Edition (très) spéciale : apporter demain

Chères toutes et chers tous,

Ici Loup Espargilière, rédacteur en chef de Vert. Je suis très heureux de vous présenter une édition vraiment pas comme les autres, puisqu’elle a été concoctée par nos journalistes, mais aussi et surtout par… le Club de Vert !

Un lundi de la mi-décembre, une quinzaine de membres du Club ont passé quelques heures dans notre rédaction à Paris (ou en visio) pour décider ensemble du thème de cette newsletter, et choisir les sujets qui la composent entre deux bouchées de pizza.

© Margot Desmons/Vert

Il en ressort un numéro qui fourmille de bonnes idées pour embarquer le plus de monde possible dans l’indispensable bascule écologique de notre société et qui fait chaud au cœur, j’espère que vous en conviendrez.

Toute l’équipe - et le Club de Vert - vous souhaitent une bonne lecture.


Vert et ses lecteurs vous offrent un guide pour embarquer votre entourage dans la transition sans heurts ni crispations.


Comment parler d’écologie pour toucher le plus de monde ? Notre guide ultime

Discours toujours. Pour entraîner la bascule écologique de la société, il faudra apprendre à parler de tous ces sujets vitaux sans se friter. Vert vous propose douze astuces, validées par quatre spécialistes du sujet. Voici notre guide ultime.

👉 Adapter son discours. «La première chose à retenir, c’est qu’il n’y a pas d'argument magique qui fonctionne pour tout le monde», prévient Albert Moukheiber, neuroscientifique et psychologue. Il y a autant de façons d’évoquer ce sujet que de gens sur cette planète, donc il faut à tout prix adapter son discours. «Si l’on parle de la fonte des glaciers à un agriculteur préoccupé par le taux de suicide de ses confrères, ça risque de ne pas faire écho chez lui. Il faut laisser l’autre raconter son vécu, ses préoccupations, et accepter que la lutte contre le changement climatique est plurielle», avance ce spécialiste du cerveau humain. Pour cela, une seule solution : l’écoute. «Si nous parlons plus que l’autre, c’est mauvais signe», indique Lucas Francou Damesin, cofondateur de Parlons climat, une organisation qui explore les manières de communiquer sur les sujets écologiques.

Emmanuel Macron au Touquet en juin 2017. ©  Christophe Archambault/AFP

👉 Parler des sujets du quotidien. Nous associons souvent le climat à des phénomènes physiques complexes, incompréhensibles pour le grand public. Or, le changement climatique percute des choses basiques et essentielles de nos vies. Quand nous nous mobilisons en faveur de l’écologie, nous nous référons à des choses simples : comment se nourrir, se chauffer, se déplacer - en bref, comment bien vivre


Au menu du reste de l’article :

→ Utiliser des mots simples, accessibles, concernants.

→ Faire appel aux valeurs de la personne en face.

→ Le messager compte autant (si ce n’est plus) que le message.

→ Toujours proposer une solution.

→ Penser collectif et agir en groupe.

→ Ne pas oublier de parler de soi.

→ Montrer les avantages de la transition.

→ Ne pas tomber dans un discours moralisateur.

→ Aller pas à pas et ne pas chercher à convaincre en une fois.

→ Féliciter les gens pour leur engagement.

👉 Cliquez ici pour découvrir ce guide ultime réalisé par Justine Prados et Rémy Calland.

· Jeudi, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la loi qui interdit les PFAS, ces molécules ultra-persistantes dangereuses pour la santé, dans les textiles, chaussures et cosmétiques. Le texte rend aussi obligatoire la prise en compte de certains de ces polluants dans le contrôle de l’eau potable et introduit une taxe pour que les industriels contribuent à financer la dépollution. «Une immense victoire», selon les politiques et associations. Voici ce que contient cette nouvelle loi.

· Jeudi encore, la loi d’orientation agricole, qui comporte de nombreux reculs pour l’écologie, a été adoptée par l’Assemblée nationale. Elle favorise la construction de retenues d’eau et de bâtiments d’élevage, dépénalise certaines destructions d’espèces protégées et inscrit le principe «pas d’interdiction de pesticides sans solution», cher au syndicat FNSEA. L’objectif de 21% de surfaces agricoles en bio d’ici à 2030 a toutefois été rétabli. - Vert

· Ce vendredi, Radio classique (média détenu par le milliardaire Bernard Arnault) a invité dans sa matinale un climatosceptique notoire - Christian Gérondeau - pour parler de son nouveau livre Climat : pourquoi Trump a raison... Pendant douze longues minutes, l’essayiste a déballé des allégations typiques du climatoscepticisme : le réchauffement climatique serait cyclique et naturel, voire «une chance» pour le monde, et n’aurait rien à voir avec les activités humaines. Le tout… sans aucune contradiction.

«Sur les territoires ruraux, les discours sur l’abolition de toute forme d’élevage ne fonctionnent absolument pas.»

- Benoît Biteau, député (Les Écologistes) de Charente-Maritime

Comment l’écologie peut-elle (re)gagner les campagnes ? Souvent décriés comme une cause de «citadins», voire de «bobos parisiens», les discours environnementaux peinent souvent à convaincre dans les zones rurales. Pire encore : depuis quelques mois, l’écologie est devenue un repoussoir, agité par certains syndicats agricoles ou encore par la droite sénatoriale, bien implantée dans ces territoires. Pourtant, des solutions existent pour contrer ces discours : éviter les polémiques sur la chasse ou l’élevage, parler des sujets comme la qualité de l’eau, ou investir les fêtes de village… Noémie Calais, éleveuse bio dans le Gers, et Benoît Biteau, agriculteur et député Les Écologistes élu dans une circonscription rurale de Charente-Maritime, livrent leurs pistes pour embarquer les habitant·es des campagnes.

👉 Cliquez ici pour lire cet entretien croisé d’Esteban Grépinet.

Le député Benoît Biteau et l’éleveuse Noémie Calais ont répondu aux questions de Vert. © DR et Clément Osé / montage Vert

Les rapports scientifiques sur la crise climatique sont de plus en plus précis et alarmants. Pourtant, les climatosceptiques sont de retour, en France comme ailleurs. S'ils n'osent plus (généralement) nier l'existence du dérèglement, ils utilisent aujourd'hui une large palette de techniques pour semer le doute sur ses origines, discréditer les experts, minimiser notre responsabilité ainsi que l'ampleur des efforts à accomplir. Et ils nous mettent en danger !

C’est pour vous aider à décrypter toutes leurs techniques, exemples à l’appui, que nous avons réalisé ce poster particulièrement important en 2025.

👉 Pour découvrir ce poster et le commander, cliquez ici.

Classe dehors, éco-écoles et éco-délégués : comment éduquer les enfants à l’écologie toute l’année ?

Ça passe ou ça classe. L’école est l’endroit idéal pour former les nouvelles générations à l’enjeu de notre siècle : la crise climatique. Vert fait le tour des meilleures idées pour mobiliser les plus jeunes dans et hors des classes.

Au menu de cet article :

👉 De plus en plus de profs font classe dehors pour sensibiliser leurs élèves à leur environnement.

👉 À l’école, les enjeux écologiques restent cantonnés aux matières scientifiques, et sont peu nombreux dans les programmes scolaires. Pour pallier ce manque, des enseignant·es s’unissent pour diffuser des ressources et mieux aborder ces sujets en classe.

👉 L’éducation à l’environnement passe par la mise en place de projets (plantation d’arbres, lutte contre le gaspillage, protection d’espaces naturels) qui impliquent les élèves et leur font prendre conscience de leur capacité d’action.

👉 Cliquez ici pour lire ce reportage et décryptage de Justine Prados.

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Esteban Grépinet, Mathilde Picard, Antoine Poncet, Justine Prados, mais aussi Arnaud, Caroline, Claire, Gautier, Gilles, Méryl, Michel, Olivier, Pablo, Stéphanie et Thomas ont contribué à ce numéro 💚