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La crise climatique fait de nos champs un far west et le gouvernement s'en détourne d'un pas leste.

Face au risque climatique qui bouleverse l’agriculture, l’État s’en remet au privé
Privés du public. Alors que les catastrophes agricoles liées au bouleversement du climat se multiplient, le gouvernement veut défaire le système public des « calamités agricoles » au profit des assurances privées.
En fin de semaine dernière, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture un projet de loi qui met fin au « régime des calamités agricoles ». Depuis 1964, ce dispositif d’aides publiques constituait le principal filet de sécurité des paysans en cas de catastrophe météorologique.
Dans le nouveau système qui doit entrer en vigueur en 2023, la très grande majorité des indemnisations pour aléas climatiques se feront par le biais des assurances privées. L’Etat n’interviendra plus que dans le cas des « aléas exceptionnels ». Tous les agriculteurs – assurés ou non – pourront recevoir une compensation financière pour leurs pertes, mais les droits des non-assurés seront deux fois moindres que ceux des assurés. Un système privé, mais subventionné : depuis 2005, l'Etat prend en charge une partie de la prime (ou cotisation) due à l’assureur, qui va jusqu’à 65 %.
Pour Frédéric Descrozaille, député (LREM) et rapporteur du projet de loi, l’enjeu de la réforme n’est rien de moins que de « rendre possible l’adaptation de notre agriculture, dans les années à venir, à un impact du réchauffement climatique qui en changera le visage », indique-t-il à Vert. Ces dernières années, les calamités agricoles n’ont cessé d’augmenter, comme l’a rappelé l’épisode de gel de l’hiver dernier (Vert). Selon la FNSEA – le syndicat majoritaire, 20 à 30 % de la production fruitière a été perdue, de même qu’un quart de la production viticole.

Face à la multiplication des catastrophes, l’ancien régime était décrié pour sa lenteur ou encore pour sa faible indemnisation (jusqu’à 35 % des pertes seulement). Mais le choix de généraliser le recours à l’assurance privée est loin de faire l’unanimité. Si la FNSEA s’est dite « en accord avec la réforme », 14 syndicats et organisations – dont Greenpeace et la Confédération paysanne – ont dénoncé un projet de loi « injuste et excluant » dans une récente tribune.
« Avec cette réforme, on considère que les aléas climatiques sont des sinistres individuels. On renvoie la responsabilité sur les paysans comme s’ils étaient en mesure de décider des tarifs d’assurance. Or, on sait que ces tarifs sont trop chers pour une grande partie des exploitants », détaille auprès de Vert Denis Perreau, secrétaire national de la Confédération paysanne.
« On nous vend un système de couverture universelle alors que la logique derrière, c’est surtout d’encourager une agriculture rentable, celle des grands céréaliers capables de couvrir des cotisations d’assurance au détriment d’une agriculture de proximité », tance André Chassaigne. Député (PCF), il fut l’auteur en 2020 d’une proposition de loi en faveur d’un régime public d’assurance et de gestions des risques climatiques (et sanitaires), restée lettre morte.
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· Ce mardi, le Tribunal administratif de Paris examine un recours des associations Pollinis et Générations Futures à l'encontre de la cellule Déméter chargée du « suivi des atteintes au monde agricole ». Ce partenariat entre la gendarmerie nationale et des syndicats agricoles est censé prévenir les infractions commises contre les agriculteur•rices. Il permet en réalité de surveiller les voix critiques du modèle agricole dominant, dénoncent les associations. - Générations Futures
· En 2021, le rebond de l'activité économique a coïncidé avec une forte hausse de la production de charbon, pointe l'Agence internationale de l'énergie. Après avoir faiblement chuté en 2020, la consommation mondiale d’électricité a connu « la plus forte hausse annuelle jamais enregistrée en termes absolus » souligne l'agence. Or ce rebond (+6%) a été couvert, pour plus de la moitié, par de la production à partir de charbon. Au total, la production mondiale d’électricité en 2021 a reposé à 62% sur les énergies fossiles (dont 36% pour le seul charbon), 28% sur les énergies renouvelables et environ 10% sur l’énergie nucléaire. - Connaissances des Énergies


« Depuis le début de la pandémie, le monde compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures, alors que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté. »
En 19 mois de pandémie, la fortune des milliardaires a davantage augmenté qu'au cours de la dernière décennie,
Cette injustice sociale est aussi écologique, car les ultra-riches ont une empreinte carbone disproportionnée tandis que les pauvres paient le plus lourd tribut aux dérèglements climatiques et environnementaux. Sur ce sujet, retrouvez

Greenpeace gagne le droit d'en savoir plus sur les liens entre le Louvre et Total
Louvre boîte. Greenpeace voit d'un mauvais œil le mécénat de la major pétrolière sur le mythique musée français. L’ONG a obtenu du juge administratif l'autorisation de connaître le détail de leurs partenariats.
« Cet avis de la CADA [Commission d’accès aux documents administratifs] vient rappeler au Louvre qu’il doit, comme toute institution publique, se plier aux règles de transparence. On avance ! », s'est réjouie Edina Ifticène, chargée de campagne Pétrole à Greenpeace, dans un communiqué. L'ONG a obtenu la divulgation des partenariats passés entre le musée du Louvre et la Fondation TotalEnergies, ainsi que la liste des membres du Cercle Louvre Entreprises et le montant de leur cotisation.
Greenpeace se bat depuis juillet 2021 pour connaître le détail des liens financiers qui unissent TotalEnergies et le célèbre musée depuis « plus de vingt ans ». Selon elle, le parallèle entre le contenu de certaines expositions et des contrats obtenus par TotalEnergies est troublant. En clair, la major pétrolière se servirait d'expositions présentées au Louvre pour pratiquer une diplomatie culturelle avec les pays qu'elle souhaite séduire.

L'ONG cite l'exemple de l’exposition « Routes d’Arabie » de 2010, financée par Total et son homologue saoudien Aramco. Celle-ci fut présentée au moment où les deux entreprises finalisaient leur projet de construction d’une raffinerie géante en Arabie saoudite. De même, l'exposition « Louvre à Téhéran » a été présentée en 2018, année où le géant pétrolier signait un accord d’exploitation de gaz fossile avec l’Iran.
Les demandes répétées de Greenpeace pour élucider ces liens se sont toujours heurtées au silence du musée du Louvre. C'est pourquoi l'ONG avait saisi en décembre le tribunal administratif de Paris (Vert), qui vient de lui donner raison.

La fabrique du silence : le lycée agricole
Lissée sous influences. Au lycée agricole de Melle, en Poitou-Charentes, deux élèves de BTS ont été victimes d'une étrange censure. Leur travail de fin d'année, consacré au véganisme et au spécisme, a été interdit par la proviseure. Au micro des Pieds sur Terre (France Culture), ils ont raconté les différentes étapes de cette fabrique du silence.

+ Enzo Dubesset, Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro