La quotidienne

L’Accord au cou

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Sauvez la date ! Le vendredi 7 février, c’est la grande soirée de Vert et du musée des Arts et Métiers sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le climat. Au programme : une table ronde avec Théo Alves da Costa, co-président de Data for Good, Anaëlle Beignon, spécialiste des usages environnementaux du numérique et d’autres expert·es dont nous vous dévoilerons très bientôt l’identité. Vous pouvez prendre votre place (gratuite) juste ici.


Les États-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris sur le climat, une décision qui pourrait en sonner le glas.


Après le retrait des États-Unis, l’Accord de Paris sur le climat est-il mort ?

Paris perdu ? La sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, décrétée par Donald Trump la semaine dernière, a remué la communauté internationale. Elle laisse craindre des difficultés pour la lutte contre le dérèglement climatique. Décryptage.

2025 devrait être une année symbolique en matière d’environnement, puisqu’elle célèbre les dix ans de l’Accord de Paris sur le climat. Ce traité international historique, signé en 2015 par 196 parties, engage les États du monde à contenir la hausse des températures bien en dessous de +2 degrés (°C) à la fin du siècle – par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à +1,5°C.

Dix ans après l’enthousiasme suscité par la signature de l’Accord de Paris sur le climat, son avenir s’annonce incertain. © COP Paris 2015/Flickr

Mais l’année commence plutôt mal. Début janvier, l’observatoire européen Copernicus a confirmé que 2024 était la première à avoir dépassé le seuil symbolique de +1,5°C par rapport au 19ème siècle (notre article). «Dès le départ, on savait que les engagements pris par les différents pays n’étaient pas suffisants pour tenir les objectifs de l’Accord de Paris. Nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire», avance auprès de Vert Jean Jouzel, paléoclimatologue qui avait travaillé à la préparation de l’Accord de Paris en 2015. Le monde se réchauffera de +2,5°C à +2,9°C d’ici à la fin du siècle si les États respectent l’ensemble de leurs promesses actuelles – ce qui n’est pas toujours le cas –, ont calculé les Nations unies en novembre.

La semaine dernière, Donald Trump a officialisé le départ des États-Unis de l’Accord, ajoutant un clou dans le cercueil du traité. Le pays est un poids lourd du dérèglement climatique : il s'agit du deuxième plus gros émetteur (derrière la Chine) avec plus de 11% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2023. Les États-Unis détiennent aussi la plus grande responsabilité historique en la matière : ils sont responsables de 24% des émissions de CO2 d’origine fossile (pétrole, gaz, charbon) entre 1850 et 2023, loin devant l’Union européenne (16%), la Chine (15%) et l’Inde (3%).

👉 Cliquez ici pour lire l'intégralité de ce décryptage de Justine Prados.

· Lundi, Météo-France a placé l’Ille-et-Vilaine en vigilance rouge à cause de la tempête Herminia, qui frappe la côté ouest, quelques jours après le passage d’Eowyn. À Rennes, les précipitations ont provoqué des crues inédites depuis 40 ans et le pic de montée des eaux ne devrait pas être atteint avant le milieu de la semaine. 400 habitant·es ont été évacué·es. - Vert (AFP)

Ce lundi, plusieurs cours d'eau d’Ille-et-Vilaine sont en crues. Ici, le canal Saint-Martin à Rennes. ©  Estelle Ruiz/Hans Lucas via AFP

· Vendredi, les syndicats de l’Office français de la biodiversité ont été reçus à Matignon par le directeur de cabinet adjoint du premier ministre, à la suite d’un déferlement de critiques envers l’établissement (notre article). Un préavis de grève a été déposé pour vendredi prochain et les agent·es ont déclaré exercer leur droit de retrait et suspendre leurs activités sur le terrain. Pour Guillaume Rulin, du syndicat de l’Environnement, de la forêt et de l’agriculture EFA-CGC, «au-delà des excuses, on attend surtout que [le gouvernement] soutienne les services publics et ses agents». - France Info

· Vendredi encore, une vingtaine de militant·es du syndicat agricole La Coordination rurale ont manifesté avec leurs tracteurs devant le domicile du porte-parole de l’association Générations futures François Veillerette, près de Beauvais (Oise). Les agriculteur·ices dénoncent les positions de ce collectif qui informe sur la pollution aux pesticides et autres polluants. Elle avait révélé, la veille, avec UFC-que-choisir, une pollution massive de l’eau du robinet (notre article). - Ici Picardie

Quand les géants américains des hydrocarbures se servent de Twitter pour freiner l’action climatique

L’union fait la farce. Des industriels américains des énergies fossiles, du plastique et de l’agrochimie ont uni leurs forces sur le réseau social Twitter (devenu X) pour retarder l’action climatique entre 2008 et 2023, montre une étude publiée mi-janvier dans la revue scientifique PLOS Climate. Les chercheur·ses ont analysé 125 340 messages postés par les géants pétrogaziers ExxonMobil et Chevron, les fabricants de plastiques Dow Chemical et DuPont, les agrochimistes Corteva Agriscience et FMC Corporation, et les principales associations professionnelles de ces secteurs. Résultat : dans leurs posts, les industriels nient «le rôle des hydrocarbures fossiles dans les émissions et la pollution». Ils font aussi la promotion d’approches qui ne s’attaquent pas à la crise climatique à grande échelle, comme le recyclage des plastiques, ou la capture du carbone, «une prétendue solution soutenue par le secteur des énergies fossiles pour détourner l’attention».Libération

Le Rhône bichonné pour retrouver sa biodiversité

Refaire son lit. Au sud de Lyon, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) lance de grands travaux en ce mois de janvier pour restaurer l’environnement du fleuve sur une dizaine de kilomètres. Démantèlement de digues en roche, creusement du Rhône… le chantier à 8,2 millions d’euros est prévu sur trois ans et devrait permettre le retour de certaines espèces comme le castor, le martin-pêcheur ou la libellule gomphe à pattes jaunes. L’opération devrait aussi permettre à la végétation de se diversifier. Une enquête de Médiacités avait révélé qu’il existe un risque de déplacement de la pollution aux PFAS, des polluants très persistants, de ce secteur vers des captages d’eau potable. Mais la CNR assure prendre toutes les précautions nécessaires pour limiter le transport des sédiments, ces couches de particules déposées par l’eau, qui sont pollués. - Le Monde

Répandre du sel sur la route en cas de verglas, Ta mère nature détricote cette fausse bonne idée

Le saliez-vous ? Utiliser du sel contre le verglas, c’est une mauvaise idée pour la nature et même nos amis les chiens ! Dans sa dernière chronique pour Vert, Ophélie Damblé – alias Ta mère nature – nous explique les conséquences écologiques souvent méconnues de cette pratique et les solutions durables qui existent.

© Vert

+ Rémy Calland, Ophélie Damblé, Margot Desmons, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.