La quotidienne

Un problème : dissolution

Chères toutes et chers tous,

Dans ce moment si particulier, l'équipe de Vert se réchauffe le cœur en constatant à quel point nous pouvons compter sur vous. En une semaine à peine, vous êtes près de 1 000 à avoir rejoint le club de Vert !

Et parmi les très nombreuses personnes qui ont partagé la campagne (merci infiniment), un petit coucou à : Maxence Cordiez, Andrea Bescond, Charles Merlin alias Vivre moins con, Pierre Rouvière, Romuald Maufras, Camille Chaudron alias Girl go green, Johan Reboul alias Le jeune engagé, Grégoire Gibault alias Major mouvement, Hadi Rassi, Ami des Lobbies, Thomas Brail, Thomas Breuzard, Florian Doyen, Gabrielle Piot, Santiago Lefebvre, Clément Debosque, Lenaïg Corson, Frah de Shaka Ponk, Mathilde Goanec, les collectifs Pour un réveil écologique et Paye ton influence, Convergences, et les médias Streetpress ou Politis, et de nombreux autres. Mille mercis à vous toutes et tous 💚


Alors que l'extrême droite est aux portes du pouvoir, on décrypte ce qu'il s'est passé dans les isoloirs.


Alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir, que pouvons-nous faire ?

Nous sommes le lundi 10 juin et vous vous réveillez dans une France où l’extrême droite est désormais aux portes du pouvoir. Comment en est-on arrivé là et que pouvons-nous faire ?

Dimanche soir, double coup de semonce. 20 heures : l’extrême droite totalise plus du tiers des suffrages aux élections européennes avec les scores inédits du Rassemblement national (31,5%) et Reconquête (5,5%). 21 heures : Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains.
 

Que s’est-il passé ?

👉 Voilà maintenant sept ans qu’Emmanuel Macron s’évertue à ne tirer aucune leçon des crises sociales que traverse le pays. En pleine spirale inflationniste, son gouvernement décide par exemple de tailler dans les services publics et de durcir l’assurance-chômage. Une politique qui nourrit un ressentiment profond et croissant contre sa personne.

👉 En prétendant couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite, le président a braconné de plus en plus volontiers sur ses terres. Derniers exemples : sa triste loi Asile et immigration obtenue grâce aux voix du RN, ou sa volonté de supprimer le droit du sol à Mayotte. 

👉 Au cours des dernières semaines, une partie de la gauche a préféré s’entredéchirer plutôt que de désigner clairement le Rassemblement national comme adversaire. À l’heure où d’aucuns appellent à un nouveau Front populaire, trois semaines suffiront-elles à panser ces plaies ?

👉 Une partie du monde médiatique est responsable de la lente dédiabolisation de l’ex-Front national, après avoir fait de ses représentant·es des invité·es comme les autres. Rappelez-vous : il y a encore quinze ans, l’extrême droite n’avait pas sa place à la télévision ou à la radio.

En organisant un débat entre le premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella le 23 mai dernier, France 2 a offert une stature de premier ministre à ce dernier.

© Vert

Que faire ?

Il reste trois semaines pour empêcher la catastrophe : une victoire du RN aux législatives et son accession à Matignon, qui représentent un grave danger pour les droits sociaux, le climat et la démocratie. Et derrière ce scrutin, 2027 arrive au pas de charge. Alors que faire ?

👉 S’engager, de toutes les manières possibles, dans des collectifs, syndicats, associations, cercles de réflexion, ou partis politiques.

👉 Soutenir les médias indépendants qui, depuis leur création, s’engagent contre le péril de l’extrême droite et s’évertuent à faire émerger des alternatives à son projet mortifère. Pour ne citer qu’eux, on pense à Streetpress, Mediapart, Basta, les Jours, et tant d’autres.

Vert est de ceux-là. Nous espérons que, comme nous, vous refuserez de baisser les bras.

👉 Cliquez ici pour relire et partager cet édito de Loup Espargilière. 

· Après des hausses de 12% en 2021 et 2022, la fréquentation cyclable a grandi de 5% en France en 2023, a annoncé l’association Vélo et territoires vendredi dernier. Un quart des Français·es utilisent régulièrement leur vélo. - Libération

· Ce lundi, la commission de régulation de l’énergie (CRE) a dévoilé une hausse moyenne de 11,7% du prix du gaz au 1er juillet. Le prix moyen de référence passera de 115,7€ du mégawattheure en juin à 129,2€ le mois prochain en raison de la hausse du tarif d’acheminement du gaz. - BFMTV (AFP)

· Dans une tribune au Monde, coécrite par Vert, un collectif de journalistes, de scientifiques et d’organisations de la société civile déplore la suppression d’émissions consacrées à l’écologie sur Radio France et France télévisions. Un rassemblement, organisé par Quota climat, Notre affaire à tous et Scientifiques en rébellion, est prévu mardi 11 juin à 11h30 devant le siège de France télévisions, à Paris, pour défendre l’émission d’enquêtes sur l’environnement «Vert de rage» (notre article). - Le Monde

«Notre projet prouve l’inutilité de l’autoroute et met en valeur une alternative porteuse et novatrice pour tous»

- Bruno Julié, élu sans étiquette de la commune de Teulat (Tarn)

Pas ta caisse. Entre 2 000 (selon la préfecture) et 7 000 (selon les organisations) manifestant·es ont tenté d’investir le chantier de l’autoroute A69 près de Puylaurens (Tarn), entre Toulouse et Castres, ce samedi, à l’appel d’Extinction rébellion, La voie est libre, les Soulèvements de la terre et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA). Jeudi, la préfecture du Tarn avait interdit le rassemblement. Malgré trois blessés graves lors des affrontements avec les forces de l’ordre, les militant·es sont reparti·es avec un espoir tenace de faire annuler le projet autoroutier. L’occasion aussi de donner de l’élan à leur projet alternatif d’aménagement du territoire, intitulé «Une autre voie» et centré sur le local, le social et le vivant. Vert y était et vous raconte tout dans ce reportage, réalisé par notre journaliste Alexandre Carré.

Le collectif «Une autre voie» a participé à la manifestation ce samedi 8 juin dans le Tarn. © Alexandre Carré / Vert

Les cinq leçons des élections européennes

Malgré une percée de l’extrême droite dans plusieurs pays, les équilibres politiques sont plus ou moins maintenus au sein du Parlement européen à l’issue de l’élection des 720 eurodéputé·es.
 

La droite et les socialistes se maintiennent

Les membres du Parti populaire européen (PPE), à droite sur l’échiquier politique, conservent leur place de premier groupe au Parlement européen avec 184 sièges pour le moment (les résultats sont encore sujets à évolution). Au niveau français, les Républicains ont remporté six sièges (un de moins qu’en 2019). Les socialistes gagnent 139 sièges et demeurent la deuxième force du Parlement européen. Menée par Raphaël Glucksmann, la liste du Parti socialiste et de Place publique enverra 13 élu·es au Parlement européen - une belle progression par rapport aux sept de la précédente mandature.

© Vert

L’extrême droite perce dans plusieurs pays

Le Rassemblement national est arrivé en tête du vote en France, envoyant une délégation historique d’une trentaine d’élu·es au Parlement. Au total, les mouvements nationalistes occuperont plus du quart de l’hémicycle. Reste à voir si le jeu des alliances permettra à l’extrême droite de peser dans les débats : «Elle a clairement progressé, mais cela ne se traduit pas nécessairement par plus de pouvoir pour les cinq prochaines années, car la plupart des élus ne seront pas des partenaires acceptables pour le PPE de centre-droit», analyse Linda Kalcher, directrice du think tank européen Strategic perspectives.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Justine Prados, où il est question du revers des écologistes et des libéraux ainsi que de la fragmentation grandissante du Parlement européen.

Les bonnes nouvelles de la semaine

Ce matin, on tente de garder le moral avec les meilleures nouvelles des derniers jours !

© Vert

+ Alexandre Carré, Justine Prados, Juliette Mullineaux et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.