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La FNSEA et la Coordination rurale en tête des élections agricoles, l’agroécologie prend une taule.


Victoire de la FNSEA, percée de la Coordination rurale : tout ce qu’il faut retenir des élections syndicales agricoles

Faire chambre à part. La FNSEA, alliée aux Jeunes agriculteurs, conserve son statut de syndicat majoritaire, selon les premiers résultats des élections professionnelles agricoles dévoilés jeudi. Mais elle perd une dizaine de chambres au profit de la Coordination rurale, encore moins ambitieuse sur la protection de l’environnement.

C’est une percée électorale surprise. La très droitière Coordination rurale a fait une remontée spectaculaire dans les urnes, selon les premiers résultats des élections professionnelles du secteur, révélés jeudi. Cette nouveauté vient-elle des manifestations de l’année 2024, d’une conjoncture difficile pour de nombreux·ses agriculteur·ices, de la montée de l’extrême droite dans tout le pays, ou de la difficulté des corps intermédiaires à conserver leur légitimité ? Vert répond à toutes vos questions sur ce sujet.

Tous les résultats ne sont pas encore disponibles, et tout dépend du point de vue. La principale surprise vient de la Coordination rurale, syndicat agricole proche de l’extrême droite, né dans le sud-ouest. Cette organisation qui prône une agriculture intensive a arraché onze chambres à la FNSEA et aux Jeunes agriculteurs (JA) - également favorables au productivisme -, en plus des trois qu’elle contrôlait déjà, et des deux chambres remportées par ses alliés.

Avec sept chambres remportées dans la seule région Nouvelle-Aquitaine, et trois en Centre-Val de Loire, la Coordination rurale pourrait même conquérir deux présidences régionales : un camouflet inédit pour la FNSEA et les JA. Ces deux syndicats, qui n’ont pas remporté 50% des voix au niveau national, conservent quand même au moins soixante chambres – et neuf régions, avec le statut de syndicat majoritaire à la clé.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage d’Ivan Logvenoff.

· Les inondations et crues qui ont submergé la Bretagne fin janvier vont coûter entre 130 et 160 millions d'euros, a estimé la Caisse centrale de réassurance, jeudi. L’organisme qui indemnise les victimes des conséquences de catastrophes naturelles juge qu’entre 6 000 et 8 000 habitations sont sinistrées, notamment en Ille-et-Vilaine. - France 3 Bretagne

Les maisons de Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), submergées après le passage de la tempête Herminia, le 28 janvier. © Damien Meyer/AFP

· Mercredi, le Financial Time a révélé que le fonds pour le climat et la biodiversité du patron d’Amazon Jeff Bezos cessait de financer l'une des plus importantes organisations de certification climatique au monde. Doté de 10 milliards de dollars (9,6 millions d’euros), ce fonds alimentait l’initiative Science based targets qui surveille la décarbonation des entreprises. Chercheur·ses et conseiller·es de l’organisation s’inquiètent de la tendance des milliardaires américains qui «s'inclinent devant Trump» et sa rhétorique anti-climat (notre article). - The Guardian

· Ce mercredi, 150 parlementaires de Loire-Atlantique, tous bords politiques confondus, ont réclamé dans un vœu au conseil départemental l’interdiction de l’usage de pesticides à proximité des points de captage d’eau potable. Dans le département, ils sont nombreux à être pollués par des pesticides et des nitrates. «Parmi eux, le S-métolachlore, le chlorothalonil, associés à des risques de cancer, dont les dépassements de limite interpellent», écrivent les élu·es. La zone concernée par les restrictions demandées représenterait «environ 3,5% de la superficie agricole utile du département.»Le Monde

«Les gens sont malades et nous ne savons plus quoi faire pour eux.»

- Mélanie Popoff, médecin et spécialiste des perturbateurs endocriniens

PFAS sombre. Le député écologiste Nicolas Thierry a invité des victimes de la pollution aux PFAS, des scientifiques, des associations et des médecins à l’Assemblée nationale, mardi. Elles et ils ont présenté les risques pour la santé de ces substances persistantes qui contaminent toute la population. La liste des menaces est longue : perturbation de l’activité du foie et des reins (là où les PFAS se concentrent), augmentation du cholestérol, avec des risques cardio-vasculaires associés, ou baisse de la fertilité. Les salarié·es et riverain·es des usines qui produisent ou utilisent ces molécules sont les plus exposé·es. Ils et elles réclament davantage d’études épidémiologiques pour prouver le lien entre leur imprégnation et leur pathologie.

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cet article de Mathilde Picard.

Dans l’usine du groupe belge de chimie Solvay, à Salindres (Gard), des salarié·es demandent des études pour mesurer leur imprégnation aux PFAS. © Philippe Devanne/Adobe stock

L’enseigne de mode jetable Shein est «à l’opposé de la fast fashion», estime son porte-parole français

Le diable s’habille en lambda. «La fast fashion, c'est produire en masse, avec du stock et beaucoup d'invendus. Or, Shein est à l'opposé de ce modèle, a défendu son porte-parole français Quentin Ruffat, sur France inter jeudi. Shein, c'est de la mode à la demande […] En 2024, notre taux d'invendus était entre 0 et 5%.» Mais Quentin Ruffat n’a pas voulu donner à l’antenne le nombre de nouvelles références mises en ligne chaque jour en moyenne : 7 200, avait calculé l’ONG les Amis de la Terre dans un rapport de juin 2023. Et pas moins de 470 000 modèles sont disponibles en temps réel sur le site de Shein, selon ce document. Le porte-parole a également refusé de débattre avec la députée (Horizons, Haute-Savoie) Anne-Cécile Violland, rapporteure de la proposition de loi anti-fast fashion. «J'ai failli m'étouffer en écoutant monsieur Ruffat, a-t-elle réagi. Leur modèle économique est basé sur une production à la demande, mais celle-ci est tellement grande qu’il y a une énorme production de déchets.» Et cette pollution, elle, est ultra rapide.

Du coton issu du travail forcé, des enfants à l’usine… Cash investigation révèle les secrets du géant Decathlon

Au fond la firme. Dans le dernier numéro de Cash investigation, diffusé jeudi soir sur France 2 – en partenariat avec le média d’enquêtes indépendant Disclose –, on apprend que l’enseigne de sport à bas prix travaille avec un sous-traitant chinois qui emploie des enfants. Ce fournisseur utilise aussi – à la demande du groupe français – du coton issu de la région du Xinjiang, sous sanctions internationales depuis les révélations sur le travail forcé de la minorité musulmane ouïghours.

©  France 2

+  Rémy Calland, Margot Desmons, Ivan Logvenoff et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.