La quotidienne

Zaho les cœurs

⛱️ Vert passe en mode estival ! À partir de lundi 7 juillet, votre newsletter préférée paraîtra les lundis, mercredis et vendredis. Nous serons de retour tous les jours à la rentrée.

📻 «Sauvons la Terre au carré et l’écologie sur Radio France» : dans une tribune que nous publions, des citoyen·nes, journalistes, scientifiques et militant·es soutiennent une pétition pour que l’émission d’écologie sur France inter ne soit pas amputée à la rentrée 2025. Cliquez ici pour rejoindre le mouvement !


Dans un entretien exclusif à Vert, Zaho de Sagazan nous livre une ode à l’amour et à l’action. Éclairant.


Zaho de Sagazan : «Tous les problèmes que nous traversons sont liés à un manque d’amour»

Éclair obscur. La chanteuse Zaho de Sagazan, révélée en 2023 avec «La Symphonie des éclairs», est une artiste engagée pour l’action climatique, qui a aussi pris position contre l’extrême droite. Vert a discuté avec elle à l’occasion du festival Solidays, à Paris, le 28 juin dernier. Dans cet entretien exclusif, elle nous parle d’un monde à sauver, avec des mots doux… et engagés.
 

D’où vient votre engagement écologique ?

Je pense que, comme beaucoup de gens de ma génération, mon engagement vient d’un constat évident : les catastrophes sont là. Cela fait très longtemps que les scientifiques nous alertent, et c’est seulement depuis peu que les gens commencent vraiment à les écouter.

Cet engagement vient aussi sûrement de mes parents, eux-mêmes très écolos. C’est peut-être anecdotique, mais on s’est toujours habillés chez Emmaüs, on a toujours pris le train plutôt que l’avion… Je suis née à Saint-Nazaire [en Loire-Atlantique], j’ai toujours été proche de la mer, j’ai eu la chance de grandir avec un jardin, des animaux…

Zaho de Sagazan, le 28 juin 2025, à Paris. © Lisa Drian/Vert

Vous pensez que les artistes ont une responsabilité politique ?

Oui, bien sûr. La musique, comme n’importe quelle forme d’art – ou même comme une prof de lycée qui t’en parle un jour – peut avoir un impact. On peut sensibiliser en chantant, en dansant, sur les réseaux… Peu importe le moyen, tant qu’on communique.

Quand quelqu'un comme Billie Eilish [chanteuse et compositrice américaine, NDLR] prend la parole sur un sujet, son message touche des millions de personnes qui l’aiment et l’écoutent. On a parfois plus de chances d’être entendus qu’un ou une spécialiste du climat – même si ces personnes font un travail fantastique. C’est ça, la force des artistes.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien mené par Zoé Moreau, et voir l'interview vidéo de Lisa Drian. 

· Choisir l’avion pour partir en Europe coûte en moyenne deux fois moins cher que de prendre le train, révèle le Réseau action climat dans un rapport publié jeudi. Une aberration écologique : selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), un Paris-Barcelone en train émet 80 fois moins de CO2 que ce même trajet en avion. Pourquoi une telle différence de prix ? Parce que l’entretien du réseau ferré coûte cher… et car l’aérien bénéficie de cadeaux fiscaux. - Vert

· Jeudi encore, les autorités françaises ont infligé une amende de 40 millions d’euros au géant de l’ultra fast fashion Shein pour «pratiques commerciales trompeuses». La répression des fraudes (DGCCRF) a mené l’enquête et explique que la firme chinoise a dupé les consommateur·ices «sur la réalité des réductions de prix accordées» : elle a augmenté certains tarifs, avant de leur appliquer une fausse promotion. Shein a accepté la sanction. - Le Parisien (AFP)

· Jeudi toujours, lors d’un déplacement dans l’Aveyron, le président de la République Emmanuel Macron a plaidé pour empêcher l’implantation du loup là «où il y a du pastoralisme». Il a précisé qu’il fallait donc autoriser à en abattre davantage. Le statut de l’espèce vient déjà d’être déclassé au niveau européen, passant de «strictement protégée» à «protégée». - Le Monde

+0,2%

Ça m’a gaz. Mauvaise nouvelle : les émissions de gaz à effet de serre de la France sont en très légère augmentation (+0,2%) pour le premier trimestre 2025, révèle le Citepa (l’organisme chargé de l’inventaire des émissions) ce vendredi. Pour l’année 2025, le Citepa estime qu’elles devraient baisser de seulement 0,8% (contre -1,8% en 2024 et -6,7% en 2023). «Ce sont des chiffres très mauvais et l’année ne sera pas bonne» s’ils se confirment dans les mois à venir, a reconnu la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, dans un entretien au Monde. La faute à «la confusion du discours politique, les reculades, les propos irresponsables et populistes de certains sur la transition écologique», a évalué la ministre. Ce signal très inquiétant intervient au lendemain de la publication du rapport annuel du Haut conseil pour le climat, qui fustige le ralentissement de l’action climatique en France et appelle à un «sursaut collectif urgent».

Cédric Villani et la victoire des souris de laboratoire, l’éclair d’humanité d’un «monde au bord du gouffre»

Le glas et la souris. Dans cette chronique à la fois poétique et politique, le mathématicien Cédric Villani évoque les conflits en cours partout dans le monde et l’abandon général des ambitions écologiques. Mais, dans l’obscurité, une lueur d’espoir…

Fin du monde. À l’approche de l'été 2025, les puissances nucléaires se menaçaient et s’échauffaient comme des adolescents, sous le regard nerveux de la Doomsday Clock qui affichait 89 secondes avant l'Apocalypse. Russie contre Ukraine, Inde contre Pakistan, Israël contre Palestine, Israël contre Iran, Soudan contre Soudan, et risque de contagion un peu partout… Enfants massacrés, médecins torturés, universités détruites, journalistes assassinés – tant que cela semblait juste incroyable. L'homme n’avait pas encore appris à être bon voisin (Henri Michaux, 1943). Et le plus humiliant peut-être était que nous en étions réduits à devoir compter sur l'apprenti dictateur de la Maison-Blanche pour nous éviter une embrassade encore plus prompte avec l'Apocalypse.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette chronique de Cédric Villani.

Pour Vert, Cédric Villani chronique chaque mois un sujet d’actualité. © Montage Vert

Le Monde décrypte «le grand renoncement écologique mondial»

Contre science. Élection de Donald Trump, nomination de François Bayrou, loi Duplomb… l’équipe du podcast «L’Heure du Monde» s’est demandé pourquoi l’écologie disparaissait du débat public. Quelle est la responsabilité d’Emmanuel Macron ? Comment renouer avec la dynamique porteuse de la fin des années 2010 ? Mathieu Goar, journaliste au service Planète du Monde, répond à ces questions.

© Le Monde

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Lisa Drian, Antoine Poncet, Justine Prados et Cédric Villani ont contribué à ce numéro.