La quotidienne

Fais Falcon !

Chères toutes et chers tous,

Sur Instagram aussi, nous sommes bientôt 10 000 ! Si ce n'est pas encore fait, suivez notre page pour ne rien rater de nos posts et autres stories.


Contrairement aux centrales atomiques, plus rien n'arrête notre premier ministre supersonique


Que peut-on espérer du sommet « One ocean » ?

Fera-t-il des vagues ? La santé de l’océan est au cœur du One ocean summit qui s’ouvre aujourd’hui à Brest. Les engagements qu’y prendront les chefs d'États seront déterminants pour la suite des avancées attendues en 2022.

Plus de 500 expert·es et délégué·es de dizaines de pays se retrouvent à Brest à partir de ce mercredi pour deux journées de forums et d’ateliers. Vendredi, elles et ils seront rejoint·es par Emmanuel Macron et une vingtaine de chefs d'État. Objectif : élever le niveau d'ambition de la communauté internationale sur les questions marines et prendre des engagements tangibles pour protéger l’océan, qui occupe 70% de la surface du globe et joue un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour la communauté maritime internationale, 2022 se présente comme une « super année » pour l’océan : pas moins de six rendez-vous sont prévus pour limiter la pollution plastique des océans, préserver la biodiversité en haute mer, encadrer la surpêche et les pratiques illégales, etc. Pour Romain Troublé, le président de la Plateforme océan climat joint par Vert, « ce sommet est une opportunité pour rehausser l’enjeu politique sur les océans ». De quoi « accélérer l’agenda avec des coalitions d’Etats », abonde la navigatrice et députée européenne Catherine Chabaud.

D’après Annick Girardin, ministre de la Mer, quatre défis seront abordés vendredi : l’édification d’un cadre international protecteur pour les marins et les ressources halieutiques, le verdissement du transport maritime, l’approfondissement de la connaissance des océans, et la préservation du vivier d’emplois maritimes.

Pour l’heure, personne ne sait vraiment qu’espérer des « engagements de Brest » que pourraient prendre les trente-cinq pays représentés. « La question des déchets en plastique ou celle de la surpêche pourraient faire l’objet de déclarations, mais je n’ai aucune certitude », confie Catherine Chabaud. Les ONG comptent surfer sur l’événement pour se faire entendre, en attendant des engagements de pied ferme : « Ces dernières décennies, les progrès en matière de conservation marine n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Alors que le changement climatique menace l’ensemble des écosystèmes, seulement 2,8 % de la surface de l’océan est à ce jour véritablement protégée des effets de la pêche », ont-elles rappelé dans une tribune publiée lundi dans le Monde.

Pendant ces trois jours, les milliers de spectateur·rices attendu·es assisteront aux nombreux événements organisés en marge du sommet. Elles et ils pourront par exemple se rendre sur la promenade du Moulin Blanc pour savourer les 31 panneaux photographiques installés par le collectif Argos dans le cadre d’une exposition dédiée au phénomène de l’ « accaparement des mers ». Leurs reportages sont à retrouver ici.

· Le film à succès de Netflix Don't Look up est nommé dans la catégorie du meilleur film aux prochains Oscars, a-t-on appris ce mardi. Cette métaphore de la crise climatique a eu un tel retentissement que les associations écologistes le brandissent désormais en étendard : des marches « Look Up » sont organisées partout en France le 12 mars prochain pour attirer l’attention des candidat·es à la présidentielle sur le climat et la justice sociale. Relisez notre article sur la façon dont la société civile veut saisir la comète au bond

· Mardi, EDF a annoncé la mise à l’arrêt de trois réacteurs nucléaires à Chinon, Cattenom et au Bugey, afin de résoudre un problème de corrosion détecté sur d’autres réacteurs déjà arrêtés. Plus du tiers des unités du pays sont désormais hors d’état de fonctionnement (Vert). EDF a encore abaissé sa prévision de production d’électricité nucléaire entre 295 et 315 térawattheures (TWh), initialement prévue à 330-360 TWh. Pour pallier une partie de ce manque, les centrales au charbon fonctionneront plus que d’ordinaire cet hiver (Vert). 

· Mardi encore, l’ONG de défense des mers Sea Shepherd a annoncé avoir porté plainte contre le chalutier Margiris, qu’elle accuse d’avoir largué illégalement des dizaines de milliers de merlans bleus en fin de semaine dernière (Vert) en raison de leur faible valeur marchande. Selon l’AFP, l'association européenne des chalutiers congélateurs pélagiques a justifié ce rejet par une densité « substantielle et inhabituelle dans cette zone, du banc de poissons ciblé » qui a entraîné une rupture du chalut - Le Parisien (AFP)

· En Angleterre, la publication par le footballeur français Kurt Zouma d’une vidéo dans laquelle il brutalise son chat passe très mal. Le tabloïd The Sun en a fait sa Une ce mardi et les réseaux sociaux ont demandé sa mise à pied du club de West Ham avec le hashtag #ZoumaOut. Les dirigeants de l’équipe londonienne ont annoncé qu’ils traiteraient l’affaire en interne. L’international français a retiré la vidéo des réseaux sociaux et présenté ses excuses dans un communiqué. - Libération (AFP)

1 500 (fois plus de CO2)

Le mur du çon. Une enquête de Mediapart publiée ce mardi révèle la passion « immodérée » de Jean Castex pour les jets privés. En recoupant l'historique des données de vols des avions de l'escadron de transport ET 60 (que l'exécutif emprunte à l'armée) avec l'agenda du premier ministre depuis février 2021, il apparaît que ce dernier s'est envolé bien plus que de raison vers des destinations à - courte - portée de train. Ainsi s'est-il rendu deux fois à Nantes en Falcon, trois fois à Lyon, mais aussi à Caen, Dunkerque ou Strasbourg. Autant de destinations à deux heures de TGV de Paris, le plus souvent sans aucun motif urgent. Cette folie a un coût financier, mais aussi écologique ; les Falcon émettent entre 1 450 et 1 678 fois plus de CO2 que les trajets équivalent en TGV, d'après les estimations réalisées par les journalistes.

Une alimentation plus saine et moins riche en viande permettrait de gagner jusqu’à dix ans d’espérance de vie

Ça nous en bouche un coing. Troquer la viande et les produits industriels pour des légumineuses et des céréales complètes permettrait de vivre bien plus vieux, et même en changeant son régime une fois passée la retraite

Légumineuses, céréales complètes, fruits, légumes et fruits à coque, voici l’alimentation « optimale » pour améliorer son espérance de vie, selon une étude parue ce mardi dans la revue PLOS Medicine. Si un homme Nord-américain dans la vingtaine adoptait un régime « optimal », il pourrait gagner jusqu’à 13 ans d’espérance de vie - et 10,7 pour une femme. Ces chiffres se basent sur une comparaison avec un régime alimentaire « occidental moyen », riche en féculents, viande, produits laitiers et aliments transformés.

Pour arriver à de tels résultats, les chercheur·ses se sont appuyé·es sur la « Global Burden of Disease » (GBD, « charge mondiale des maladies »), une immense base qui agglomère des données issues de 156 pays. Les scientifiques les ont combiné avec des études spécifiques à différents types d’aliments pour aboutir à un résultat précis en termes de gain ou de perte d’espérance de vie.

Par exemple, diminuer la viande rouge et la charcuterie augmenterait l’espérance de vie d’un·e vingtenaire de 1,6 à 1,9 an. C’est l’ajout de légumineuses (haricots, lentilles, fèves, pois) dans son alimentation qui apporterait le plus fort bénéfice en termes d'espérance de vie : entre 2,2 ans et 2,5 ans gagnés pour une ration quotidienne de 200 grammes.  

Changer son alimentation à l’âge de 20 ans permet de recueillir les meilleurs résultats, mais l’on peut obtenir des effets substantiels à tous âges. Les sexagénaires qui passent d’une alimentation « moyenne » à « optimale » peuvent ainsi gagner plus de huit ans d’espérance de vie et les octogénaires, près de trois ans et demi.

Les chercheur·ses ont également étudié un régime alimentaire intermédiaire qualifié de « réaliste ». Ce dernier démontre toujours de forts bénéfices pour la santé. « L’approche réaliste indique un gain d’espérance de vie de 7% ou plus pour tous les sexes et tous les groupes d’âge », précisent les auteur·rices de l’étude.

Les lanceurs d’alerte du Tricastin

Rapporteurs à quatre réacteurs. La centrale du Tricastin, située dans la Drôme, fait partie des plus anciennes du parc nucléaire français. Une installation qui suscite de nombreuses inquiétudes. Pour avoir constaté dissimulations et minimisations d’incidents à l'approche de la quatrième visite décennale, qui doit ouvrir la voie à l'exploitation de la centrale pour dix années supplémentaires, certain·es employé·es ont déposé plainte contre EDF au tribunal judiciaire de Paris. Ces lanceurs d’alerte ont raconté leur épreuve à France Culture.

© France Culture

+ Anne-Sophie Novel et Justine Prados ont contribué à ce numéro