On passe la deuxième ? Mardi, la première ministre Élisabeth Borne a présenté le nouveau « plan vélo », qui doit permettre de développer les infrastructures cyclables.
Dans une vidéo savamment orchestrée, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, et son ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, hèlent depuis leur bicyclette Élisabeth Borne et le président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), Olivier Schneider, d’un « on arrive ! » pour afficher leur soutien sans faille au biclou.
Mardi, la première ministre a annoncé le renouvellement du « plan vélo » lancé en 2018. Cette nouvelle mouture qui court jusqu’en 2027 sera abondée de 250 millions d’euros pour l’année 2023. 200 millions seront consacrés aux infrastructures et 50 millions à l’offre de stationnement. L’objectif affiché : faire de la France une « nation du vélo », prévient Élisabeth Borne. En 2018, elle était aux côtés de l’ex-premier ministre, Édouard Philippe, lorsqu’il avait présenté le premier plan vélo national. Ce dispositif était doté de 350 millions d’euros sur sept ans.
La première ministre entend créer un label « France vélo » pour stimuler la filière française et passer de 800 000 bicyclettes assemblées chaque année à un million. Ce nouveau plan prévoit de développer le diplôme « Savoir rouler à vélo » pour former 800 000 enfants chaque année, contre 160 000 au total depuis 2018. Enfin, le gouvernement espère faire des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024 un événement cyclable, dont tous les sites franciliens seraient accessibles (pistes cyclables et stationnements) d’un coup de pédale.
La cheffe du gouvernement s’est targuée du « vrai succès » du plan vélo depuis sa création, mettant en avant l’allongement du réseau cyclable — 16 000 kilomètres supplémentaires depuis 2017, soit +40 %. Mais le développement de ces infrastructures reste très inégal sur le territoire et bénéficie surtout aux métropoles. « 90 % des communes n’offrent pas les conditions » pour passer au vélo, a expliqué Olivier Schneider de la FUB au micro de France info, se basant sur le dernier baromètre des villes cyclables.
Mardi soir, il a salué les annonces de la première ministre, en soulignant la nécessité d’aller plus loin. « C’est un très bon pas, mais il faut voir la suite de la feuille de route financière. Ce sera nécessairement plus que 250 millions d’euros les années suivantes. » Dans une tribune au Monde publiée la semaine passée, le président de la FUB et la climatologue Valérie Masson-Delmotte réclamaient un « plan Marshall pour le vélo » de 2,5 milliards d’euros sur le quinquennat, soit 500 millions chaque année.
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