Climatosceptique et destructeur de l’environnement à nulle autre pareille, Donald Trump a été élu, une fois encore, président des États-Unis, mercredi 6 novembre. Une nouvelle qui a fait déferler une vague d’émotions en tout genre jusqu’en France. Voici un florilège des dizaines de témoignages que vous nous avez envoyés.
«J’ai peur de la guerre, de la violence et de l’abandon de la question climatique». L’inquiétude de Coralie fait écho à celle de dizaines de lectrices et lecteurs, qui nous ont fait part de leur sentiment par e-mail et sur les réseaux sociaux de Vert. «J’ai fait une crise d’angoisse pour la première fois de ma vie», confie May à Vert.
«Comment peut-on vouloir d’un misogyne criminel et éco-killer au pouvoir ?», se demande (une autre) Coralie. Sébastien ressent «comme une gueule de bois tenace, couplée avec un certain désarroi dû au fait qu’un criminel misogyne et populiste est capable de se faire élire démocratiquement». «J’ai mal au bide et ça étouffe ! Je suis sidérée, j’ai envie de me retrancher dans le déni», avoue Cbalo sur Instagram. Chez certain·es, la sidération fait place à l’abattement.
«Les Ukrainiens et les Palestiniens seront encore plus laissés pour compte»
Pour Lucas Giraud, chargé de missions Transition écologique à la mairie d’Évry-Courcouronnes, «c’est dur de se dire que je travaille au jour le jour pour améliorer le bilan carbone de la ville, pour sensibiliser autour de moi […], quand on voit ce qui se passe outre-atlantique et le fait que ça va libérer des centaines de milliards de tonnes CO2 [le site spécialisé Carbon brief estime que l’élection de Donald Trump entraînera une hausse des émissions de gaz à effet de serre de quatre milliards de tonnes d’ici à 2030, NDLR]. Et ce n’est que la partie climat, si on pense en termes de politique étrangère, les Ukrainiens et les Palestiniens seront encore plus laissés pour compte, sans parler de sa politique interne avec l’explosion des inégalités et le traitement des minorités.»
D’autres manient l’ironie ou l’humour pour ne pas se résigner, comme Olivier : «le seul point positif que je vois, c’est qu’après ce mandat Trump ne pourra plus être réélu !». David, lui, a une idée : «il faudrait inventer un numéro d’urgence 911 pour la planète. On l’appellerait l’appel de la forêt !»
Elles et ils sont nombreux·ses à faire le parallèle avec la situation en France et à s’interroger sur ce qu’il faudrait faire pour éviter que l’extrême droite n’arrive au pouvoir, à l’instar d’Antoine : «En Europe, et en France, cette tendance est en route et c’est inquiétant. Cela doit faire réagir ceux qui sont déjà mobilisés sur les sujets du dérèglement climatique pour changer de méthode, car celle actuelle, malheureusement, ne fonctionne pas à l’échelle globale. Je m’inclus dedans.»
Si Adrien Betto est «un peu triste», «ça ne change rien à notre combat quotidien, à la lutte écologique et anti-impérialiste». Malgré les incertitudes, l’élection de Donald Trump a aussi donné envie à nos lecteurs et lectrices d’agir – ou de continuer à le faire et ce, collectivement. «Je reste dans l’action en m’informant sur Vert, en étant bénévole auprès d’associations et en me rendant à un jardin partagé près de chez moi», raconte Florent, ancien bénévole chez Alternatiba et Surfrider, et nouveau militant à la Ligue de protection des oiseaux, à Ferus [association de protection de l’ours, du loup et du lynx en France, NDLR] et au WWF France.
«Résister par tous les moyens»
Hermine, 32 ans, s’est engagée à changer de fournisseur d’énergie : «J’ai appris par Basta qu’EDF avait financé la campagne de Trump. J’ai l’habitude de pratiquer le boycott, et ça a été un peu un réflexe. Si je le fais, c’est pour ne pas rester paralysée, je ne suis pas sûre que ça change le monde, mais quand on milite, on le fait aussi parce que quelque part ça apaise, ça nous aide à rester alignés avec nos valeurs.»
Si elle ressent «déprime, peine, peur, le cocktail classique», Aflodite_art a aussi «une envie renouvelée de se battre pour un futur meilleur et de résister par tous les moyens». «Cette élection renforce aussi ma détermination à rester vigilante, car nos droits ne sont jamais définitivement acquis», nous dit Laure.
Vous connaissez ce slogan qui nous est cher : il est trop tard pour être pessimiste ! À Vert, nous continuerons de décrypter l’impact environnemental et social du retour au pouvoir de Donald Trump, et à vous raconter les solutions qui existent face aux climatosceptiques et à la crise climatique. Comme le dit David : «Keep it up !» (Haut les cœurs!)
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Photo de couverture : Pau Casals/Unsplash