La quotidienne

Circulez, aérien à voir

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Le 25 mai prochain, l’association Alter Kapitae organise son Agora de la décroissance prospère à Sciences Po Paris. Vert y animera un échange entre la sociologue Dominique Méda et Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam. Un programme à découvrir juste ici.


Sur le climat, il a un effet bœuf ; certains refusent que le trafic aérien repartent comme en 19. 


Les associations font feu de tout bois contre l’avion, toujours plébiscité par les Français

Aérien à voir. De nombreux rassemblements ont été organisés ce week-end pour dénoncer les nuisances aériennes dans le cadre d’une semaine de mobilisation européenne.

Contre l’agrandissement de l’aéroport à Lille, face à la marée de jets privés qui s’annonce pour le festival de Cannes ou en opposition aux touristes qui survolent les parcs nationaux en hélicoptère à La Réunion, des dizaines de collectifs d’habitant·es ont manifesté ce week-end pour demander la réduction progressive du trafic aérien.

Outre son lourd impact sur le climat, l'avion occasionne une importante pollution atmosphérique, mais aussi sonore, dénoncent les opposant·es. «Ce sont des sujets globaux qui impactent tout le monde, cela ne peut pas être résolu par des petites mesurettes», estime auprès de Vert Charlène Fleury, coordinatrice française du réseau mondial Rester sur terre, qui souhaite réduire le trafic aérien. Aux côtés de 70 autres associations environnementales, le collectif demandait dans une tribune publiée la semaine dernière de suivre l’exemple de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, qui a fixé un nombre maximum de vols à 440 000 par an d'ici à 2025 (Vert).

Entre 300 et 400 ont manifesté ce samedi 13 mai devant l’aéroport de Lille-Lesquin contre le projet d’agrandissement de l’aérogare. De nombreux élu·es et parlementaires ont dénoncé l’«indifférence coupable» du préfet face à «l’avis défavorable des conseils municipaux de 35 communes». © NADA Lille 

La majorité des Français·es adhèrent à la communication des constructeurs

Les aéroports français suivent pourtant la tendance inverse. Le trafic aérien est sur le point de dépasser son niveau d’avant-Covid et «un nombre croissant de vols [sont] effectués en méconnaissance de la réglementation environnementale en vigueur», s’inquiète l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA). Pour échapper au couvre-feu imposé à l’aéroport parisien d’Orly, certains vols sont par exemple déroutés vers celui de Roissy. 

Les usages ne semblent pas non plus véritablement évoluer. Plus d'un jeune sur deux (54 %) considère toujours l'avion comme son mode de transport favori pour partir en vacances, selon un tout récent sondage Ipsos réalisé pour l'Alliance France tourisme, qui regroupe des entreprises du secteur.

· «Il n’y a pas du tout de pause dans l’ambition climatique», a défendu la première ministre Elisabeth Borne ce samedi en réaction au tollé provoqué par les propos tenus par Emmanuel Macron. L’avant-veille, il suggérait une «pause réglementaire européenne» sur l’environnement (notre article). La cheffe du gouvernement a dit sa volonté d’appliquer les textes récemment adoptés au niveau européen, dont le Green deal, en restant évasive sur la «pause» évoquée. - France info (AFP)

· «Sans une aide significative de l’État, la protection animale risque la faillite», a alerté un collectif d’associations dans une tribune publiée samedi dans Libération. Les signataires, dont la SPA, réclament un «engagement proactif et durable» de l’État pour que la protection animale ne repose plus «presque exclusivement sur des associations».

· Dans une lettre ouverte publiée ce lundi, 70 organisations de défense des consommateur·rices, de l’environnement ou de la santé publique demandent à Elisabeth Borne une feuille de route ambitieuse pour une alimentation saine et durable. En application de la loi Climat et résilience de 2021, le gouvernement doit fixer sa Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) avant le 1er juillet 2023. Les signataires, dont le Réseau action climat, l’UFC-Que Choisir ou la Ligue contre l'obésité, enjoignent le gouvernement à «résister à la pression de certains lobbies agricoles et agroalimentaires».

27,68%

Les chauds-secs de l’archidusèche. 27,68% des sols du territoire européen et des bords de la Méditerranée étaient en situation de sécheresse lors de la dernière dizaine du mois d’avril, d’après l’Observatoire européen de la sécheresse (Edo). Ce dernier analyse les données satellitaires du programme européen Copernicus. C’est 20% de moins qu’à la même période en 2022, où la sécheresse touchait 47% des sols étudiés, a analysé l’Agence France-Presse. Malgré une situation globalement plus favorable en Europe, la sécheresse est quasi généralisée dans la péninsule Ibérique, en particulier en Espagne. Attention : l’état des sols est à ne pas confondre avec celui des nappes phréatiques (sous-sol), qui sont à des niveaux historiquement bas pour la période (notre article).

Pour réduire ses déchets et nourrir les sols, on se met au compost !

Des vers déter. En plus de limiter le gaspillage et les déchets alimentaires, le compost fournit également un engrais riche et naturel. Voici quelques pistes pour s’y mettre.
 

Qu’est-ce que le compostage ?

Le compostage est un processus de transformation de déchets organiques (déchets alimentaires, mauvaises herbes, fleurs fanées, etc) grâce à des micro-organismes et des vers, en une matière que l’on appelle le compost. 
 

À quoi ça sert de composter ?

Le compostage est une manière simple de recycler ses déchets de cuisine et de jardin, et donc diminuer de manière conséquente la taille de ses poubelles. Les biodéchets représentent plus de 80 kilogrammes par foyer et par an, soit un tiers des poubelles des ménages français, d’après l’Agence de la transition écologique (Ademe).

Le compost obtenu est un engrais gratuit et naturel qui enrichit les cultures hors-sols (dans des pots ou jardinières) comme en pleine terre (permaculture, jardin-forêt, etc). Composter ses biodéchets permet aussi de sensibiliser quant aux quantités produites au quotidien. 

Un site de compostage partagé à Saint-Chef, dans l'Isère. © Romain Behar / Wikimedia

Comment s’y mettre chez soi ?

Les habitant·es qui disposent d’un espace extérieur peuvent s’équiper d’un composteur de jardin (aussi utilisable sur un balcon). Pour se lancer en appartement, il suffit de se munir d’un composteur d’intérieur. 
 

Et en dehors de chez soi ?

De plus en plus de résidences collectives sont désormais équipées d’espaces de compostage partagé. Si ce n’est pas le cas chez vous, vous pouvez proposer l’installation d’un composteur à votre copropriété lors des assemblées générales.

Il existe également des composteurs de quartier, en accès libre ou en échange de l’adhésion à une association. Le Réseau compost citoyen recense 5 505 sites de compostage partout en France, dont 3 307 espaces partagés et 1 463 qui sont ouverts au public.
 

Nous n’aurons bientôt plus le choix

Dès le 1er janvier 2024, tous les ménages devront pouvoir trier leurs biodéchets chez eux ou dans des dispositifs mis en place par les collectivités territoriales, dans le cadre de l’application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite «Agec») de 2020. Alors autant s’y mettre dès maintenant !

Plus de conseils pour démarrer son compost sont à lire sur la version complète de l'article sur vert.eco

Tu flippes ?

Le mouvement On est prêt lance ce lundi une campagne intitulée «Tu flippes ?» pour remédier à l’éco-anxiété, mal qui ronge une part croissante de la population. Une newsletter permet de recevoir chaque jour, pendant deux semaines, des informations, témoignages et conseils afin de transformer ses angoisses en action. Voici la vidéo de lancement, avec les mots de la comédienne Lucie Lucas ou de l’entrepreneur Arthur Auboeuf.

© On est prêt

+ Loup Espargilière et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.