jeudi après-midi dans la salle Pleyel, à quelques pas de l’Arc de Triomphe, à Paris. Leur objectif : interpeller l’assureur, qui bénéficie d’une image plutôt engagée en faveur de l’environnement, sur son soutien à des projets climaticides. Les militant·es critiquent notamment le financement de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL, une énergie fossile très émettrice de CO2), dont des projets tels que Cameron LNG et Freeport LNG aux États-Unis, ou Dunkerque LNG en France.

Perrine Julien, porte-parole d’ANV-COP21, devant un parterre de policiers. © ANV-COP21

«On demande à Axa de tourner définitivement la page des énergies fossiles, a martelé Perrine Julien, porte-parole d’ANV-COP21. Axa joue la carte de l’hypocrisie en soutenant d’un côté publiquement les victimes de catastrophes climatiques, et de l’autre en assurant des entreprises qui participent à ces événements extrêmes.»

Devant la salle Pleyel, les projets d’ANV-COP21 et d’Extinction rebellion ont été chamboulés par l’importante présence policière – il y avait au moins autant de représentant·es des forces de l’ordre que de militant·es. Tandis que des syndicalistes de la CGT et des membres de la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) – qui dénonce l’occupation israélienne de la Palestine – ont pu tracter ou prendre la parole devant le bâtiment de l’AG, les activistes écolos ont été repoussé·es au bout de la rue car ils n’avaient pas déposé de demande de manifestation.

«Avec Axa, c’est la catastrophe assurée»

Elles et ils n’ont donc pas pu jouer la saynète prévue devant l’entrée de la salle, qui devait mettre face à face des représentant·es factices d’Axa et des personnes munies de photos de catastrophes climatiques. À la place, les militant·es ont déployé deux banderoles sur un bout de trottoir, à quelques centaines de mètres de l’assemblée générale. Sur l’une, on pouvait lire «Climat : avec Axa, c’est la catastrophe assurée», tandis que l’autre indiquait : «Assemblée générale des actionnaires d’Axa», sous un scotch jaune estampillé «scène de guerre climatique».

«Axa finance des fausses stratégies climat tout en favorisant la stratégie d’expansion de TotalEnergies. Nous exigeons l’exclusion complète du pétrole et du gaz des politiques d’assurance d’Axa, ainsi que le retrait financier d’entreprises impliquées dans le génocide en Palestine», a soutenu Cha, représentante de la campagne Carnage Total, portée par Extinction rebellion.

Deux militant·es en garde à vue

Margot, membre d’ANV-COP21 et victime des inondations qui ont eu lieu à Redon (Ille-et-Vilaine) à la fin du mois de janvier, était présente pour témoigner. «Il est de plus en plus difficile pour les gens et les collectivités de se faire assurer et rembourser, alors que le changement climatique a de plus en plus d’impact», a-t-elle expliqué, soulignant l’étalement des zones concernées par les inondations autour de chez elle ces dernières années.

Contacté par Vert, Axa assure que «le changement climatique [est] au cœur de [ses] préoccupations». «Le Groupe Axa ne fournit plus depuis le 1er janvier 2024 de contrat d’assurance pour les nouveaux projets d’exploration et de développement de gisements pétroliers et, à partir du 1er septembre 2025, pour les nouveaux projets d’exploration et de développement de gisements gaziers, a détaillé l’assureur. Sauf concernant les entreprises ayant un plan de transition crédible.» Un flou qui est au cœur des reproches d’ANV-COP21 et d’Extinction rebellion, qui demandent à Axa une position ferme et définitive.

Deux militant·es ont été placé·es en garde à vue pour avoir participé à une manifestation non autorisée, a appris Vert à la suite de la mobilisation. En fin de journée, ce jeudi, les activistes mobilisé·es se trouvaient devant le commissariat et espéraient que leurs camarades soient rapidement relâché·es.

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