La quotidienne

Fin de loup ?

Chères toutes et chers tous,

📚 Le Festival du livre et de la presse d’écologie (Felipé) revient cette année du 29 septembre au 1er octobre à l’Académie du climat, à Paris. Vert y tiendra un stand, venez nous voir ! Le programme est à découvrir juste ici.


Le gouvernement réclame aux éleveurs des loup-anges, mais il faut bien que le loup mange.


Les loups, bientôt prédateurs non grata ?

Plan avec les loups. Alors que le canidé a repris du poil de la bête en France, le nouveau «Plan loup» du gouvernement, présenté ce lundi matin, prévoit de réduire sa protection pour diminuer les attaques contre les troupeaux.

Fabienne Bucco, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, réunit éleveur·ses, écologistes, élu·es et expert·es pour leur présenter le nouveau «Plan loup» du gouvernement ce lundi. Ce document doit permettre de «rééquilibrer la situation entre protection du loup et sauvegarde du pastoralisme», explique à Vert Louis de Redon, conseiller ressources, biodiversité, forêt-bois du ministre de l’agriculture.

Considéré comme éradiqué du territoire français en 1937, le loup y a fait son retour dans les années 1990. Depuis, ce grand prédateur, qui bénéficie d'une protection «stricte», a vu sa population décoller. On compte aujourd'hui plus de 1 000 individus, présents dans le Sud et l'Est de la France, mais aussi en Normandie. Ce retour alimente depuis des années des discussions souvent houleuses entre pro- et anti-loups.

En 2022, le gouvernement attribuait la mort de plus de 12 000 animaux, brebis en tête, à canis lupus. Ces attaques visent parfois des bovins, comme ce veau charolais attaqué en Saône-et-Loire au printemps 2023. Ou des équidés. En septembre 2022, le vieux poney adoré de la présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, s’est fait croquer.

Aussi, il est temps d'«interroger le statut de la protection de cet animal qui n'est désormais plus en danger», précise le conseiller. Une nouvelle ligne aux mesures concrètes : le Plan loup prévoit par exemple un assouplissement des protocoles de tirs en cas d'attaque.

© Daniel Jolivet / Flickr

Du côté des associations écologistes, on rappelle le rôle central du loup dans les écosystèmes. Au printemps 2023, France nature environnement, Humanité et biodiversité, l’Aspas, Ferus, la LPO et le WWF diffusaient une quarantaine de propositions pour alimenter l'élaboration du nouveau Plan loup. On saura ce lundi si elles ont été entendues.

L’enjeu de ces discussions est aussi européen : le 4 septembre, Ursula van der Leyen déclarait que la réduction de la protection du carnivore était à l'étude, s'inquiétant du «véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l'homme» que représente le prédateur. L’Homme serait-il un loup pour le loup ?

· Vendredi, l’État de Californie a engagé des poursuites judiciaires contre cinq géants pétroliers pour «des décennies de tromperie» sur l’impact des énergies fossiles sur la population. Les groupes Exxon Mobil, Shell, BP, Chevron et ConocoPhillips sont visés par la plainte, ainsi que le lobby American petroleum institute. «La Californie agit pour que les gros pollueurs rendent des comptes», a déclaré son gouverneur, Gavin Newsom. - France info (AFP)

· Les chasseur·ses en «état d’ivresse manifeste» risquent désormais une amende allant jusqu’à 1 500 euros (3 000 en cas de récidive), d’après un décret publié dimanche au Journal officiel. Dans son «plan chasse» présenté début 2023, le gouvernement avait également promis la création d’un délit d’alcoolémie pour les chasseur·ses, mais cela suppose de modifier la loi (notre article). - Le Monde (AFP)

· De nombreuses substances chimiques, dont des filtres UV (présents dans les crèmes solaires), des pesticides et des hydrocarbures, nuisent aux coraux, confirme une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publiée ce lundi. L’Anses recommande notamment d’améliorer l’implantation et le fonctionnement des réseaux d’assainissement des eaux usées afin de limiter ces pollutions. - France info (AFP)

· Ce lundi matin, après avoir repoussé l’échéance pendant de longs mois, la première ministre Elisabeth Borne réunit l’ensemble des chef·fes de partis pour leur présenter la feuille de route du gouvernement sur la planification écologique. Le président de la République devrait faire plusieurs annonces dans le courant de la semaine prochaine. Présenté le 27 septembre en conseil des ministres, le projet de budget 2024 devrait expliquer comment seront répartis les sept milliards d’euros supplémentaires pour la transition écologique annoncés en juillet. - 20 Minutes (AFP)

«J’ai encore mangé une bavette aujourd’hui. Ça va brûler en Afrique ? Sans parler des ris de veau que j’ai mangés à Châlons. […] Ça, ça vaut au moins un tremblement de terre à Haïti.»

- Fabien Roussel, à Libération

Pas rigolo, tête de veau. Dans sa volonté d’imprimer un récit franchouillard - celui de la «kiffrance» - pour tenter de séduire un électorat a priori friand de pinard et de bonne chère, Fabien Roussel en fait des tonnes sur la bidoche depuis sa campagne présidentielle de 2022. À tel point qu’il est souvent difficile de distinguer ses saillies sur le sujet de celles de ses adversaires de droite. Ne lui en déplaise, l’élevage bovin (qui comprend aussi les vaches laitières) est aujourd’hui responsable de plus de 10% des émissions de gaz à effet de serre de la France ; la viande de bœuf est, de très loin, l’aliment qui aggrave le plus la crise climatique. Les habitant·es de la corne de l’Afrique, éreintés par une sécheresse pluriannuelle sans précédent due au réchauffement climatique, apprécieront sûrement les rires gras du communiste. Tout comme les Haïtien·nes, qui ont perdu 280 000 des leurs dans le séisme de 2010. Mais que valent leurs vies face à un bon trait d’esprit ?

Cups, tampons, serviettes, culottes menstruelles… quelles protections choisir pour ne pas faire saigner la planète ?

La cup est pleine ? Entre enjeux sociaux et contraintes économiques, faire entrer la question de l’écologie dans le choix des produits d’hygiène menstruelle n’est pas toujours si simple. Tour d’horizon.

Un peu moins élaboré qu’une fusée Space X décollant vers la planète rouge, mais plus complexe qu’un bouchon d’oreille, le tampon fait intervenir un certain nombre de matériaux différents. Si l’essentiel de la matière première est végétale, les fibres recréées en bout de course à coups de procédés chimiques sont totalement artificielles. Du blanchiment de la pâte avec des composés chlorés jusqu’à la fabrication du noyau absorbant, les pollutions seront multiples. Sans compter le manque de transparence dont font preuve les metteurs sur le marché vis-à-vis des compositions exactes de leurs produits. Phtalates, bisphénols, parabens… Autant dire que les boîtes de tampons, c'est comme les boîtes de chocolat de Forrest Gump : on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Quantité moyenne de cups ou de tampons utilisés pour une année de règles © Ecolo mon cul, 14 dilemmes du quotidien pour aller au-delà du bullshit écologique.

Le bilan environnemental de la cup peut sensiblement varier selon les différentes pratiques des utilisatrices, tant au niveau du rinçage que de la stérilisation. En moyenne, il suffit de deux à vingt réutilisations pour que la cup présente un meilleur profil environnemental que l’équivalent en tampons conventionnels. En parvenant à garder sa cup cinq ans, on peut réduire de 62 à 78% son impact sur le changement climatique par rapport à l’équivalent jetable, et de moitié sur les autres indicateurs (consommation d’eau, eutrophisation, acidification, etc…).

La suite de ce décryptage où il est question de serviettes hygiéniques jetables, de culottes menstruelles, mais aussi de liberté de choix est à lire sur vert.eco.

Un concert a cappella sur l’autoroute de La Haye

Une entrée en fanfare. Après plus d’une semaine de blocage quotidien de l’autoroute A12 à La Haye pour réclamer la fin des subventions aux énergies fossiles, les militant·es néerlandais·es d’Extinction rebellion poursuivent leur mobilisation. Alors que la police a interdit aux activistes d’accéder à la manifestation avec des instruments de musique, ces dernier·es ont décidé de mimer un concert sur l’autoroute. «Ils peuvent prendre nos instruments, mais ils ne prendront pas nos voix!», clame le compositeur Michel van der Aa, auteur de cette vidéo partagée sur les réseaux sociaux.

© Michel van der Aa, via X (ex-Twitter)

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Juliette Quef et Pierre Rouvière ont contribué à ce numéro.