Chronique

Sur les chemins du vivant : la promenade pour s’émerveiller et s’engager avec Victor Noël

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Moselle, ma belle. Dans son premier ouvrage, le jeune naturaliste et militant de 17 ans, Victor Noël, nous balade de la ville aux champs Sur les chemins du vivant. Un morceau de poésie du monde en forme de carnet de route, pour modifier la manière dont nous appréhendons toutes les formes de vie.

« En ville tout doit être propre », « la forêt, un simple décor », « le champ, un désert de biodiversité » : avec humilité, poésie, quiétude mais aussi un vif sentiment d’urgence, Victor Noël croque ce qui l’entoure. Son carnet, superbement illustré par l’aquarelliste Sophie Bataille, est empreint de douceur, d’érudition et parle au cœur.

Grèbes huppés, aquarelle de Sophie Bataille.

De la friche à la forêt, des rives de la Moselle au village, le jeune auteur montre que c’est la volonté de maîtrise de notre environnement qui préside aux paysages, alors que la vie se fraie, malgré tout, un chemin dans le moindre interstice. « Si nous ne supportons pas ces plantes, peut-être est-ce parce que leur présence n’a pas été décidée, désirée ? », suppose-t-il. Victor Noël plaide aussi pour que l’émerveillement dépasse le sentiment intérieur pour devenir un puissant moyen de transformation de notre société : « Aujourd’hui, l’expérience suscitant une sensibilité au vivant ne doit plus être une opportunité individuelle, mais une nécessité collective. Chaque personne, enfant, jeune, adulte, doit être sensibilisé. »

Un carnet de route qui sonne l’alerte de l’extinction du vivant en même temps qu’il transmet l’admiration pour son insondable diversité, dans une langue précise et chantante qui n’est pas sans rappeler celle de la biologiste Rachel Carson dans les années 50-60.

Sur les chemins du vivant, Victor Noël, Sophie Bataille, Delachaux et Niestlé, septembre 2022, 96p, 12,5€