Des vers déter. En plus de limiter le gaspillage et les déchets alimentaires, le compost fournit également un engrais riche et naturel. Voici quelques pistes pour s’y mettre.
Qu’est-ce que le compostage ?
Le compostage est un processus de transformation de déchets organiques (déchets alimentaires, mauvaises herbes, fleurs fanées, etc) grâce à des micro-organismes et des vers, en une matière que l’on appelle le compost. Similaire au terreau, le compost peut servir d’engrais pour des plantations.
À quoi ça sert de composter ?
Le compostage est une manière simple de recycler ses déchets de cuisine et de jardin, et donc diminuer de manière conséquente la taille de ses poubelles. Les biodéchets représentent plus de 80 kilogrammes par foyer et par an, soit un tiers des poubelles des ménages français, d’après l’Agence de la transition écologique (Ademe).
Le compost obtenu est un engrais gratuit et naturel, rempli de nutriments et qui peut enrichir les cultures hors-sols (dans des pots ou jardinières) comme en pleine terre (permaculture, jardin-forêt, etc). Composter ses biodéchets permet aussi de sensibiliser quant aux quantités produites au quotidien. «L’avantage du compost est que c’est très visuel. Contrairement au plastique qu’on envoie très loin pour qu’il soit recyclé, on voit le processus de compostage se faire, puis on récupère directement la terre et on peut l’utiliser nous-mêmes», souligne Florian Nouvel, porte-parole du Réseau compost citoyen, une association qui promeut la pratique. «Ça apporte un vrai sens à ce geste de tri du quotidien.»
Que peut-on composter ?
On peut y mettre des épluchures de fruits et de légumes, du marc de café, du thé en vrac, des coquilles d’œufs broyées (en quantité limitée), mais de la litière compostable, certains papiers ou cartons sans encre, etc. Les matières les plus dures doivent être coupées en petits morceaux ou broyées. Il convient généralement de veiller à un bon équilibre entre déchets azotés (ce qui est vert : feuilles, herbes, fruits et légumes) et les carbonés (le brun : paille, sciure, écorces, etc.). L’Ademe a préparé un guide illustré pour se lancer dans le compostage.
Comment s’y mettre chez soi ?
Chaque option présente un degré d’engagement différent. Les habitant·es qui disposent d’un espace extérieur peuvent s’équiper d’un composteur de jardin (aussi utilisable sur un balcon). Pour se lancer en appartement, il suffit de se munir d’un composteur d’intérieur – sans ou avec des vers (on parle de «lombricomposteurs»). De toutes les tailles, ils s’adaptent à tous les espaces.
Et en dehors de chez soi ?
Vous n’avez ni balcon, ni jardin ? Pas de panique. De plus en plus de résidences collectives sont désormais équipées d’espaces de compostage partagé, où les résident·es n’ont qu’à y déposer régulièrement leurs biodéchets. Si ce n’est pas le cas chez vous, vous pouvez proposer l’installation d’un composteur à votre copropriété lors des assemblées générales – le projet doit être approuvé à la majorité.
Il existe également des composteurs de quartier, en accès libre ou en échange de l’adhésion à une association. Le Réseau compost citoyen recense 5 505 sites de compostage partout en France, dont 3 307 espaces partagés et 1 463 qui sont ouverts au public – le recensement est participatif et non-exhaustif. Enfin, certaines entreprises, comme les Alchimistes, mettent à disposition des bornes de collecte dans des commerces partenaires contre une petite participation financière.
Nous n’aurons bientôt plus le choix
«L’engagement citoyen est essentiel et il faut sensibiliser les gens pour que le compost ne soit plus perçu comme quelque chose de rebutant», explique Florian Nouvel. «Cela ne nécessite pas forcément une gestion supplémentaire par rapport à n’importe quel autre déchets : si on a l’habitude d’aller porter son verre à la colonne à verre, cela revient à peu près au même d’aller porter son compost dans un bac à compost».
Dès le 1er janvier 2024, tous les ménages devront pouvoir trier leurs biodéchets chez eux ou dans des dispositifs mis en place par les collectivités territoriales, dans le cadre de l’application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite «Agec») de 2020. Alors autant s’y mettre dès maintenant !
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