
Ils n’ont pas pu filet. Sur les images publiées jeudi 3 février par l’ONG de défense de la vie marine Sea Shepherd, on croit d’abord voir de l’écume. À y regarder de plus près, il s’agit en réalité des cadavres de dizaines de milliers de poissons. Ces clichés ont été pris quelques heures plus tôt dans le golfe de Gascogne, au large de la Rochelle. Selon Sea Shepherd, les quelque 100 000 merlans bleus qui gisent ont été rejetés à la mer après avoir été capturés accidentellement par un chalutier qui cherchait d’autres espèces. Or, ces relargages en mer sont interdits au-delà de 5%. « Quatre navires-usines opèrent dans la zone, dont le Margiris, le deuxième plus grand chalutier du monde (banni en Australie) », a prévenu l’ONG, qui a interpellé la ministre de la Mer, Annick Girardin, sur Twitter.

« À la vue des images partagées par Sea Shepherd, j’ai demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons » a réagi cette dernière. Le commissaire européen à l’environnement, à l’océan et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, a immédiatement annoncé le lancement d’une enquête auprès des « autorités nationales de la zone de pêche » (la France), ainsi que celles du pays présumé où le navire est immatriculé (encore inconnu). À quelques jours de l’ouverture du One Ocean Summit, raout mondial de la mer qui se tiendra à Brest, l’affaire passe particulièrement mal.
