Dans l'actu

Greenpeace saisit la justice pour éclaircir les liens entre TotalEnergies et le Louvre

  • Par

De l’art et des cochons. Mar­di, Green­peace France a saisi la jus­tice pour lever l’opac­ité sur les dona­tions réal­isées par Total­En­er­gies au musée du Lou­vre.

Plus fort que le green­wash­ing : l’art­wash­ing. Pour s’a­cheter une belle image – mais pas que – de nom­breux pétroliers spon­sorisent les grands musées. Depuis de longues années, la fon­da­tion de Total finance des expo­si­tions au Lou­vre (comme ici en 2009), le plus célèbre des musées parisiens. Pour Green­peace France, « en échange de ces finance­ments, le groupe dis­pose de con­trepar­ties généreuses lui per­me­t­tant de pra­ti­quer une diplo­matie économique et cul­turelle avec les pays dans lesquels il souhaite s’implanter ou dévelop­per son activ­ité ». Une tac­tique de « soft pow­er » qui « per­met à la multi­na­tionale de sign­er tou­jours plus de con­trats et d’étendre son influ­ence sur la société », ajoute l’or­gan­i­sa­tion dans un com­mu­niqué.

En octo­bre, des activistes de Green­peace avaient creusé un faux puits de pét­role devant le musée, arbo­rant des mes­sages tels que « Total crim­inel, le Lou­vre com­plice ». © Anne-Chris­tine Pou­joulat / AFP

En juil­let, Green­peace a envoyé des cour­ri­ers au musée du quai Bran­ly, ain­si qu’à celui du Lou­vre, pour réclamer davan­tage de trans­parence sur les accords noués avec la fon­da­tion Total­En­er­gies. Le pre­mier a trans­mis à l’ONG l’ensemble des con­ven­tions passées depuis le 1er jan­vi­er 2015 ; le sec­ond est resté silen­cieux.

C’est pourquoi Green­peace a saisi le tri­bunal admin­is­tratif ce mar­di. La requête de l’or­gan­i­sa­tion vise à obtenir la liste des parte­nar­i­ats entre Total et le Lou­vre, ain­si que la liste des mem­bres du Cer­cle Lou­vre Entre­pris­es et le mon­tant de leur coti­sa­tion. « Face à la crise cli­ma­tique, il est urgent de réduire dras­tique­ment l’extraction d’énergies fos­siles. Dans ce con­texte, estime l’ONG, la respon­s­abil­ité des insti­tu­tions qui acceptent l’argent de grandes com­pag­nies pétrolières et gaz­ières se pose ».

En par­al­lèle, Green­peace a lancé une ini­tia­tive citoyenne européenne : si cette péti­tion dépasse un mil­lion de sig­na­tures, les eurodéputé·es seront tenu·es de se pronon­cer sur la poten­tielle inter­dic­tion des pub­lic­ités, parte­nar­i­ats et mécé­nats pour toutes les entre­pris­es ven­dant des biens et ser­vices fos­siles.