La quotidienne

Le cou du spectacle

Chères toutes et chers tous,

💌 Ce vendredi, vous pourrez lire une édition très spéciale de la newsletter de Vert, puisqu'elle a été préparée par nos journalistes, mais aussi... par les membres du Club ! Il y a quelques semaines, une vingtaine de VIP (Vert important people) sont venu·es dans les bureaux de Vert pour préparer avec nous une édition sur le thème qu'elles et ils ont choisi : «Comment embarquer tout le monde dans la transition écologique ?». Comment convaincre ses proches ? Comment parler d'écologie aux enfants ? Autant de sujets passionnants à découvrir ce vendredi.


Alors qu’on les croyait défaites, les cigognes font leur grand retour et c’est une fête.


«Les travaux sont encore réversibles» : après une nouvelle audience sur l’A69, la justice s’apprête à trancher l’avenir du chantier

En recours de route. Ce mardi, le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) a de nouveau étudié la légalité de l’autorisation environnementale accordée au projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres (Tarn), à la demande de quatorze organisations opposées au projet. Selon la décision du tribunal, le chantier pourrait être arrêté d’ici la semaine prochaine. Vert y était.

«Stop A69, la justice au pied du mur», «SOS chantier illégal», «Lutter c’est bon pour la santé» : de nombreuses pancartes et banderoles ont coloré le parvis de la gare de Toulouse-Matabiau, à quelques mètres du tribunal administratif, ce mardi matin. Les quatorze organisations à l’origine du recours (dont France nature environnement, Attac, la Confédération paysanne, les Amis de la Terre, et d’autres) avaient organisé un rassemblement de soutien avant le début de l’audience. Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel, rassemblées autour de nombreux Codes de l’environnement éparpillés par terre. Elles scandaient le slogan «No macadam», devenu un emblème de la lutte contre l’A69.

Les opposant·es à l’autoroute A69 ont déposé des exemplaires du Code de l’environnement par terre, juste avant l’audience au tribunal. ©  Justine Prados/Vert

Leur message était clair : appeler la justice à annuler l’autorisation environnementale accordée à l’A69 en mars 2023. «Nous sommes plutôt optimistes, car toutes les planètes s’alignent : la rapporteure publique nous a encore donné raison, donc il est temps que la justice fasse de même», a souri Alain Hébrard, membre du collectif La voie est libre (LVEL), qui rassemble les anti-A69.

«Le bitume n’est pas arrivé, les travaux sont encore réversibles», a rappelé à la foule Marie-Odile Marché, elle aussi membre de LVEL. «Nous voulons faire passer un message très clair aux décideurs. La lutte n’est pas finie. Il y a encore des choses merveilleuses à sauver», a martelé Julien Le Guet, figure de la lutte contre les mégabassines dans l’ouest de la France, venu pour l’occasion soutenir la bataille contre l’A69.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Justine Prados et découvrir ce qui s'est dit à l'audience.

· Mardi, le projet de loi d’orientation agricole a été adopté en Commission mixte paritaire - un organe qui rassemble des représentant·es du Sénat et de l’Assemblée nationale pour trancher le contenu du texte. L’ultime version de ce projet de loi, activement soutenu par la droite et le gouvernement, sera soumis au vote des deux chambres avant l’ouverture du salon de l’agriculture ce samedi. Il contient de nombreux reculs en matière de protection de la biodiversité, d’installation de mégabassines ou de destruction de haies. Le détail à lire dans notre article.

· Lundi, le média d’investigation locale Médiacités a révélé le coût exorbitant des multiples projets de stockage géologique de dioxyde de carbone (CO2) qui fleurissent en France. Cette nouvelle technologie consiste à capturer la pollution à la sortie des usines de ciment ou d’acier, la faire voyager plusieurs milliers de kilomètres dans des tuyaux ou par bateau, puis l’enfermer sous la mer du Nord ou la Méditerranée. De Dunkerque à Lyon en passant par Saint-Nazaire, des milliards d’euros d’argent public financent cette technologie pourtant encore à l’état expérimental. - Médiacités, Enketo

· Les trois quarts des grandes entreprises ne respectent pas l’obligation d’électrifier leur parc automobile, indique l’ONG Transport & environment (T&E) ce mercredi. Une loi de 2019 impose à 3 700 grandes sociétés des quotas de «verdissement» de leur flotte, pour limiter leurs émissions de CO2. T&E pointe l’écart entre des groupes comme La Poste (68% de véhicules électriques) ou Orange (41%) et d’autres, comme la SNCF (5%) ou Altice (0%), proches du «tout thermique».

Ça PFAS ou ça casse. Ce jeudi 20 février, les parlementaires décideront si les PFAS, ces polluants très persistants et toxiques, seront bannis de la fabrication de nombreux objets du quotidien. Vert a rencontré Nicolas Thierry, le député écologiste à l’origine de la proposition de loi sur le sujet. Selon lui, «le vote de jeudi, même si nous sommes très soutenus, ne tient qu’à un fil.» Dans ce grand entretien, le député explique pourquoi ce texte constituerait un premier pas considérable pour protéger les Français·es de l’exposition aux polluants éternels et comment les industriels qui utilisent des PFAS - à l’image de Tefal - ont fait pression à l’Assemblée nationale pour éviter son adoption.

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cet entretien de Mathilde Picard.

Échassier belle. Ces jours-ci, les cigognes blanches reviennent de migration. Alors qu’ils étaient au bord de l’extinction dans les années 1970, ces oiseaux majestueux sont toujours plus nombreux : on compte aujourd’hui près de 7 000 couples nicheurs dans tout le pays. En Alsace, des associations sont parvenues à sauver les cigognes… en les maintenant en captivité pendant plusieurs années. L’objectif était de briser leur instinct de migration pour les empêcher de partir en Afrique, où les dangers du voyage et les grandes sécheresses sahéliennes décimaient les populations. Depuis les années 2000, le réchauffement climatique favorise ces oiseaux, qui migrent moins loin, voire passent parfois l’hiver en France.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage d’Esteban Grépinet sur le retour en force de la cigogne en France.

Camille Étienne surprend les lobbyistes de Tefal avec un député RN

Poêle à gratter. L’activiste Camille Étienne a surpris la responsable de communication de Tefal - la célèbre marque de poêles qui utilise des PFAS, ces polluants persistants - en pleine discussion avec Frédéric-Pierre Vos, député du Rassemblement national (5ème circonscription). Dans la vidéo fraîchement publiée sur son compte Instagram, on y voit, à ses côtés, un ancien officier commando parachutiste recruté par l’entreprise pour gérer sa communication de crise. La militante rappelle que le parlementaire filmé est celui qui a déposé le plus d’amendements (15 au total) pour éviter que loi interdisant les PFAS dans les objets du quotidien ne soit adoptée demain dans l’hémicycle.

© Compte Instagram de Camille Etienne

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Esteban Grépinet, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.