La quotidienne

Le prix duraille

Chères toutes et chers tous,

📅 L’association Alter Kapitae organise une nouvelle édition de son Agora de la décroissance prospère le samedi 9 novembre à l’Académie du climat, à Paris. Des associations, syndicats et personnalités politiques sont invités à échanger autour des thèmes du travail et de l’agriculture. Informations et inscription (gratuite) juste ici.


Quand le prix du train déraille, la transition écologique dit «aïe».


Pourquoi le train est-il si cher ?

Les aventuriers de la maille. Le train devrait être le moyen de transport privilégié pour voyager sans aggraver la crise climatique. Mais au moment d’acheter son billet, entre deux week-ends prolongés ou avant les fêtes, le prix en laisse beaucoup sur le quai. Vert a cherché à comprendre ce qui fait que la voiture et l’avion gagnent si souvent la bataille du rail.

Le train est-il toujours plus cher ?

Commençons tout de suite par la bonne nouvelle : «non, le train n’est pas forcément le moyen de transport le plus cher», selon Patricia Pérennes, économiste spécialiste du transport ferroviaire. Car, comme souvent, «cela dépend». Par exemple, «nos TER et Intercités sont relativement peu chers, y compris par rapport aux équivalents européens», détaille-t-elle.

Les TER (trains express régionaux) sont exploités par la SNCF, mais sous la tutelle des régions, qui les subventionnent amplement. «En moyenne, le prix du billet couvre seulement un tiers des coûts du voyage, le reste est pris en charge par les régions», explique Patricia Pérennes. Certaines sont plus généreuses que d’autres, à l’instar de l’Occitanie où le taux de subventionnement monte à près de 80% du prix du billet.

Les Intercités (grandes lignes hors TGV), soit sept lignes de jour et huit lignes de nuit, sont subventionnées par l’État. Ici, «le prix du billet couvre 75 % des coûts, tandis 25 % est couvert par l’impôt», détaille-t-elle encore.

Là où le bât blesse, c’est lorsqu’il s’agit de prendre le TGV, ces trains à grande vitesse ont représenté 63 % du transport ferroviaire de voyageurs en 2022. Or, certaines extravagances tarifaires laissent aux usagers un goût amer.

Qu’est-ce qu’il y a dans le prix d’un billet de TGV ?

Avant de taper à bras raccourcis sur la SNCF, «il faut d’abord avoir en tête que l’activité TGV ne bénéficie d’aucune subvention», plaide l’entreprise, contactée par Vert.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage d’Anne-Claire Poirier.

· Jeudi, le Conseil d’État a définitivement validé «le suivi des actions de nature idéologique» des militant·es écologistes par la cellule de gendarmerie Déméter, créée en 2019 à la demande du syndicat agricole productiviste FNSEA. En 2020, l’association de défense des animaux L214 fustigeait une atteinte à la liberté d’expression et avait demandé la dissolution de cette cellule dédiée aux «atteintes contre le monde agricole», y compris les «actions symboliques de dénigrement». Sans succès. - Le Monde

· Jeudi encore, une étude parue dans la revue Communications Earth & Environment a révélé que les émissions mondiales de CO2 des jets privés avaient augmenté de 46 % entre 2019 et 2023. Sur cette période, la moitié des vols a été utilisée pour effectuer des distances inférieures à 500 kilomètres, l’équivalent d’un trajet Bordeaux-Paris. Utilisés par 0,01% de la population mondiale, ces avions émettent en moyenne dix fois plus de carbone que les vols commerciaux, selon l’ONG Transport et Environnement. - Libération

· Jeudi toujours, les autorités de l’Etat de Californie (Etats-Unis) ont demandé à des milliers de personnes d’évacuer pour échapper au «Mountain Fire», un vaste incendie qui a déjà consumé plus de 8 000 hectares près de Los Angeles depuis mercredi. Les flammes menacent plus de 3 500 habitations, dans une zone où vivent environ 30 000 personnes. Jeudi soir, le feu n'était contenu qu'à 5%, selon les autorités. - France info

Un nouvel Observatoire des médias sur l’écologie

Donner ses données. Pour mesurer précisément la manière dont les crises environnementales sont racontées par les grands médias, quatre associations (Quota Climat, Climat médias, Expertises climat et Data for good) ont joint leur forces avec des spécialistes de la data (Eleven et Mediatree) pour lancer, ce jeudi, un tout nouvel Observatoire des médias sur l’écologie. Dans un premier temps, leurs outils passeront au crible les chaînes de télévision les plus regardées (TF1, France 2 et 3, M6, Arte, C8, CNews, BFM TV, LCI, France info et France 24), ainsi que des stations de radio publiques ou privées (France inter, Info et Culture, RFI, Europe 1, RMC, RTL ou Sud Radio). Parmi les premiers enseignements de cette nouvelle plateforme, accessible à toutes et tous : la part du temps d’antenne consacrée à l’écologie dans les programmes d’information des médias audiovisuels français est passée de 5,3% en 2023 à 3,7% cette année, soit une chute de 30%. Le consortium est soutenu par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

La plateforme permet de mesurer le traitement de l’écologie sur une dizaine de médias. © Observatoire des médias sur l'écologie

«Déprime, peine, peur, le cocktail classique, mais aussi une envie renouvelée de se battre pour un futur meilleur et de résister par tous les moyens».

@Aflodite_art, lectrice de Vert

«Gueule de bois», «sidérée», «déterminée»À la suite de l’élection de Donald Trump, adepte des forages pétroliers, des fake news ou encore des propos racistes et climatosceptiques, vous avez été nombreux·ses à nous faire part de votre «angoisse», de votre «désarroi dû au fait qu’un criminel misogyne et populiste est capable de se faire élire démocratiquement». À travers les dizaines de témoignages que vous nous avez envoyés, vous avez aussi raconté votre «détermination» à agir, et donné des idées d’engagement «pour ne pas rester paralysé[s]».

👉 Cliquez ici pour lire notre florilège des dizaines de témoignages que vous nous avez envoyés.

17°C

Gare à toit ! Sur le toit de l’Académie du climat, un lieu parisien dédié à la mobilisation et à la formation aux enjeux écologiques, une plateforme végétalisée a été installée pour recouvrir le zinc, matériau qui chauffe énormément au soleil. Un dispositif qui a permis d’atteindre une baisse de la température intérieure allant jusqu’à 17°C ! Des résultats spectaculaires obtenus dans le cadre d’un projet pilote lancé au printemps dernier et qui durera cinq ans. Un enjeu clé dans l’adaptation des grandes villes au changement climatique et surtout à Paris, où les vieux immeubles sont très mal isolés.

👉 Cliquez ici pour lire ce reportage de Justine Prados.

Guillaume Meurice et Sandrine Deloffre fomentent «une révolte sans précédent» des animaux dans une bédé drolatique

De bons poils. Dans Une révolte sans précédent, l’autrice et illustratrice Sandrine Deloffre s’allie à l’humoriste Guillaume Meurice pour croquer les aventures d’une bande d’animaux rigolos et attachants qui veulent dire «stop» à l’appétit insatiable des humains pour la destruction.

👉 Cliquez ici pour lire la chronique de Juliette Quef.

La révolte sans précédent, Guillaume Meurice, Sandrine Deloffre, Dargaud, octobre 2024, 13,5€, 48p.

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Mathilde Picard, Antoine Poncet, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.