De l’art et des cochons. Mardi, Greenpeace France a saisi la justice pour lever l’opacité sur les donations réalisées par TotalEnergies au musée du Louvre.
Plus fort que le greenwashing : l’artwashing. Pour s’acheter une belle image – mais pas que – de nombreux pétroliers sponsorisent les grands musées. Depuis de longues années, la fondation de Total finance des expositions au Louvre (comme ici en 2009), le plus célèbre des musées parisiens. Pour Greenpeace France, « en échange de ces financements, le groupe dispose de contreparties généreuses lui permettant de pratiquer une diplomatie économique et culturelle avec les pays dans lesquels il souhaite s’implanter ou développer son activité ». Une tactique de « soft power » qui « permet à la multinationale de signer toujours plus de contrats et d’étendre son influence sur la société », ajoute l’organisation dans un communiqué.
En juillet, Greenpeace a envoyé des courriers au musée du quai Branly, ainsi qu’à celui du Louvre, pour réclamer davantage de transparence sur les accords noués avec la fondation TotalEnergies. Le premier a transmis à l’ONG l’ensemble des conventions passées depuis le 1er janvier 2015 ; le second est resté silencieux.
C’est pourquoi Greenpeace a saisi le tribunal administratif ce mardi. La requête de l’organisation vise à obtenir la liste des partenariats entre Total et le Louvre, ainsi que la liste des membres du Cercle Louvre Entreprises et le montant de leur cotisation. « Face à la crise climatique, il est urgent de réduire drastiquement l’extraction d’énergies fossiles. Dans ce contexte, estime l’ONG, la responsabilité des institutions qui acceptent l’argent de grandes compagnies pétrolières et gazières se pose ».
En parallèle, Greenpeace a lancé une initiative citoyenne européenne : si cette pétition dépasse un million de signatures, les eurodéputé·es seront tenu·es de se prononcer sur la potentielle interdiction des publicités, partenariats et mécénats pour toutes les entreprises vendant des biens et services fossiles.