Chères toutes et chers tous,
📚 Les 4, 5 et 6 octobre prochain, le Felipé, le Festival du livre et de la presse d’écologie, vous donne rendez-vous à l’Académie du climat, à Paris, pour trois jours de rencontres et de débats. L’entrée est libre ! Toute la programmation juste ici.
Face aux inondations et aux sécheresses, les bonnes solutions ne sont pas toujours celles qu’on croit.
Agnès Ducharne, hydrologue : «Il y a une privatisation de l’eau, cette ressource essentielle transformée en euros»
La fuite en avant. Mégabassines, géo-ingénierie, OGM… Que valent les solutions proposées aujourd’hui pour faire face aux sécheresses et aux inondations, dans un monde toujours plus exposé aux aléas climatiques ? Éléments de réponse avec l’hydrologue Agnès Ducharne.
Depuis les années 1950, nos prélèvements en eau ont été multipliés par trois à l’échelle mondiale. Comment expliquer cette intensification ?
Il y a d’abord l'augmentation démographique : entre 1960 et 2014, la population mondiale a été multipliée par 2,5. Ajoutez à cela le développement technologique et celui d'une agriculture moins pluviale, plus irriguée, qui est un acteur majeur des prélèvements en eau dans les milieux.
Cette accélération de l'appropriation des ressources naturelles par les êtres humains est caractéristique de notre époque. C’est très net depuis la Seconde Guerre mondiale. On parle de «la grande accélération», et cela se voit sur l'eau, sur les émissions de gaz à effet de serre, sur les ressources minérales.
À l'heure actuelle, au niveau mondial, on prélève à peu près 10% des ressources en eau douce qui sont disponibles ; ces ressources se définissent par la différence entre les précipitations et l’évaporation continentale. Cette eau disponible, on la trouve notamment dans les nappes souterraines et les cours d'eau. Et à certains endroits où il y a beaucoup d'activités humaines et peu d'eau, on peut arriver à complètement assécher des fleuves à cause de pompages excessifs. C’est par exemple le cas du fleuve Colorado aux États-Unis, qui arrive à son exutoire à la mer à sec. Même chose pour le Nil en Égypte ou encore le fleuve Jaune en Chine.
Selon un récent rapport de l’ONU, le nombre de cours d’eau dont le débit diminue sur le long terme a été multiplié par cinq en 15 ans, et ces baisses fragilisent les écosystèmes et les activités économiques qui dépendent des ressources hydriques.
De nombreuses «solutions» nous sont présentées pour résoudre nos problèmes d’eau. Par exemple, le dessalement de l’eau de mer. Qu’en pensez-vous ?
Le dessalement fait partie de l'éventail des solutions techniques sur la table pour remédier à la pénurie d'eau, qui a deux composantes principales : un climat qui s'assèche et un usage excessif de l'eau. C’est bien ce dernier point qui est en cause.
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· Mercredi, un opposant à l'A69 a fait une chute de cinq à six mètres depuis un arbre où il était perché pour empêcher son abattage sur la ZAD du «Verger», dernier bastion à devoir être rasé sur le tracé de la future autoroute entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn). Les activistes mettent en cause l’intervention des gendarmes, chargés de décrocher les dernier·es opposant·es, tandis que les forces de l’ordre affirment ne pas avoir été dans l’arbre en question au moment de la chute. Souffrant d’une fracture, le militant a été évacué à l’hôpital. - Le Monde (AFP)
· Mercredi encore, les avocat·es de Paul Watson ont saisi le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseur·ses de l’environnement, Michel Forst, pour dénoncer les conditions d’interpellation du militant défenseur des baleines le 21 juillet dernier au Groenland. Sa défense reproche au Danemark son excès de zèle dans l’arrestation de l’activiste alors que de nombreux pays avaient jusqu’alors ignoré la notice rouge émise en 2012 par le Japon à l’encontre du fondateur de l’ONG Sea Shepherd. - Libération
· Jeudi, le parc éolien en mer de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a été officiellement inauguré après 3 ans de travaux et des contestations locales, notamment de la part de pêcheurs inquiets leur métier. Les 62 éoliennes, mises en service dès le mois de mai, alimenteront l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 835 000 habitant·es, ce qui représente 9% de la consommation totale de la Bretagne. - 20 Minutes
· Sur 89 échantillons d’eau du robinet prélevés partout en France métropolitaine, 43% contiennent des PFAS (ces «polluants éternels» très persistants dans l’environnement), ont révélé le réseau France Bleu et la cellule investigation de Radio France, ce jeudi. 27 échantillons contiennent notamment des PFAS interdits ou classés comme cancérogènes et certains prélèvements - à Cognac (Charente), Martres-Tolosane (Haute-Garonne) ou Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône) - dépassent largement les futurs seuils réglementaires qui entrerons en vigueur en 2026.
· On n’en peut pluie. Des milliers de personnes évacuées, plus d’une vingtaine de morts et de très lourds dégâts matériels… La tempête Boris, qui a ravagé l’Europe centrale depuis le 13 septembre, doit en grande partie son intensité au changement climatique. Explications avec Davide Faranda, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du lien entre évènements météorologiques extrêmes et changement climatique, juste ici.
· Make America grey again. Alors qu’il a réchappé à une nouvelle tentative d’assassinat le week-end dernier, Donald Trump poursuit sa campagne présidentielle au coude-à-coude avec la démocrate Kamala Harris. Son éventuelle réélection début novembre laisse présager le pire pour le climat et la biodiversité, comme nous l’expliquons dans ce décryptage.
· Cash flou. Selon un récent rapport de l’organisation Earth Track, au moins 2 milliards d’euros sont dépensés chaque année en subventions néfastes pour le climat et la biodiversité dans le monde. En soutenant par exemple les grands navires de pêche, la monoculture ou l’utilisation massive d’engrais, les États contribuent à la déforestation, la pollution de l'eau et la consommation de combustibles fossiles, soulignent les auteurs du rapport. - The Guardian (en anglais)
Tortues de mère. Une quinzaine d’œufs de bébés tortues caouannes ont éclos ce jeudi sur la plage de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). La naissance des tortillons était attendue depuis juillet par les spécialistes, après le repérage d’une femelle à cet endroit. De plus en plus de spécimens caouannes viennent nicher sur le pourtour méditerranéen, sans que l’on sache aujourd’hui pourquoi. L’espèce est présente sur tout le globe, plus souvent répandue dans les mers chaudes et tropicales l’hiver. Victime des filets de pêche et de la pollution plastique, elle est considérée comme vulnérable. L’Union internationale pour la conservation de la Nature avait déjà appelé il y a deux ans a renforcer la protection de ses nids en Méditerranée. Hier, spécialistes et bénévoles ont donc veillé à ce que les tortillons puissent rejoindre la mer sans encombres.
· Ça presse. Un village des médias indépendants pour la première fois à la Fête de l’Huma, le lancement d’une coopérative pour les financer et d’une Maison des médias libres : face à l’extrême droite et à la «bollorisation» de l’information, l’écosystème des «Indés» se coalise. On vous explique tout dans ce reportage.
· Épi c’est tout. Dans sa nouvelle vidéo de présentation de notre grande série estivale «Eau secours», le créateur de contenus Matéo Bales embarque avec des botanistes-aventuriers (notre article) sur les traces de super céréales qu’on trouve en Russie et en Arménie. Un voyage de très bon goût.
· Less béton. Nantes vient de recevoir le titre de «capitale française de la biodiversité», en récompense de sa politique de renaturation des espaces publics. Parmi les mesures prises par la ville figurent le reboisement des cours d’eau, la publication d’un atlas de la biodiversité, ou encore le plan «pleine terre» qui doit débitumer 14 hectares. Autant d’actions remarquées par l’Office français de la biodiversité (OFB) qui décerne le prix. - Ouest-France
Comment devenir milliardaire ? Notre mode d’emploi en 3 minutes
Aux ondes ! De «La Terre au Carré» (France Inter) à «C’est pas du vent» (RFI), Vert a propagé ses infos sur les ondes radiophoniques, ce mercredi. Sur RFI, Jennifer Gallé a décortiqué ce que signifierait, pour le climat et le vivant, le retour de Donald Trump aux commandes des États-Unis (juste ici) et sur Inter, Loup Espargilière a donné quelques conseils pour vous permettre de devenir le 54ème milliardaire français. Spoiler : il suffit d’hériter.
+ Matéo Bales, Margot Desmons, Loup Espargilière, Mathilde Picard, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.