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Les jeunes veulent des boulots plus verts pour garder le moral et rester fiers.

L’environnement, une priorité croissante pour les jeunes au travail
Ça les travaille. L’engagement environnemental des jeunes prend de plus en plus de place dans leur rapport au travail, révèle une étude du collectif Pour un réveil écologique.
70% des jeunes de 18 à 30 ans se disent prêt·es à renoncer à une offre d’emploi dans une entreprise qui ne prendrait pas suffisamment en compte les enjeux environnementaux, un chiffre en hausse (+5 points) par rapport à 2022. C’est l’un des enseignements d’une nouvelle enquête menée auprès de quelque 2 000 jeunes représentatif·ves des Français·es de 18 à 30 ans par Harris interactive, pour le compte de Pour un réveil écologique. Créé en 2018, ce collectif d’étudiant·es et de jeunes diplômé·es plaide pour une meilleure prise en compte des enjeux écologiques dans les écoles et les entreprises.
Plus de la moitié des personnes interrogées (57%) pourraient démissionner si elles considéraient que leur employeur n’était pas assez sérieux dans la prise en compte des sujets écologiques. Un·e jeune sur six s’y dit même prêt·e avec certitude. Ces chiffres soulignent l’importance croissante pour le marché du travail d’amorcer une transition crédible pour attirer et conserver leurs nouvelles recrues.

Pour 82% des jeunes interrogé·es, il est prioritaire de se sentir utile à la société dans le cadre de leur travail, ainsi que d’exercer un métier qui respecte l’environnement. Sans trop de surprise, c’est un peu moins que celles et ceux qui placent le salaire et les avantages financiers comme critère prioritaire dans le cadre d’une recherche d’emploi (92%).
Malheureusement, plus de quatre répondant·es sur dix (42%) estiment encore que les enjeux environnementaux sont mal pris en compte par les employeurs dans l’élaboration de leur stratégie économique. «Il y a donc un vrai défi pour les employeurs de réconcilier leurs objectifs avec les attentes de cette génération qui ne sacrifiera pas l’urgence écologique sur le marché du travail», juge Pour un réveil écologique.
En juin dernier, le collectif a inauguré une plateforme intitulée «Pour l’emploi de demain» qui permet d’accompagner les personnes en recherche d’emploi afin de trouver des offres alignées avec leurs valeurs et la transition écologique.

· Mercredi, la compagnie pétrolière nationale du Qatar, QatarEnergy, a annoncé la signature d’un accord d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) sur 27 ans avec TotalEnergies. L’émirat, l’un des principaux producteurs mondiaux de GNL (bien plus émetteur de CO2 que le gaz acheminé par des gazoducs), se trouve «de plus en plus courtisé par les pays européens, en quête d'alternatives au gaz russe depuis l'invasion de l'Ukraine». 27 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2050… date à laquelle le monde est censé avoir atteint la neutralité carbone et donc avoir suffisamment réduit ses émissions de gaz à effet de serre pour pouvoir les compenser. - TV5 Monde
· Mercredi encore, l’activiste suédoise Greta Thunberg a été condamnée à payer une amende de 476 euros pour avoir bloqué le port de Malmö en juillet dernier afin de dénoncer l’usage des combustibles fossiles en empêchant la circulation de camions-citernes. C’est la seconde fois en moins de trois mois que la jeune femme se voit condamner pour des actes de désobéissance civile. - Le Parisien
· Le gouvernement brésilien a récemment pris des mesures d’urgence pour répondre aux effets de la sécheresse catastrophique qui touche l’Amazonie, comme le versement anticipé d’aides sociales ou le déblocage d’environ 26 millions d’euros pour des opérations de dragage des cours d’eau. Dans l’immense État de l’Amazonas, placé en état d’alerte, 90% des lignes fluviales, essentielles au transport et à l’approvisionnement des habitant·es, sont perturbées faute d’eau. - Le Monde


Ô phytos dits. Interviewé par France Info mardi matin, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a jugé que le gouvernement voulait «supprimer totalement et de manière générale les pesticides dont on suspecte un rôle négatif sur la santé», et qu’il n’était pas favorable au renouvellement pour dix ans de l’autorisation du glyphosate préconisé par la Commission européenne. Selon les informations du média Contexte, la France juge que cette durée «ne reflète pas suffisamment les incertitudes scientifiques» et demande, dans une note adressée à la Commission européenne, que l’autorisation du glyphosate soit renouvelée pour une durée maximale de… sept ans. Pour rappel, l’herbicide le plus utilisé au monde est classé comme «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2015 (notre article).

Comment garder le moral en temps de crise climatique ?
Climat qui dérape, agonie du vivant, millions de personnes durement touchées… Il y a de quoi avoir le bourdon. Camille Etienne, Lucie Lucas, Corinne Morel-Darleux et d’autres nous donnent leurs recettes pour retrouver de l’élan en cette heure cruciale pour notre avenir.
Cultiver sa curiosité
Comment garder contact avec ce qui nous entoure sans perdre le moral ? Peut-être en apprenant à voir les choses de plus près pour renouer avec les petites échelles, concrètes, de l’action. C’est ce que proposent les programmes de sciences citoyennes : contribuer à l’avancée des connaissances en observant la nature et en effectuant des relevés, simples à réaliser, qui viendront alimenter les travaux des scientifiques. Initiateur de plusieurs programmes de sciences participatives autour de la surveillance des arbres, Bastien Castagneyrol, chercheur en écologie à l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), identifie «la capacité à se rapprocher du vivant et à faire communauté» comme les principales vertus de ces programmes.
Agir sur son lieu de travail
«Je pars du principe que mon travail doit servir au futur de mes enfants. On peut influer dans son environnement de travail avec plein de gestes et de débats pour faire grandir les consciences», témoigne la comédienne Lucie Lucas auprès de Vert. «Je garde le moral en me disant qu’on peut faire bouger les lignes là où l’on est», s’enthousiasme Quentin Bordet, le fondateur des Collectifs, un réseau qui rassemble des collectifs de salariés. Il propose de se regrouper avec d’autres au sein de son entreprise afin de mener des actions de sensibilisation et de formation, s’engager dans le changement de fournisseurs, interroger les produits et les services et, plus largement, faire du lobbying auprès de la direction.
Vous pouvez également :
👉 Vous impliquer à l’école
👉 Vous engager près de chez vous
👉 Nourrir votre imaginaire
Retrouvez le détail de tous nos conseils sur vert.eco

Le lierre, un atout méconnu pour les arbres
Plus que lierre, moins que demain. En forêt, on retrouve régulièrement des lianes de lierre coupées sur des troncs par des visiteur·ses, qui pensent à tort que ce dernier étouffe et tue les arbres. Celui-ci présente en réalité de nombreux bénéfices pour les arbres, décrypte l’Office national des forêts dans cette vidéo.

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.