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Des paysans jouent de leurs sols pendant que des musiciens de jazz mettent le bémol.

Le gouvernement promet un nouveau plan pour réduire l’usage des pesticides, sans préciser d’objectifs ni de moyens
Ô phytos dits ? En visite au Salon de l’agriculture ce lundi, la première ministre Elisabeth Borne a esquissé la nouvelle mouture du plan Écophyto, qui vise à réduire l’usage des pesticides en France.
Après l’échec des deux premiers plans Écophyto (lancés en 2008 et 2015), qui devaient permettre de diviser par deux l’usage des pesticides, cette troisième version devrait mettre l’accent sur la concertation de l’ensemble des acteurs du secteur, et particulièrement les agriculteur·rices. Une façon de rassurer la filière agricole après l’interdiction soudaine des pesticides néonicotinoïdes dans les cultures de betterave à sucre à la fin janvier (notre article), qui avait entraîné des manifestations d’agriculteur·rices.

La première ministre veut accélérer la recherche pour accompagner l’évolution des pratiques. «Nous devons mettre au point des alternatives, chimiques et non chimiques, crédibles et efficaces. J’insiste sur ce point, car nous ne pouvons plus être uniquement dans la simple substitution d’une solution chimique par une autre», a-t-elle soutenu lors d’une table ronde avec des représentant·es professionnel·les.
Élisabeth Borne a également insisté sur la coordination du nouveau plan français avec la réglementation européenne. «Nous respecterons désormais le cadre européen, et rien que le cadre européen», rapporte Contexte (abonné·es). Autrement dit, la France n’ira pas plus loin que les interdictions prévues par l’Europe.
Enfin, la cheffe du gouvernement a promis des moyens supplémentaires pour le nouveau plan - sans toutefois préciser de montant. Elle n’a pas non plus défini d’objectif chiffré de réduction des pesticides. La stratégie devrait être affinée dans les prochains mois, et présentée d’ici l’été.

· Lundi, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé une aide de dix millions d’euros pour soutenir la filière bio qui subit une dégringolade de ses ventes. «10 millions d’euros pour 60 000 fermes, cela fait 166 euros chacun. C’est un billet de train pour venir au SIA [le Salon de l’agriculture]», a réagi le président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), Philippe Camburet. - Libération
· Lundi encore, une plainte a été déposée à l’encontre de la BNP Paribas par Notre affaire à tous et l’ONG brésilienne Comissão Pastoral da Terra (CPT). Les associations accusent la banque de financer Mafrig, un mastodonte de l’agroalimentaire brésilien et de contribuer à la déforestation et à l’accaparement des terres autochtones. Quatre jours plus tôt, la banque était déjà assignée en justice par quatre associations (Vert), dont Notre affaire à tous, pour sa responsabilité dans la crise climatique. - Le Parisien
· L’usage du plastique dans les pays riches risque de doubler d’ici à 2050, avertit une étude du collectif Back to Blue, publiée ce lundi. En 2019, seuls 9% des déchets plastiques ont été recyclés. Le rapport recommande d’interdire le plastique à usage unique, de rendre les entreprises responsables de son élimination, et de taxer fortement les industries pétrochimiques. - Libération


Vert et plus mûr. Après la publication la semaine dernière du «Vert du faux» sur les écobanques (notre article de décryptage), certain·es d’entre vous nous ont fait part d’imprécisions ou d’erreurs qui se sont glissées dans ce tableau (et nous vous en remercions). Des corrections et de nouvelles données non-publiques enrichissent cette deuxième version. En un coup d’œil, vous pouvez comparer les alternatives aux banques traditionnelles - dont certaines investissent toujours des montants élevés dans les énergies fossiles - et, qui sait ? passer le cap de changer de banque (Vert).

Le monde du jazz peut-il cesser de faire swinger le climat ?
L’usine à jazz. Depuis peu, le célèbre club de jazz parisien du Sunset-Sunside organise des concerts à la bougie, sans électricité et en acoustique. Un geste symbolique dans une industrie dont la dépendance à l’avion pose question.
What a wonderful world («Quel monde merveilleux»)… Plus de 50 ans après sa parution, dans le contexte de la Guerre du Vietnam, la célèbre chanson de Louis Armstrong se teint différemment, à l’époque du dérèglement climatique et des disparitions indénombrables d’espèces vivantes. Elle a aussi servi de point d’orgue au pianiste Pierre-Yves Plat lors d’une prestation assez particulière donnée un soir de février 2023 au Sunset-Sunside, rue des Lombards, à Paris.
Le musicien quadragénaire s’est produit dans le cadre des «concerts à la bougie» ; une série lancée par le club de jazz quelques semaines plus tôt avec le claviériste Pierre de Bethmann. Sans électricité - donc en acoustique - devant une salle comble de 100 spectateur·rices jeté·es dans une semi-pénombre, Pierre-Yves Plat a notamment interprété Hallelujah (Leonard Cohen), Sunny (Bobby Hebb) et des compositions de Georg Gershwin. Ces mélodies jouées au piano perçaient le silence respectueux et attentif d’un public plongé dans une introspection provoquée par la coupure volontaire du courant (pas de sonorisation, très peu de lumières). «Un moment planant», selon une auditrice ravie à l’issue du set.

L’ambition de ce nouveau rendez-vous mensuel : mettre «le jazz au service de la planète». Même si de l’électricité subsistait afin de maintenir la ventilation et des marques de sécurité lumineuses, le directeur du Sunset-Sunside, Stéphane Portet, entend ainsi «réduire l’empreinte carbone» de son établissement, sans toutefois présenter des mesures précises des économies d’énergie réalisées. «Attentif au tri des déchets et à leur traitement», le responsable cherche à «répondre à l’urgence climatique».
La suite de ce reportage, où des artistes de jazz questionnent la place de l’avion dans leur métier, est à lire juste ici

Un « éleveur de sols » en Sologne
Sur ses 70 hectares de terres solognottes, Franck Baechler marie élevage et culture de céréales. Il se décrit un «éleveur de sols», qu’il veut rendre les plus fertiles grâce aux déjections de ses animaux et à un astucieux système de rotation. C’est ce que raconte la dernière vidéo de la rafraîchissante série Tous terriens, dans laquelle le journaliste Pierre Girard va à la rencontre de celles et ceux qui tentent d’inventer une autre agriculture, dans des épisodes de dix minutes.

+ Valentin Chomienne, Loup Espargilière et Justine Prados ont contribué à ce numéro.