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Des paillettes sur le compost, un manifeste écoféministe joyeux et profond

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Et l’on se Der­ri­da. Dans ce man­i­feste drôle, incar­né et ter­ri­ble­ment vivant, la chercheuse en philoso­phie et mil­i­tante Myr­i­am Bahaf­fou déploie toute la com­plex­ité des pen­sées écofémin­istes.

Quel est le point com­mun entre un ren­dez-vous chez l’esthéticienne à Saint-Denis, un « date » dans un grand bistrot parisien avec vue sur la tour Eif­fel, et un séjour dans la cabane de Céleste, en « ter­res les­bi­ennes », quelque part dans le sud de la France ? Loin des grands dis­cours théoriques, cet essai prend sa source dans les sit­u­a­tions les plus banales pour don­ner à com­pren­dre les réflex­ions plurielles, com­plex­es, et queers des écofémin­istes. Des « ultra­fems » à l’« éropoli­tique », Myr­i­am Bahaf­fou poli­tise le quo­ti­di­en avec humour tout en ren­dant acces­si­ble la pen­sée du philosophe Jacques Der­ri­da, de l’historienne Don­na Har­away ou de la mil­i­tante Bell Hooks.

« Les écofémin­ismes nais­sent de la pau­vreté, écrit l’autrice, car ils exis­tent dans des espaces de con­tes­ta­tion du néolibéral­isme, du colo­nial­isme, du patri­ar­cat, et de la vio­lence qu’ils per­pétuent sur les corps. Des corps qui ne peu­vent pour­voir à leurs besoins, qui ne sont pas valides, pro­duc­tivistes, qui chourent, trafiquent, inven­tent mille manières de sur­vivre, et qui créent donc des cul­tures alter­na­tives issues de ces brico­lages ». Un man­i­feste loin des car­i­ca­tures, pour met­tre des pail­lettes dans votre vie, et sur votre com­post.

Des pail­lettes sur le com­post, Myr­i­am Bahaf­fou, Le pas­sager clan­des­tin, octo­bre 2022, 208p, 18€.