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La France a des idées pour le climat, à appliquer chez les autres plutôt que chez soi.

Présidence française de l'Union européenne : sous le signe du carbone
Carbone à ras. Le 1er janvier, Paris a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne pour six mois. L'occasion de pousser la mise en œuvre d'un outil qui lui est cher : l'ajustement carbone aux frontières.
Après la Slovénie et avant la République Tchèque, la France a pris la tête du Conseil des ministres de l'Union européenne. Cette institution, qui réunit les 27 États membres de l'Union en est le co-législateur, avec le Parlement européen. Tous deux doivent en effet s'entendre pour amender, puis adopter, les lois proposées par la Commission européenne. La France a choisi de longue date les sujets qu'elle compte traiter en priorité en les mettant à l'ordre du jour du Conseil. C'est aussi elle qui aura la charge de négocier des compromis, à la fois entre les Etats puis avec le Parlement.

Parmi les thèmes prioritaires: la mise en œuvre d'un salaire minimum européen, la taxation des multinationales ou encore la réindustrialisation et la souveraineté européenne (voir l'analyse de Contexte). Côté climat, la France compte mettre les bouchées doubles sur l'ajustement carbone aux frontières (CBAM en anglais). Elle porte ce projet depuis plus d'une décennie et a peu à peu réussi à convaincre tous les États membres de l’UE. Ce mécanisme prévoit d’appliquer une taxe à certains produits importés dont la production a émis de grandes quantités de gaz à effet de serre. Son prix sera aligné sur celui du marché européen du carbone afin de gommer les distorsions de concurrence entre les entreprises européennes, qui doivent s’acheter des droits à polluer, et les entreprises étrangères.
Consensuelle en apparence, la mesure sera toutefois technique à mettre en œuvre car il faut tenir compte du marché européen du carbone, lui-même en chantier dans le cadre du green deal - ou pacte vert - européen (Vert). Mal ajustée, la mesure pourrait également être jugée anticoncurrentielle par les partenaires commerciaux de l'UE et l'Organisation internationale du commerce. Il est en réalité peu probable que sa mise en œuvre soit parachevée sous la présidence française, comme le souhaite Emmanuel Macron, mais la France aura tout de même la main sur une bonne partie des négociations.

· Le ministère de la Transition écologique compte accroître la production d’électricité à base de charbon en janvier et février. Un projet de décret, en consultation jusqu’au 20 janvier, prévoit de déroger aux limites d'émissions de CO2 imposées aux trois centrales à charbon françaises encore en fonctionnement, afin de sécuriser l'approvisionnement électrique du pays. La mise à l'arrêt inattendue de quatre réacteurs nucléaires (Vert) depuis décembre met le réseau sous tension. - AFP



SUV qui peut.
A tel point qu'entre 2010 et 2021, les SUV ont constitué la deuxième cause de croissance des émissions de CO2 dans le monde après la production d'énergie,

Internet : l’empreinte carbone de nos consommations sera désormais mentionnée sur la facture
Clics et déclic. Depuis le 1er janvier, les opérateurs ont l'obligation d'afficher l'empreinte carbone associée à notre navigation sur internet. Un premier pas pour sensibiliser à la pollution numérique.
Le monde merveilleux des Internets est fait de clics et de cloud, d'interfaces virtuelles et d'intelligences artificielles. Pourtant la pollution numérique, elle, n'est pas du tout dématérialisée, au contraire. La moindre action sur Internet réclame son lot d'électricité. Par exemple, envoyer un simple courriel nécessite autant d'énergie qu'une ampoule allumée pendant 25 minutes. Et il s'en envoie 292 milliards par jour en moyenne dans le monde, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe). Plus c'est lourd, plus ça consomme : la palme revenant aux vidéos qui représentent 80% des données du web. Aujourd’hui, le numérique émet 3,8% des gaz à effet de serre du monde, soit plus que le transport aérien civil. Et ce chiffre pourrait doubler dès 2025, prévient l'Ademe.
Certain·es internautes pourraient donc être surpris·es à la découverte de cette nouvelle ligne sur leur facture où la consommation en octet sera également convertie en g de CO2. Pour limiter sa consommation de données, il est recommandé d'éviter le streaming de vidéos en haute définition, qu’il est préférable de télécharger, ou de privilégier la Wifi à la 4G. Mais ces mesures ne sauraient suffire, loin de là. Car, loin devant la consommation de données, c'est la fabrication et l'utilisation des terminaux qui représente à elle seule 70% des émissions de gaz à effet de serre liées au numérique. Pour un bilan quasi exhaustif sur la pollution numérique, consultez l'infographie réalisée par Qu’est-ce qu’on fait ?

Sacrée croissance !
Alors que nos politiques mettent tout en œuvre pour regagner les points de croissance volés par la crise sanitaire, Arte rediffuse le documentaire de Marie-Monique Robin « Sacrée croissance ! » sorti en 2014. L'adage veut que « celui qui pense qu'une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste », rappelle le film. Pourtant, ce sont bien ceux qui prônent d'autres voies que la croissance qui sont aujourd'hui pris pour de doux rêveurs. La journaliste est partie à leur rencontre pour montrer la viabilité de ces modèles. Ce n’est pas fou du tout, c’est même très inspirant.

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro