L'étude

«Une écologie discrète, mais décisive» : les séniors autant sensibles aux enjeux environnementaux que les jeunes générations

Âge de faire. Souvent perçu·es comme moins concerné·es par l’environnement, les seniors se révèlent engagé·es à leur manière. Une étude de l’association Parlons Climat publiée jeudi dévoile qu’il n’existe pas de clivage intergénérationnel. Les 65-80 ans pratiquent une écologie façonnée par une vie de sobriété et un attachement fort au collectif.
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Contrairement aux idées reçues, les seniors ne sont pas plus éloigné·es de l’écologie que le reste de la population. C’est ce qu’a révélé jeudi Parlons Climat, une association spécialisée dans les études d’opinion sur l’écologie. Après avoir analysé les réponses de 1 045 Français·es de 65 à 80 ans, l’association constate que les seniors pratiquent une «écologie discrète, mais décisive».

L’environnement est l’un des sujets prioritaires pour trois seniors sur dix. © Alain Pitton/NurPhoto via AFP

«Plus on est vieux et plus on a des difficultés à changer ses habitudes, explique Amélie Deloffre, cofondatrice de Parlons Climat. Il est compréhensible que certaines personnes âgées peinent à renoncer à la viande ou à l’usage de la voiture.» Mais ça ne veut pas dire qu’elles et ils ne se préoccupent pas du tout de la transition environnementale. Trois seniors sur dix (29%) placent ainsi l’environnement et le changement climatique parmi leurs trois sujets prioritaires pour la France, soit légèrement plus que la moyenne nationale (27%).

Une tradition de la sobriété

D’après l’étude, ce n’est pas l’âge qui détermine l’engagement pour le climat, mais la position sur l’échelle politique. Plus les personnes sont de droite et plus des sujets comme l’insécurité, l’immigration et le pouvoir d’achat prennent de l’importance, au détriment de l’environnement. «Les seniors sont comme le reste de la population : certains sont engagés, d’autres non», précise la cofondatrice.

Ce qui les distingue des autres générations, ce sont leurs pratiques écologiques. Leur engagement s’inscrit dans des habitudes héritées de leur éducation après-guerre, dans une société où «faire attention» était de rigueur. Les 65-80 ans privilégient donc la consommation locale, la réparation ou le fait maison. Des gestes ancrés qu’elles et ils ne perçoivent pas forcément comme des actions qui contribuent à la réduction de leur empreinte carbone. «Alors que les jeunes achètent de la seconde main ou sont végétariens par principes écologiques», distingue Amélie Deloffre.

Les institutions comme solution

À la différence des générations plus jeunes, les personnes âgées font davantage confiance aux institutions politiques pour trouver des solutions au dérèglement climatique. 80% d’entre elles déclarent voter à chaque élection, soit deux fois plus que les 18-34 ans. Parmi 13 politiques publiques liées à l’écologie proposées dans l’étude, elles en soutiennent en moyenne 8,8, comme le développement du ferroviaire ou encore le refus des accords commerciaux avec des pays non respectueux des normes écologiques.

Plus généralement, les plus de 65 ans sont en faveur de règles collectives pour limiter les comportements nocifs pour l’environnement, même si cela restreint les choix individuels (57%). Soit six points de plus que chez les 18-34 ans.

Un engagement associatif

L’importance du collectif s’exprime aussi à travers le tissu associatif. Les personnes âgées constituent la tranche d’âge la plus engagée dans les associations (24%). Six personnes sur dix y consacrent du temps chaque semaine. «Nés dans une société sans Internet et les réseaux sociaux, les seniors ont un goût plus important pour le lien social et l’entraide», observe Amélie Deloffre. Les jeunes générations privilégient les manifestations, une forme d’expression plus visible, ce qui contribue à donner l’impression qu’elles sont plus engagées que les autres.

L’étude insiste ainsi sur la nécessité de ne pas créer de clivage entre les générations. Elle souligne l’importance d’intégrer les séniors dans la réflexion écologique, car ils «incarnent une philosophie de vie faite de modération et de solidarité, ce que les plus jeunes appellent sobriété et justice sociale».

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