La quotidienne

Terre à taire

Chères toutes et chers tous,

🔥 Notre collègue Gaëtan Gabriele sort I'M FINE, sa toute première bande dessinée avec le coup de crayon de l'illustrateur mdeuxpoints ! Un regard acerbe et décalé sur l'écologie et l'inaction climatique, préfacée par Guillaume Meurice. Cette petite pépite est disponible en pré-commande ici.



🔥 Merci pour vos nombreuses questions envoyées par mail et sur Instagram pour le Vert du faux ! Voici les trois que nous avons retenues pour les soumettre à votre vote. Nous répondrons à celle que vous aurez le plus plébiscitée.

Quelle sera la prochaine question du «Vert du faux» ?

👉 Pour la santé et la planète, vaut-il mieux boire de l’eau en bouteille ou du robinet  ?, une question de Ruddy sur Instagram.

👉 Quel est l’impact des légumes surgelés ? , une question de Pauline et Florian sur Instagram.

👉 Quelle banque choisir si on est écolo ?, une question de Julien sur Instagram.

À vos votes !


La société de géographie ne tourne plus rond, alors des géographes annoncent leur démission. 


La Société de géographie accusée de dérives climatosceptiques : «elle a coupé le cordon avec les géographes»

Prix sur le fait. Ce samedi 30 novembre, la Société de géographie de Paris, la plus vieille au monde, remettra son Grand prix à Sylvie Brunel, géographe et essayiste accusée de climatoscepticisme. À l’annonce de ce choix, le chercheur Damien Deville et le cosmographe Maxime Blondeau ont remis leur démission. Dans un entretien à Vert, Damien Deville explique son choix.

Damien Deville est docteur en géographie culturelle et chercheur associé au Laboratoire Médiations Sciences des lieux, sciences des liens de l’université de la Sorbonne. Pour Vert, il revient sur les raisons de sa démission, liée notamment à la banalisation des propos controversés tenus par la géographe Sylvie Brunel. Il conteste, dans une tribune à Politis, le choix de la Société de géographie de lui remettre son Grand prix, symbole selon lui d’une lame de fond conservatrice.

Damien Deville. © DR

À Vert, Sylvie Brunel assure qu’elle «n’a jamais nié les crises dues aux chocs climatiques, bien au contraire», elle «n’a cessé d’appeler à l’urgence de l’atténuation et de l’adaptation». Dans une tribune au Monde ou au micro de BFMTV, elle avait minimisé les conséquences de la crise climatique. «Les excès de températures certes se multiplient, mais c’est quand même le quotidien quand vous vivez à Dakar ou à Abu Dhabi», avait-t-elle ainsi déclaré en 2022 sur le plateau de la chaîne d’actualité en continu. Les expert·es qualifient cette position de climatorassurisme, une version du climatoscepticisme.

La Société de géographie de Paris a décerné son Grand prix à Sylvie Brunel, qui a tenu à plusieurs reprises des propos qualifiés de climatosceptiques. Pourquoi était-il important pour vous de dénoncer publiquement cette récompense ?

C’est un choix très problématique qu’a fait la Société de géographie, puisque Sylvie Brunel n’est pas du tout citée par la communauté des pairs, ses travaux ne sont plus scientifiques depuis longtemps, ce sont des essais engagés. Aucun de ses écrits sur l’agriculture n’est reconnu par le monde universitaire. Il y a quinze ans, elle affirmait déjà que la famine allait disparaître dans le monde… Sylvie Brunel a une visibilité médiatique qui ne correspond pas à sa notoriété scientifique.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien mené par Mathilde Picard.

· Jeudi, des centaines de salarié·es du groupe de presse catholique Bayard ont participé à un débrayage d’une heure pour dénoncer le recrutement de l’ex-bras droit du milliardaire très conservateur Pierre-Édouard Stérin. Alban du Rostu, nouveau «directeur de la stratégie et du développement» de Bayard, a participé au projet Périclès de l’homme d’affaires, qui vise à accroître l’influence des idées des droites extrêmes sur la société. «Chez Bayard, aucune place pour l’extrême droite», ont scandé hier les salarié·es. - L’Humanité

· Le gouvernement va finalement limiter la hausse des taxes sur l’électricité à 37,20 euros par mégawattheure en 2025 au lieu de 50 envisagés. La mesure, prévue dans le projet de budget pour 2025, suscitait une large opposition, notamment car l’électricité (décarbonée) est déjà beaucoup plus taxée que le gaz fossile (Vert). Mais il s’agissait aussi d’amadouer le Rassemblement National, qui menace de censurer le gouvernement. Michel Barnier lui a d’ailleurs aussi promis de diminuer «sensiblement» le «panier de soins» pris en charge par l’aide médicale d’État. - Le Monde

· Jeudi encore, le gouvernement espagnol a adopté un «congé payé climatique» de quatre jours, destiné à limiter les déplacements des salarié·es en cas d’alerte liée à un risque météorologique. Cette mesure intervient un mois après les inondations qui ont causé 230 morts dans le sud-est du pays. Certaines entreprises avaient été critiquées après avoir demandé à leurs employé·es de rester au travail. - Libération

Black Friday : «Il faut passer de l’hyperconsommation à la réparation et au réemploi»

Guillaume Balas, Célia Rennesson, Sébastien Kopp et Juliette Quef ont échangé lors d’une table ronde au Musée des Arts et Métiers (Paris). ©  Yann Castanier/Vert

L’âge de faire. Sébastien Kopp, cofondateur de la marque de baskets Veja, Célia Renesson, fondatrice du Réseau vrac et réemploi, et Guillaume Balas, ancien député européen, à la tête de la fédération Envie, placent la réparation au cœur de leur réflexion. Au cours d’une grande soirée organisée par Vert au Musée des Arts et métiers, à Paris, elle et ils ont dessiné les contours d’un futur où l’on répare les objets, les humains et le climat. Un discours à l'opposé de ceux du Black Friday qui bat son plein cette semaine. En 2023, 30% des acheteur·ses français·es avaient dépensé plus de 250 euros lors de cette grand-messe consumériste, selon une récente étude.

👉 Cliquez ici pour lire ce grand entretien mené par Juliette Quef.

Philippe Bihouix et Vincent Perriot explorent notre rapport aux «Ressources» dans une bédé futuriste et pédago

Science friction. Vincent Perriot écrit des bédés de science-fiction, Philippe Bihouix est ingénieur spécialisé dans les low-techs. Ils s’associent pour livrer Ressources : un défi pour l’humanité, récit foisonnant de notre rapport aux ressources et aux énergies. Un voyage spatio-temporel, du Moyen Âge jusqu’à nos futurs potentiels. Ce récit dense, allégé par une pointe d’humour et d’autodérision, permet aux lecteur·ices de comprendre les différents courants de pensée qui modèlent nos choix de société.

© Casterman

Ressources, un défi pour l’humanité, Philippe Bihouix, Vincent Perriot, novembre 2024, Casterman, 28€, 175p.

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cette chronique de Mathilde Picard.

ChatGPT, «c’est pas vraiment magique» : la chronique de Juliette Quef dans la Terre au carré

Qu’est-ce qu’IA ? Cette semaine, la présidente de Vert se penche sur l’empreinte écologique du célèbre outil d’intelligence artificielle générative lancé il y a deux ans. Derrière la magie numérique, se cache une réalité moins féérique. Cliquez ici pour (ré)écouter cette chronique diffusée sur France inter mercredi 27 novembre 2024.

© France Inter/Vert

+ Rémy Calland, Anne-Claire Poirier, Antoine Poncet et Juliette Quef, ont contribué à ce numéro.