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Toujours plus de pétrole, l’IA en devient folle.
«Drill baby drill» : comment l’intelligence artificielle de Microsoft aide les géants du pétrole à forer toujours plus
IA qu’à forer. Avec l’aide du géant de l’informatique, les majors pétrolières espèrent gagner en productivité et ne pas perdre une goutte d’or noir. Exxon Mobil, Equinor, TotalEnergies et consorts bardent leurs forages d’intelligence artificielle pour optimiser leur production et découvrir de nouveaux gisements.
Les géants du pétrole voient dans les récents progrès de l’intelligence artificielle (IA) une manière d’augmenter drastiquement leur productivité et leurs bénéfices déjà herculéens. Ces dernières années, les magnats de l’or noir ont multiplié leurs partenariats avec Microsoft, grâce à qui ils espèrent améliorer l’efficacité des forages et découvrir de nouveaux gisements. En plusieurs décennies d’extractivisme forcené, l’industrie pétrolière a accumulé des centaines de milliards de données géologiques. Aujourd’hui, ce big data représente un formidable terrain de déploiement pour des intelligences artificielles industrielles.
L’IA et les solutions de cloud computing (l'utilisation par les entreprises de serveurs externes via le cloud, un espace de stockage en ligne) vendues par le géant de la tech sont utilisées par Exxon Mobil pour piloter et optimiser en temps réel le processus de fracturation hydraulique. Cette technique – très polluante – consiste à extraire le pétrole de schiste piégé dans la roche en la brisant grâce à l’injection d’eau, de sable et d’additifs chimiques à haute pression.
Depuis 2018, un collectif de salarié·es de Microsoft, baptisé Sustainability connected Community (Communauté de travailleur·ses pour une entreprise durable), tente d’interpeller la direction sur ces partenariats avec l’industrie du pétrole – a priori incompatibles avec l’objectif du groupe d’être «neutre en carbone d’ici 2030». Plutôt que de prendre au sérieux ces alertes internes, Microsoft a préféré recruter Darryl Willis, un ancien géologue auprès du pétrolier britannique BP, débauché au poste de vice-président pour l’industrie énergétique, afin de mettre son épais carnet d’adresses à profit.
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce décryptage de Benoît Collet et comprendre comment l’intelligence artificielle permet aux géants pétroliers de s’enrichir encore plus.
· Les événements climatiques extrêmes en France ont coûté cinq milliards d'euros aux assurances en 2024, a dévoilé France Assureurs ce mercredi. C’est moins que la moyenne 2020-2024 (5,6 milliards), mais bien plus que dans les années 1982-1989 (1,5 milliard). Selon la porte-parole du comparateur en ligne Assurland.com, la crise climatique provoquera «une augmentation des tarifs d'assurances habitations, et cela quelle que soit l'exposition aux risques climatiques». - France info
· Mardi, 400 manifestant·es ont participé à «la méga boum contre les mégabassines», à Poitiers (Vienne), deux ans après la mobilisation contre l’immense retenue d’eau agricole de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Vert vous racontait les enjeux de cette journée dans une édition spéciale que vous pouvez (re)lire juste ici. Alors que la manifestation avait fait de très nombreux·ses blessé·es en 2023, le tribunal administratif de Bordeaux a jugé illégale, en décembre dernier, l’autorisation accordée à cette réserve. - Ici Poitou
· Lundi, Mediapart a révélé qu’ArcelorMittal, géant mondial de la fabrication d’acier, a été mis en examen par le parquet de Marseille pour mise en danger de la vie d’autrui, faux et usage de faux et infraction au Code de l’environnement. L’entreprise est accusée d’avoir exposé la population de la région de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) à des rejets de polluants illégaux, dont certains sont cancérogènes, depuis 2014. À l’origine de la plainte déposée en 2018 : des syndicats de salarié·es, associations environnementales et une centaine d’habitant·es de cette région où les hommes ont près de deux fois plus de cancers que la moyenne nationale, et les femmes trois fois plus. - Mediapart
Après les incendies géants de 2022 en Gironde, une réserve biologique pour étudier la renaissance de la nature
Ça sent ça le pin. Sur la route qui mène aux lacs d’Hostens, au cœur de la forêt landaise, à 40 kilomètres de Bordeaux (Gironde), de grandes étendues clairsemées d’amas de branches calcinées ont remplacé l’imposante pinède. Ici, la forêt porte les stigmates de l’immense incendie de l’été 2022, parti de la commune de Landiras, qui a ravagé plus de 20 000 hectares. Mais les premiers signes du retour de la vie animale et végétale sont perceptibles. Une réserve biologique a été inaugurée par l’Office national des forêts (ONF) et le département de la Gironde, le 12 mars dernier. Le site de 481 hectares sera le témoin du retour des oiseaux, des champignons et des plantes, avec une intervention humaine minimale. Les pins maritimes, jusqu’alors omniprésents — et particulièrement inflammables —, ne seront pas replantés pour laisser la nature reprendre ses droits. Sur place, un inventaire de la biodiversité post-incendie vient d’être lancé par une équipe de scientifiques et de forestiers.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Hugo Robert en Gironde, au coeur de cette nouvelle réserve biologique.
Alimentaire, mon cher Watson. Karine Jacquemart est militante pour la justice sociale et environnementale, et directrice générale de l’ONG Foodwatch qui défend les consommateur·ices. Dans un long entretien à Vert, elle revient sur son livre Les dangers de notre alimentation (Payot). Nous l’avons notamment interrogée sur les difficultés d’accès à une nourriture saine, les stratégies de désinformation des lobbys et le scandale «Nestlé Waters». Karine Jacquemart donne également des pistes pour reprendre le pouvoir sur notre alimentation. Éclairant.
👉 Cliquez ici pour lire ce grand entretien mené par Juliette Quef.
De la guerre froide à la guerre verte, un documentaire au cœur de «la république du soja», héritière des dictatures du Paraguay et du Brésil
Le documentaire d’Anna Recalde Miranda De la guerre froide à la guerre verte sort ce mercredi au cinéma. Dans un récit intime et politique très tendu, la réalisatrice expose une des conséquences de la dictature au Paraguay et au Brésil : des millions d’hectares aux mains des soutiens de ce régime ultra-violent, destinés à la culture intensive du soja.
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cette chronique cinéma de Mathilde Picard.
+ Rémy Calland, Benoît Collet, Margot Desmons, Antoine Poncet, Mathilde Picard, Justine Prados et Hugo Robert ont contribué à ce numéro.
