Chères toutes et chers tous,
🗞️ Le collectif de journalistes Enketo, qui enquête sur les pollueurs de la planète, vous convie à une rencontre jeudi 7 novembre à l’Académie du climat, à Paris. Plusieurs de ses membres sont passé·es par Vert et vous avez pu lire certaines de leurs enquêtes dans nos colonnes.
Les Américains ont choisi le camp des éléphants. Mais sur l’environnement, Donald se trompe énormément.

Donald Trump de retour à la Maison Blanche, le cauchemar américain
Les États-Unis viennent d’élire à nouveau Donald Trump à la tête du pays. Un Donald Trump plus outrancier, méthodique et dangereux encore que celui de 2016. Un cauchemar pour les femmes, les minorités, la démocratie américaine, le peuple ukrainien… et pour la planète.
Pour lui, le changement climatique est un «canular» des Chinois. Lors de son précédent mandat, entre deux clashs avec Greta Thunberg, il avait détricoté une centaine de réglementations environnementales, sur le climat, la qualité de l’air et de l’eau, l’extraction d’énergies fossiles, etc.
Cette fois, il compte supprimer l’Agence de protection de l’environnement (EPA), dont la mission est de «protéger la santé humaine et de sauvegarder les éléments naturels — l’air, l’eau et la terre — essentiels à la vie». Mais aussi l’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), une agence d'importance mondiale dans l'étude de l’évolution du climat.

En 2016, il avait déjà sorti son pays de l’Accord de Paris. Il le refera. Entre-temps, les États-Unis s’étaient engagés, avec la Chine (c’est la déclaration de Sunnyland de 2023) à réduire leur impact sur la crise climatique pour contenir le réchauffement sous 2°C, et si possible à 1,5°C. Non seulement il risque de briser les négociations climatiques mondiales, mais aussi de pulvériser définitivement le plafond des 1,5°C.
Alors que les États-Unis sont le deuxième pays le plus émetteur de gaz à effet de serre du monde (l’empreinte carbone d’un Américain est le double de celle d’un Français), l’élection de Trump générera 4 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires d’ici à 2030, selon les calculs du Carbon brief. C’est ce qu’émettent le Japon et l’Union européenne en une année.
Mais dans un monde gouverné par l’extrême droite, ce sont les avortements qui causent les ouragans et pas le changement climatique : un monde où les faits n’ont aucune valeur et où la science est mise au pas.
Toute ressemblance avec notre pays ne serait pas fortuite. Gare à celles et ceux qui n’entendront pas cet avertissement.
Un édito de Loup Espargilière

· Lundi, le président de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement a alerté sur la suppression, par le ministère de la transition écologique, de sa plateforme en ligne destinée à recueillir les signalements de lanceurs d’alertes. Celui-ci confirme qu’elle n’est plus habilitée à recevoir les signalements et renvoie vers d’autres autorités compétentes. - Le Monde (abonné·es)
· Mardi, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé un premier plan d’urgence de 10,6 milliards d’euros pour venir en aide aux habitant·es et entreprises touchés par les inondations qui ont ravagé le sud-est de l’Espagne. «Un premier pas», une semaine après les intempéries, dont le bilan financier n’a pas encore été estimé. Le bilan humain s’élève pour l’instant à 219 morts et 89 personnes disparues. - France Info (AFP)
· Ce mercredi, le Mont Fuji, au Japon, s’est enfin recouvert d’un manteau blanc. Et ce n’est que la moitié d’une bonne nouvelle. En moyenne, ce sommet situé à 3776 mètres d’altitude connait ses premières neiges le 2 octobre. Si l'agence météorologique japonaise n’a pas encore confirmé la nouvelle, il s’agit là d’un retard record, qui témoigne du réchauffement climatique. Jusqu’à cette année, la date la plus tardive enregistrée était le 26 octobre, en 1955 et 2016. - Sciences et Avenir (AFP)


Que de poissons ! L’entreprise Smart Salmon a abandonné son projet d’élevage intensif de saumons à Plouisy, près de Guingamp (Côtes-d’Armor). La préfecture a confirmé ce lundi que l’industriel norvégien renonçait à l’implantation de sa ferme usine, contestée par les associations et élu·es locaux à cause des risques de pollution et de sa consommation en électricité et en eau. Elle devait produire 8 000 tonnes de poissons à raison d’un prélèvement en eau de 600 m³ par jour sur le réseau de l’agglomération. Le mois dernier, des ONG ont alerté sur «la bombe écologique et sociale» que représentent ces usines à terre. Elles ont lancé une pétition contre un autre projet en discussion près de Bordeaux, qui prévoit une production de 10 000 tonnes de poissons par an.
👉 Cliquez ici pour (re)lire l'enquête de Pauline Paillassa sur l'arrivée des fermes de saumons en France.


Banlieusard de vivre. Féris Barkat, co-fondateur de l’association Banlieues Climat, qui vient d’ouvrir une «école populaire» sur les enjeux climatiques en Seine-Saint-Denis (notre article), mise sur la formation «par et pour les premiers concernés». «Sur le fond, on doit être irréprochables : parler du permafrost, des ours polaires… avoir un bagage scientifique. Par contre, sur la forme, on veut lever les barrières de l’éducation classique. On veut maitriser la question de l’écologie mieux que personne, et en parler avec nos codes, notre manière d’être, notre propre identité.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce grand entretien mené par Loup Espargilière.

«Cartofaf», StreetPress lance sa carte interactive des groupuscules d’extrême droite
Tour de rance. Après un an d’enquête, le média indépendant StreetPress publie sur son site une carte interactive qui répertorie 320 groupes radicaux d’extrême droite sur tout le territoire. Entre identitaires, royalistes, catholiques-intégristes ou encore nationalistes-révolutionnaires, il identifie et documente l’activisme de ces sections dont nombre d’entre elles sont violentes.


+ Rémy Calland, Margot Desmons, Mathilde Picard, Anne-Claire Poirier et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.