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Agriculture de la gagne

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Alors que les élections professionnelles démarrent, la FNSEA espère continuer à faire chambre à part.


Chambres d’agriculture : la guerre des sièges est ouverte entre la FNSEA et ses concurrents

Syndicat de force majeure. Ces quinze prochains jours, le monde agricole est appelé aux urnes pour ses élections professionnelles. Un scrutin aux enjeux financiers, politiques et écologiques. Tour d'horizon.

Plus de deux millions de personnes qui travaillent dans le secteur agricole sont appelées aux urnes. Depuis mercredi 15 et jusqu’au 31 janvier, agriculteurs et agricultrices, leurs salarié·es, les retraité·es, ainsi que celles et ceux qui représentent les banques, assurances et coopératives spécialisées dans l’agriculture, devront choisir entre plusieurs syndicats. Dans chaque département, le monde rural élira une trentaine de personnes pour les représenter, réparties en dix collèges. Ces dernières voteront à leur tour pour des président·es de chambres départementales. Lesquel·les choisiront, en mars, des président·es de chambres de région.

Ces derniers mois, la FNSEA et la Coordination rurale ont organisé des actions contre des institutions. Ici, devant les locaux de l’Office français de la biodiversité, au Mans (Sarthe), le 26 novembre 2024. © AFP

Les enjeux sont évidemment financiers. Les élections conduiront les syndicats d’agriculteur·ices à se répartir près de 14 millions d’euros (M€), accordés par la puissance publique pour leur fonctionnement. L’organisation arrivée en tête, certainement la FNSEA, remportera 25% du pactole. Le reste sera réparti au prorata du nombre de voix. Un butin auquel s’ajoutera la gestion du budget annuel de fonctionnement des chambres, soit 750 M€.

Mais le scrutin est surtout politique. Le syndicat qui remportera le plus de chambres sera l’interlocuteur clé à toutes les échelles territoriales durant les six prochaines années. «Les chambres sont le premier partenaire des élus dans les régions, les départements et les métropoles, pour définir les enjeux du secteur agricole, comme pour prendre les décisions», rappelle Jeanne Pahun, chercheuse spécialiste de la gouvernance locale de l’agriculture et de l’alimentation au CNRS.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage d’Ivan Logvenoff.

· Ce jeudi, le sanglier Rillette, menacé d’euthanasie, a obtenu un mois de sursis. La justice administrative a suspendu la décision du préfet de l'Aube qui interdit à Élodie Cappé, la propriétaire de l’animal, de garder la laie qu'elle avait recueillie à l'état sauvage en 2023 (notre article). Le juge des référés ordonne au préfet de réexaminer la demande de la maîtresse, soulagée. - Vert (AFP)

Rillette et sa propriétaire Élodie Cappé. © François Nascimbeni/AFP

· Ce jeudi, une famille du Loiret a engagé un recours en justice contre l’État, après qu’il lui a été notifié de ne plus boire l’eau du robinet. En cause : la pollution de canalisations publiques au chlorure de vinyle monomère, classé cancérogène pour les humains. Cette substance provient de la dégradation de tuyaux en PVC installés dans les années 1970 et se retrouve dans l’eau que consomment plusieurs centaines de milliers de Français·es - surtout en Dordogne et dans l’Orne. - Le Monde

· Mardi, une trentaine de médias européens ont dévoilé des documents inédits qui montrent que l’usine Téfal à Rumilly (Haute-Savoie) a enfoui autour de la ville, jusqu’en 1989, 30 000 mètres cubes de déchets chargés en PFAS - des «polluants éternels». Les habitant·es d’un quartier entier pourraient être exposés au PFOA (interdit depuis 2020 et reconnu cancérogène), une substance que l’on retrouvait jusqu’en 2012 dans le revêtement anti-adhésif des poêles de la marque. - Reporterre

Bathynomus vaderi a été découverte par des scientifiques qui le distingue d'autres espèces d'isopodes géants. © Dr Nguyen Thanh Son.

Qui l’eut crustacé ? Au Vietnam, des scientifiques ont identifié un nouveau crustacé énorme, aux allures de Dark Vador. Dans une étude parue mercredi dans la revue de taxonomie Zookeys, ils dressent le portrait du nouveau Bathynomus vaderi. Baptisé d’après le célèbre méchant de Star Wars, il mesure 32,5 cm de long et pèse 1 kg. Une taille conséquente pour cette espèce d’isopode, une catégorie de crustacé au corps aplati qui n’est pas doté de véritable carapace. Les biologistes ne l’ont pas découvert au fond de la mer, mais sur les étals d’un marché vietnamien. S’il n’était pas encore nommé, les pêcheurs connaissaient déjà l’existence de l’isopode, prélevé à proximité des îles Spratly, en mer de Chine méridionale. Le crustacé est considéré comme un met raffiné, parfois comparé au homard. Selon les chercheurs, cette consommation pourrait aussi bien constituer une menace pour l’espèce que permettre de discuter de régulations de sa pêche.

23,7 milliards d’euros

EPR de rien. Mardi, la Cour des comptes a publié un rapport critique sur la filière EPR (réacteur nucléaire dernière génération) et prévoit une «rentabilité médiocre» pour celui de Flamanville (Manche). La toute dernière centrale lancée en France aura coûté 23,7 milliards d’euros au total. En 2003, les prévisions faisaient état d’un budget de 3,2 milliards d’euros. Cette augmentation s’explique par les multiples défaillances mises au jour par la Cour en juillet 2020. S’y est ajoutée l’inflation. L’institution prend en compte les coûts financiers et le budget du futur démantèlement de l’infrastructure. La Cour craint également «un échec du programme EPR2» en raison de «l’accumulation de risques et de contraintes», notamment financiers. Ce projet de construction de six nouveaux réacteurs mentionne des modèles moins chers et plus simples à construire mais «la filière est loin d’être prête», selon l’institution.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de l’article de Mathilde Picard.

Musk, Zuckerberg… les géants de la tech «détruisent le réel» : la chronique de Loup Espargilière dans la Terre au carré

La tech au carré. Cette semaine, le rédacteur en chef de Vert revient sur le soutien de certains patrons de la tech à Donald Trump, à l’aide de leurs machines à désinformer. Pourquoi Mark Zuckerberg a-t-il viré «gros bonhomme viril», en quelques jours à peine ? Cliquez ici pour (ré)écouter cette chronique, diffusée sur France inter mercredi 15 janvier 2025.

©  France inter et Anthony Quintano/Montage Vert

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Loup Espargilière, Ivan Logvenoff et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.